On croyait les vélos de cyclo-cross rangés et pendus dans les garages, pour laisser la place aux vélos de route ou aux VTT selon les préférences de chacune et chacun. Pourtant, les plus jeunes spécialistes de l’exercice ont finalement une dernière occasion avant d’en terminer avec leur amour hivernal. Largement pénalisés par la crise sanitaire qui a décimé leur calendrier, les Juniors auront l’opportunité de se disputer le maillot de Champion de France, à Saint-Quentin-en-Yvelines, ce dimanche. Parmi elles, Electa Gallezot est un peu tombée du nid au moment d’apprendre cette nouvelle. "Je pensais qu’il n’y en aurait pas. Je ne suis pas du tout préparée pour ce France, j’y vais vraiment pour le pur plaisir, sans définir aucun objectif".

L’athlète de 16 ans était d’ailleurs elle-même passée à autre chose. "J’ai coupé après le stage en équipe de France de préparation au Mondial. J’étais encore au ski la semaine dernière, donc je n’ai pas beaucoup roulé. On est en stage avec le Pôle, on reprend doucement". Un stage… de VTT. "J’ai un peu décroché, j’étais en pleine préparation pour le VTT. Reprendre le cross là, ça fait un peu bizarre", s’amuse-t-elle. Au-delà de la préparation physique, il faut aussi se remettre dans le bain mentalement pour celle qui court au VC Ornans. Notamment après avoir vu disparaître les épreuves Juniors du Championnat du Monde d’Ostende. "J’étais forcément déçue. On venait juste de participer à un stage assez dur avec l’équipe de France. Tant qu’on y était, on se disait que ça allait avoir lieu".

« JE N’AI PAS L’IMPRESSION D’AVOIR PERDU UNE ANNÉE »

Changement de plan donc pour Electa Gallezot, qui s’apprête à refaire un échange de vélo. "J’avais rangé le vélo de cyclo-cross, c’est assez bizarre de faire ça à cette période de l’année, s’interroge-t-elle. Je ne l’ai pas encore ressorti comme je suis en stage VTT. Je l’ai repris seulement ce samedi pour la reconnaissance du parcours". Un circuit qu’elle ne connaît pas, mais dont elle a eu quelques échos avant de découvrir à quelle sauce elle va être mangée ce dimanche. "Il est plutôt plat avec pas mal de petits virages et des buttes. Comme il est vers un étang ça peut affecter le terrain, moi j’aime quand il y a de la boue", sourit-elle.

Malgré la surprise d’un Championnat de France fin février, la Junior 1 ne crache pas sur l’événement. "J’y vais vraiment pour le plaisir et pour profiter. Je pense qu’on est un peu toutes dans la même situation. On sera toutes là avec peu de préparation j’imagine". Sans pause, elle enchaînera avec le VTT, dès la semaine prochaine. "Là-dessus tout va bien, c’est maintenu. J’arrive à me mettre au cross mais il y a une sensation étrange", répète-t-elle. Comme durant toute cette année de vélo dans la crise sanitaire, finalement. "Mais je n’ai pas l’impression d’avoir perdu une année. Il y a eu Tabor et des stages avec l’équipe de France, j’ai beaucoup appris. Et puis j’ai réussi à rester motivée toute la saison". Il faudra l’être, encore, le temps d’une course, ce dimanche.