Kévin Le Cunff, la course à élimination

Crédit photo Coralie Bertrand

Crédit photo Coralie Bertrand

Kévin Le Cunff est décidément très en forme. Déjà tout proche d’un petit exploit vendredi en terminant 2e du prologue sur piste à deux secondes de l’immense favori Corentin Ermenault, l’ancien coureur professionnel a remporté, ce dimanche, la dernière étape en ligne du Tour de Loire-Atlantique (Élite Nationale), lui permettant de faire coup double et d’enlever également le général final (voir classements). “Je n’avais jamais gagné un classement général. Comme je l’avais dit après le prologue, j’étais concentré sur une victoire d’étape (lire ici). Mais il y avait peu d’écarts au général alors gagner une étape signifiait forcément aussi de ne pas être loin de prendre le général”, sourit-il avec malice.

DEUX CREVAISONS COUP SUR COUP POUR SES DEUX ADVERSAIRES

Le coureur de Dunkerque Grand Littoral a parfaitement géré son effort sur les 147 kilomètres d’une course tracée autour de Guémené-Penfao. “Je suis resté vigilant mais attentiste sur la première partie de la course. L’équipe a réalisé un très gros travail et je tiens à le souligner. On m’a vraiment fait confiance et on m’a écouté, c’était parfait. On m’a emmené au top”.

Après une première partie d’étape durant laquelle aucun mouvement de course déterminant ne s’est formé, c’est lors de “l’arrivée sur le circuit final que ça a commencé à bien bouger. J’ai contré une attaque à vingt bornes de l’arrivée. Un mec de Loudéac (Adrien Lagrée, NDLR) est sorti et j’y suis allé derrière, avec Jérémy Roma. J’ai senti qu’il roulait fort”. Le duo de contre revient alors sur l’homme de tête mais ce dernier ne collabore pas. Puis Adrien Lagrée a été victime d’une crevaison à deux tours de l’arrivée. “C’était dommage pour lui mais tant mieux pour nous, en quelque sorte, étant donné qu’il ne roulait pas”. Incroyable mais vrai : Jérémy Roma est lui aussi victime d’une crevaison lors du tour suivant, le dernier. Une véritable course à élimination. “C’est dommage, j’aurais bien aimé qu’il aille au bout avec moi. Je le connais, on partage des bouts de route ensemble parfois, ça m’aurait fait plaisir qu’on finisse tous les deux”.

UNE CERTAINE PRESSION AVANT LE MONDIAL

Après avoir perdu ses deux compagnons de fugue coup sur coup après ces deux crevaisons, Kévin Le Cunff s’est retrouvé seul en tête à sept bornes de l’arrivée. “Il restait une bonne partie vent de face, je n’étais pas très sûr de moi. J’avais peu d’infos, mais on m’indiquait entre 17 et 25” d’avance. J’ai compris, à la flamme rouge, que ça allait le faire”. L’athlète de 33 ans résiste de peu au retour du peloton mais atteint son objectif.

Place désormais au Championnat du Monde de paracyclisme, dans deux semaines. “Ce ne sera pas du tout le même format de compétition, ça se court un peu comme un critérium, sur des petits formats. On peut facilement se faire piéger. Je vais continuer de rouler pour garder la forme mais je ne vais pas en remettre une couche avec le risque de me cramer. Je vais juste garder la condition”. Ce Mondial, Kévin Le Cunff admet l’aborder “plus stressé” que lors de tous les rendez-vous qu’il a connus jusqu’à présent. “Chez les pros, je n’ai jamais été favori, je n’avais pas cette pression. Je n’étais jamais un mec à surveiller, ou sans plus. Là, je suis plus attendu alors forcément, il y a cette petite pression supplémentaire”.  

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