Liberté, sérénité et trophées pour les INEOS Grenadiers

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

C’est l’attraction principale de cette Etoile de Bessèges. Venue sur la première course par étapes de la saison avec, entre autres, deux anciens vainqueurs du Tour de France, un ancien Champion du Monde sur route et le Champion du Monde du contre-la-montre en titre, le Team INEOS Grenadiers ne passe pas inaperçu sur les routes gardoises. Avant les plus gros rendez-vous du calendrier, Egan Bernal, Filippo Ganna, Michal Kwiatkowski ou encore Geraint Thomas sont avant tout présents sur l’épreuve de Classe 1 pour peaufiner leur condition physique après un gros travail foncier effectué durant la trêve hivernale. “La première course de l'année est toujours spéciale. Il faut essayer de bien démarrer mais c'est sûr que c'est plus ouvert que sur d'autres courses. L'idée, c'est modestement de retrouver des jambes et de faire des efforts. C'est encore plus vrai pour Egan (Bernal) que pour les autres, il en avait besoin”, explique auprès de DirectVelo Matteo Tosatto, le directeur sportif de l’équipe britannique à Bessèges, à la veille de l’arrivée finale. C'est pour ça qu'il a fait des efforts en allant dans l'échappée sur la troisième étape. Michal Kwiatkowski s'est bien testé aussi même s'il a été malchanceux dans la dernière descente. C'est une course qui doit mettre les coureurs du groupe en confiance”.

LE PLAISIR AVANT TOUT

Vendredi, Michal Kwiatkowski - longtemps accompagné d'Egan Bernal - a joué la victoire jusqu’à une sortie de route dans la descente de la dernière difficulté du parcours, alors qu’il tentait de garder la roue du futur lauréat, Tim Wellens. Malgré cette frustration, le Polonais a apprécié cette journée passée aux avant-postes. “On est complètement libres de faire ce que l’on veut sur des courses comme celle-là. On a la liberté de partir dans des coups, de jouer les victoires d’étapes. On peut faire tout ce qu’on veut. Les deux premières étapes n’étaient pas spécialement propices à de grands mouvements, mais on s’adapte et on tente des choses quand on le peut”, se réjouissait-il auprès de DirectVelo en cours d’épreuve. 

À 22 ans, Ethan Hayter - notre photo - prend lui aussi plaisir à évoluer sur les routes occitanes cette semaine. Pour sa deuxième saison chez les pros, il voit là une occasion de côtoyer les grands leaders de son équipe en course. “Je profite ! C'est une belle course même si malheureusement, tout n'a pas été parfait pour moi à cause de cette chute le deuxième jour... Je n'ai pas toujours pu aider l'équipe comme je l'aurais aimé mais dans tous les cas, c'est top de pouvoir rouler avec ces mecs-là toute la semaine. Ce ne sera sans doute pas le cas sur toutes les courses de l'année (rires). Les mecs sont super cools, on passe de bons moments ensemble”. Matteo Tosatto, l’ancien vainqueur d’étape du Tour d’Italie et du Tour de France, veut que ses coureurs montent en puissance dans les meilleures conditions possibles. “Il faut se faire plaisir. C'est aussi l'occasion de créer le groupe pour tout le reste de l’année. Pour moi, le plus important, c'est qu'ils profitent du moment. Il faut arriver au départ de l'étape avec joie et confiance. Il faut être heureux de courir. Filippo (Ganna) est très concentré pour le chrono de demain (dimanche), Kwiatko aussi. On est ambitieux, mais il faut prendre tout ça positivement”.

SANS PRESSION MAIS NON SANS AMBITIONS

Et sans pression, surtout. “C’est la première course de la saison alors évidemment, on est plus tranquille. Si tu arrives déjà plein de stress sur ces courses du mois de février, ce n’est pas bon pour le reste de la saison. Il faut trouver la bonne balance après un gros bloc de préparation via les stages etc. On est d’abord là pour faire des kilomètres et se faire plaisir”. Le plaisir, un mot qui revient donc souvent dans la bouche des coureurs et du staff du Team INEOS Grenadiers. Mais cela n’enlève en rien l’envie de briller et de marquer les esprits d’entrée de jeu. “Chaque course a sa propre histoire. Il faut que les mecs se sentent bien mentalement ici avant les premiers gros objectifs comme Paris-Nice ou Tirreno-Adriatico”, répète Matteo Tosatto tout en précisant qu’il n’est “pas nécessaire de se projeter dans deux ou trois mois. Pour moi, chaque course est importante à gagner. On veut gagner à Bessèges comme on veut gagner le Giro ou le Tour. En se faisant plaisir, en profitant de la course, certes, mais quand même avec ambition”.

Ce samedi, lors de la quatrième étape tracée entre Rousson et Saint-Siffret, Filippo Ganna a parfaitement mis en application les directives de son directeur sportif ; le solide rouleur d’1m93, 24 ans, s’est fait plaisir en prenant part à l’échappée du jour,  puis n’a pas fait dans le détail lors du final de l’épreuve pour se débarrasser de ses compagnons d'échappée puis pour résister au retour du peloton et aller chercher le trophée du vainqueur d’étape. “Chaque course compte. Pour moi, il y a de la pression quand même, comme il y en a sur chaque compétition. Si tu peux aller chercher des résultats, comme on l'a fait aujourd'hui, c'est quand même mieux, non ?”. Visiblement, avoir un groupe plus décontracté qu’à l’accoutumée n’empêche pas de gagner.

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