Romain Feillu se sent « comme dans une petite famille »

Crédit photo Julie Desanlis - DirectVelo

Crédit photo Julie Desanlis - DirectVelo

C’était le 24 septembre 2016. Il ne le savait pas encore, mais Romain Feillu levait les bras pour la dernière fois jusqu’à ce qu’il arrête sa carrière, à la fin de la saison 2019. C’était alors sur Paris-Chalette-Vierzon, course Elite Nationale. Et c’est au même niveau qu’il a renoué avec le succès, ce dimanche, sur le Trophée de l’Essor, cinquième et dernière manche de l’Essor Basque. Au sprint massif, sa spécialité. "Je n’étais pas très bien les deux derniers jours, et aujourd’hui (dimanche), c’était galère aussi. Il y avait du monde qui croyait en mes chances au sprint, car Mathieu Morichon et Willy Perrocheau étaient les deux derniers à résister avec moi et ils se sont sacrifiés à fond". Car la course était loin d’être plate et calme autour de Mauléon.

De nombreux groupes sortent par intermittence. Tous relativement denses, en quantité comme en qualité. Mais pas de panique du côté du CC Périgueux Dordogne. "Il y avait des chances que ça roule derrière les échappés, car Brustenga, qui avait gagné le premier jour était encore là, les Caja Rural étaient encore très nombreux. Les coureurs du Vendée U faisaient aussi confiance à leur sprinteur". Le peloton est donc groupé à l’abord du final. "C'était favorable à une arrivée groupée. La dernière montée n'était pas très raide, avec la descente derrière en plus. Vendée puis Loudéac ont emmené dans les deux derniers kilomètres". Romain Feillu a lui dû batailler seul. "J'essayais de rester placé dans les 5-6. J’ai reculé à la dixième place à un moment, je me suis fait déborder. Mais j'ai vite resprinté".

« J’AI TOUJOURS ENVIE DE ME BATTRE »

Le coureur de 36 ans s’est ainsi montré le plus rapide dans la dernière ligne droite (voir classement). "C'est toujours un plaisir, même quand on fait les pancartes à l'entrainement avec les copains, j'ai toujours envie de me battre. C'est une petite décharge d'adrénaline". Malgré son palmarès, l’ancien maillot jaune du Tour de France n’a pas perdu le plaisir. "Je sens beaucoup d'onde positive dans l’équipe. On est en N2 donc c’est bien d’être au milieu des grosses N1". Son directeur sportif, Yohan Poirier, ne s’était d’ailleurs pas trompé au briefing ce matin. "On avait mis une stratégie en place. Je disais à Romain qu'il y avait des chances que 40-50 gars arrivent au sprint. Donc il restera 200 mètres à faire, ce sera à toi de les faire, et il l'a fait ! On a un super groupe cette année, c'est ce qui fait que Romain se sent bien aussi".

Et le principal intéressé ne prétend pas l’inverse. Au contraire, il ne manque pas d’adresser un mot à son encadrement. "Je retrouve une équipe familiale. On est soudé, chacun essaye de contribuer à sa hauteur. Damien Lapouge n'a pas été là longtemps dans la course, mais ce matin il a réglé nos vélos. C'est un tout. On sent qu'il y a plein d'énergie positive, c'est super. Il y a des bénévoles qui sont là pour aider à trouver des sponsors, sur la mécanique, etc. Ça fait du bien de se sentir comme dans une petite famille". Et le vainqueur du jour avait malheureusement un hommage à rendre ce dimanche. "La femme de Yohan a perdu son grand-père hier soir donc c'était aussi une source de motivation de ramener le bouquet".

« POURQUOI PAS LE CLASSEMENT NATIONAL »

Yohan Poirier ne boude pas son plaisir de voir les couleurs de Périgueux sur la première marche du podium. "Avec le plateau qu'il y avait sur ces deux week-ends à l'Essor ce sont forcément des bons points. J’espère qu’on aura une saison pour s’exprimer". Cette victoire pourrait en appeler d’autres pour l’ancien coureur de Vacansoleil-DCM. "Pourquoi pas enchaîner ! En faisant des bonnes places sur les courses d'un jour, je sais que c'est possible de gagner le classement national. Pourquoi pas puisque je l'avais gagné en 2006, se rappelle-t-il. Mais je vis une période compliquée à côté avec un divorce, les enfants… il y a plein de choses à gérer". Le plaisir reste donc le maître mot avant les grandes ambitions. Un gros mois de mars attend maintenant les Périgourdins, avec de nombreuses courses d’un jour. Comme Romain Feillu les aime.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Romain FEILLU