Julian Alaphilippe a maintenu « la fameuse brûlure »

Crédit photo Aurélien Vialatte - ASO

Crédit photo Aurélien Vialatte - ASO

Et de trois ! Le maître des lieux a parlé. Déjà vainqueur sur la Flèche Wallonne en 2018 et 2019, Julian Alaphilippe n’aura cédé sa couronne que le temps d’une édition. Dans le Mur de Huy, le coureur de la Deceuninck-Quick Step a fait parler son expérience du terrain pour sauter in extremis Primoz Roglic, parti quelques dizaines de mètres plus tôt dans la pente infernale de la montée belge. "Je suis content que ça ait marché, d'avoir bien pu gérer mon effort. Le timing a été très important, ainsi que tout le travail de l'équipe. Mikkel (Honoré) a donné le maximum pour obliger les autres équipes à hausser le tempo. Je suis content de les récompenser avec cette belle victoire". Comme souvent sur l’épreuve WorldTour belge, tout s’est joué dans l’ascension finale, bien que quelques coureurs aient tenté d’anticiper, notamment dans la Côte du Chemin des Gueuses.

Mais c’est finalement un arc-en-ciel qui a illuminé le ciel belge (voir classement). "Ça fait du bien de gagner, en plus avec le maillot de Champion du monde au Mur de Huy, c'est vraiment spécial. Celle-là me fait beaucoup de bien". Cette année, c’est Primoz Roglic - pour sa première participation - qui a tenu la dragée haute à Julian Alaphilippe. "Ce n’est pas forcément la connaissance du Mur qui fait la différence car on l'a passé à trois reprises, donc tout le monde l'a vu. Mais le timing a été très important. J'ai fait au mieux pour gérer mon effort, ne pas partir trop tôt. J'ai bien jaugé Roglic. J'ai vu qu'il était très fort mais que ce n'était pas nécessaire d'aller le chercher tout de suite. Puis quand j'ai vu qu'il plafonnait, j'ai fait l'effort et j'ai maintenu la fameuse brûlure qui permet de gagner jusqu'à la ligne", plaisante-t-il.

« JE N’ÉTAIS PAS EN CONFIANCE À 100% »

Cette victoire vient également entériner une légère période de doute pour le Français de 28 ans. "Le petit geste à la fin, c'était pour montrer que j'ai la tête dure. On veut que je gagne tous les week-ends, mais ce n'est pas toujours évident. Je suis parfois dur avec moi-même mais je veux honorer ce maillot". Julian Alaphilippe reconnaît lui-même que la confiance n’était pas au maximum au départ de Charleroi. "On a toujours des doutes, je n'étais pas en confiance à 100% au départ, j'avais moins de confiance que d'autres années, mais j'étais très motivé. Je sais que c'est une course qui me correspond bien même si la condition n'est pas à 100%".

Mais l’ancien maillot jaune du Tour de France estime avoir déjà réussi sa campagne d’Ardennaises. "Je me suis préparé pour ces objectifs, la Flèche, Liège dimanche... C'est déjà une très bonne chose de faite aujourd'hui (mercredi)". Pourtant, à l’Amstel, il avait calé lorsque Wout van Aert (Jumbo-Visma), Tom Pidcock (INEOS-Grenadiers) et Maximilian Schachmann (BORA-Hansgrohe) sont sortis. "J'ai fait ce que j'ai pu, les plus forts étaient devant, je n'avais pas les jambes pour être avec eux. Aujourd'hui (mercredi) j'ai remis les compteurs à zéro. Maintenant la condition et la confiance sont au top". Avant d’en terminer avec Liège-Bastogne-Liège. "Je ne pense plus à l'année passée", conclut Julian Alaphilippe, évoquant ses vieux démons de la Doyenne, impatient de prendre sa revanche dimanche.


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