L'année charnière de Kévin Vauquelin

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Alors même que la saison 2021 n'en est qu'à ses balbutiements, Kévin Vauquelin sait déjà de quoi son avenir sera fait. Déjà stagiaire en fin d'année dernière, il rejoindra, en 2022, les rangs professionnels au sein du Team Arkéa-Samsic (lire ici). "C’est vraiment rassurant, se réjouit le coureur de 19 ans. Certains sont en galère toute l’année pour trouver un contrat, tandis que moi, je n’ai pas à m’inquiéter. C’est une bonne situation". Cette réelle assurance pour le futur pourrait-elle entraîner un relâchement cette saison ? C’est tout l’inverse, assure-t-il. "Je ne suis vraiment pas du genre à me reposer sur mes lauriers ! Au contraire, je me mets même une pression supplémentaire, parce que je dois me montrer à la hauteur". Encore conscient de ses limites et de son manque d'expérience, il poursuit. "Même si j’ai déjà signé, je reste un jeune coureur. En plus, je n’ai couru qu’une dizaine de jours l’année dernière, donc je dois encore m'habituer au haut niveau", explique-t-il à DirectVelo.

C'est donc une année charnière qui s'annonce pour le coureur du VC Rouen 76. Malgré l'incertitude liée au covid, - "On ne sait pas comment ça va se passer. Tout peut sauter d'un coup" -, et avant de faire le grand saut dans la formation bretonne, au sein de laquelle il sera de nouveau stagiaire à partir du mois d’août prochain, il compte bien mettre à profit les prochains mois pour progresser un maximum. "Je veux continuer à m'améliorer dans le contre-la-montre, évoque notamment le rouleur-puncheur, vainqueur la saison dernière d'une étape de l'Agglo Tour, et sélectionné pour le Championnat d'Europe du relais mixte, à Plouay (Morbihan), dans la foulée. C'est vraiment une discipline que j'aime, où je m'amuse".

Dès sa reprise, l'Espoir 2 a ainsi montré qu'il faudrait compter sur lui. 7e sur les hauteurs de Tourtour lors de la troisième manche des Boucles du Haut-Var (voir le classement), il regrette après coup d’avoir attendu trop longtemps pour accélérer. "J’étais bien, j’ai fait une super montée, mais j’ai peut-être produit mon effort un peu tard. Si j’étais parti plus tôt, j’aurais peut-être pu revenir sur les mecs devant. Je suis déçu de ce résultat". Un "bon début de saison" néanmoins assez léger, avec seulement trois jours de course en février. Une situation qui ne le dérange pas, au contraire. "Nous sommes assez nombreux dans l’équipe, donc tout le monde doit pouvoir courir. Ça me permet de bien m’entraîner chez moi, et pouvoir faire de la piste". 

LES JEUX OLYMPIQUES EN LIGNE DE MIRE

Ce dimanche, Kévin Vauquelin sera au départ de Paris-Troyes (1.2). Une classique au plateau relevé, et l'occasion pour lui de parfaire son apprentissage, alors que son directeur sportif, Jean-Philippe Yon, évoquait il y a peu son "manque d'expérience par rapport au haut niveau en course" (lire ici). Dans l'Aube, il arrivera ainsi avec des ambitions non dissimulées. "J’y vais pour faire une bonne performance, assure-t-il. Contrairement aux Élite Nationale où nous sommes toujours surveillés, là, il n’y aura pas la pression du résultat (pour le VC Rouen). C’est logique, nous serons dans les petites équipes (voir le plateau). Ça fait plaisir d’avoir un parcours sélectif, ce n’était pas trop le cas depuis le début de saison. Donc j’espère courir relaché, et me faire plaisir". Concernant ses prochaines échéances, il reste toutefois assez flou. "Ça dépendra avant tout de la piste", ajoute-t-il.

En effet, le vainqueur du Challenge BBB-DirectVelo des 19 ans la saison passée (voir le classement) aborde également cette saison 2021 avec les Jeux olympiques de Tokyo en ligne de mire. Désormais installé à Bourges, où il a déjà vécu deux ans entre 2017 et 2019 lorsqu'il était au Pôle France, il évolue dans un cadre de travail propice à la performance et espère bien obtenir son billet pour le Japon. "J’ai bien travaillé en début d’année, et je sens que j’ai bien encaissé la saison dernière. Depuis que je suis à Bourges, j’ai tous les éléments à disposition pour progresser. Il y a de super infrastructures. J’arrive à fournir un travail vraiment qualitatif, et ça m’a permis de passer un cap".

Le Normand peut également compter sur le soutien de sa future formation Arkéa-Samsic, qui l'accompagne dans cette "année particulière", et lui laisse une certaine liberté. "Contrairement à ce que fait Hugo Toumire chez Cofidis, c’est compliqué pour moi de participer aux stages avec eux. Mais ils m’aident vraiment. Ils m’ont fourni un vélo de chrono, et ils me donnent beaucoup de conseils. En plus, ils me permettent de faire de la piste à côté. Vu qu’ils ont déjà Donavan Grondin et Thomas Boudat dans l’effectif, ils sont conscients que c’est important pour moi. Je leur en suis reconnaissant". Pour Kévin Vauquelin, la route de Tokyo passera d'abord par Bourges, puisqu'il participera bientôt à un stage avec l'Équipe de France masculine d'endurance (lire ici).

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