Cholet : Chez Cofidis, « il ne fallait pas se rater »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Cette fois, c’est fait. Le pari du staff de la Cofidis s’est avéré payant. Alors qu’il attendait de décrocher sa 79e victoire chez les pros depuis pas moins de 554 jours, Elia Viviani s’est imposé à Cholet, ce dimanche, lors de la deuxième manche de Coupe de France professionnelle (voir classement). Un grand soulagement pour le Transalpin comme pour l’ensemble de la WorldTeam tricolore.C’est vrai que ça fait du bien, pour Elia comme pour l’ensemble de l’équipe”, s’est satisfait le directeur sportif du jour, Jean-Luc Jonrond, auprès de DirectVelo. Alors qu’ils devaient initialement participer à Gand-Wevelgem, Elia Viviani et son poisson-pilote Fabio Sabatini ont été emmenés sur les routes du Maine-et-Loire avec le seul objectif de débloquer ce fameux compteur de victoires. “Cédric (Vasseur) et Elia ont discuté. On tenait vraiment à le voir gagner à Cholet. On s’est lancé ce pari car on avait besoin de ce succès pour la suite. Notre but était de le mettre en confiance, et ça a marché avec cette victoire. Je crois que ce soir (dimanche), il ne regrette pas ce choix !”, appuie Jean-Luc Jonrond.

« J’AVAIS PEUR QUE CE SOIT UN POIL TÔT »

Dans les rangs de l’équipe Cofidis, tous les coureurs présents se sont grandement réjouis de ce succès. À commencer par Emmanuel Morin, avant-dernier lanceur pour le lauréat. On espérait vraiment pouvoir gagner cette course. On a tout fait pour mettre Elia dans de bonnes conditions, on n’a pas fait d’erreurs. On a réussi à bien l’entourer sur le circuit et à éviter les pièges, avec de nombreuses chutes qui cassaient le peloton. On a réussi la course parfaite, puis il a concrétisé ce travail-là”, analyse celui qui avait aussi pour consigne “de suivre les coups dans les trois derniers tours. J’ai fait l’effort dans les bosses. Elia a réussi à suivre quand ça a cassé. Je me suis mis devant quand il le fallait, j’ai tenu mon rôle”.

Pierre-Luc Périchon, capitaine de route des rouge-et-blanc, était lui aussi fier de la course du groupe au moment de raconter cette belle journée. “On n’a jamais paniqué, on est toujours resté assez serein. On avait une belle équipe de huit. La seule incertitude, c’était Eddy (Finé) qui revient d’une longue blessure mais l’équipe était solide. Sans dire qu’on était au-dessus du lot, on peut se féliciter d’avoir toujours eu un coup d’avance. Aucune attaque n’a été véritablement dangereuse mise à part celle avec Simon (Geschke)”. Une fois l’ultime offensive tranchante de Benoît Cosnefroy (AG2R Citroën Team), Cyril Barthe (B&B Hôtels) et Biniam Girmay (Delko) neutralisée, il ne restait plus qu’à se montrer les plus forts dans la ligne droite finale. Emmanuel Morin a ainsi pris les commandes du peloton peu après la flamme rouge. “J’avais peur que ce soit un poil tôt mais je me sentais quand même capable de tenir ce type d’effort, sur une ou deux minutes. Je ne m’inquiétais pas trop. Quand je me suis écarté, je me suis dit qu’il aurait été bien de tenir un tout petit peu plus longtemps mais Fabio (Sabatini) a bien géré la suite…”. Avec la délivrance et la satisfaction du travail accompli. “Emmanuel et Fabio ont réalisé un excellent travail qui a permis à Elia d’ensuite gagner ce sprint haut la main, analyse Jean-Luc Jonrond. Mais jusqu’aux deux derniers kilomètres, rien n’était fait et il y avait un certain stress dans la voiture”.

« S’IL AVAIT FAIT 2, TOUT LE MONDE AURAIT CRIÉ AU SCANDALE »

Ce succès doit désormais en appeler d’autres pour le leader de l’équipe Cofidis, recruté à l’intersaison 2019-2020 pour apporter des succès de prestige à sa formation. “Il ne fallait pas se rater. Il y avait beaucoup plus à perdre qu’à gagner. S’il avait fait 2, tout le monde aurait crié au scandale. Avec tout le respect que j’ai pour Elia et pour ses adversaires de Cholet, c’est presque normal qu’un coureur de sa trempe gagne cette manche de Coupe de France”, lâche Pierre-Luc Périchon, bien conscient qu’il ne doit s’agir là que d’une étape dans le retour (souhaité) au plus haut-niveau du Transalpin de 32 ans. “Elia est quelqu’un qui fait le boulot à 100% mais le sport reste aléatoire. On peut tout faire du mieux possible sans trouver l’ouverture ou la réussite pour autant. Après un an et demi sans gagner, il y a forcément une certaine pression. Mais cette présence à Cholet ne va, selon moi, pas déboucher sur d’autres présences d’Elia sur ce type de courses. Elia n’a pas forcément la volonté d’enchaîner les manches de Coupe de France. Ce n’est pas comme ça qu’il progresserait et retrouverait son meilleur niveau. Ils ont pris confiance avec son poisson-pilote Fabio (Sabatini) ici. C’est bien. Maintenant, ils ont l’envie d’aller en gagner des plus prestigieuses, j’imagine”.

En attendant d’éventuels succès plus prestigieux, ce scénario favorable à Cholet va faire beaucoup de bien. “Ce n’est pas une petite victoire, je pense que ça va être un déclic pour lui. J’espère qu’il en gagnera beaucoup d’autres. Je ne m’inquiète pas pour lui, la machine est lancée”, promet Emmanuel Morin, tandis qu’Elia Viviani promettait lui-même avoir sûrement “brisé la glace” et sans doute fait le plus dur avec son premier succès sous le maillot de Cofidis (lire ici). “Même s’il n’avait pas gagné, il se serait remis en question comme il l’a fait depuis le début de l’année mais aussi lors des défaites de l’an passé. Un Champion sait toujours se remettre en question. Maintenant qu’il a ouvert son compteur, on peut partir sur autre chose. La voie est ouverte, ajoute Jean-Luc Jonrond. Psychologiquement, ça va lui faire beaucoup de bien. Maintenant, on espère que ça va dérouler”.

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