Thomas Boudat pensait « tenir le bon bout »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Thomas Boudat a eu le temps de croire à la victoire. Durant une fraction de seconde, il s’est même dit que ça allait le faire. Mais le sprinteur d’Arkéa-Samsic a finalement vu Aurélien Paret-Peintre le déborder sur le fil au terme de l’interminable ligne droite finale du Grand Prix La Marseillaise (voir classement). “C'est une arrivée assez particulière. On savait qu’il ne fallait pas lancer trop tôt en raison du vent de face. Il faut arriver avec beaucoup de vitesse et de l'aspiration, je l’avais dit à Amaury (Capiot). Sur cette course, ça revient souvent de derrière sur la toute fin. L’effort doit être le moins long possible, il faut sortir avec la « giclette ». Je pensais que ça allait se jouer entre Bryan (Coquard) et moi. Quand je l’ai doublé, je pensais vraiment tenir le bon bout”, concédait le Girondin auprès de DirectVelo quelques minutes après l’arrivée, devant le Stade Vélodrome. “Mais c’est le sport, et c’est le vélo. C’est comme ça… Je n’avais pas vu Aurélien (Paret-Peintre) arriver sur notre droite. Il nous remonte avec l'aspiration. Il a bien joué le coup en arrivant de derrière. Ça s’est joué à la photo-finish, c’est dommage”.

Le sprinteur de 26 ans a-t-il été surpris de voir un groupe imposant se jouer la victoire de la sorte ce dimanche ? “Il y avait plus d’équipes pour cadenasser la course mais d’un autre côté, il y avait aussi des équipes comme Total Direct Energie qui ont voulu dynamiter le peloton. Ils ont roulé assez tôt avec un gros tempo. Je pensais qu’il y aurait eu plus d’attaques dans les Crêtes mais avec ce gros vent, ça en a sûrement calmé plus d’un”. Encore fallait-il être capable de s’accrocher malgré tout. “Je savais que ça allait être difficile. Le but était de gaspiller le moins d'énergie possible jusqu'aux Crêtes. Je me suis accroché un maximum pour passer les Crêtes avec le premier groupe. J'étais dans un second groupe, à 10''. Je n'ai pas trop fait d'efforts pour revenir. Les gars ont fait un gros boulot pour moi. Je n'avais plus qu'à faire le sprint”, se félicite celui qui se dit particulièrement satisfait du “très gros boulot” de l’ensemble du collectif breton. “Tout le monde a bien joué le jeu, c’est ce qu’il faut retenir. J’aurais aimé l’emporter car un de nos mécanos a perdu son bébé. On avait à cœur de faire une belle course pour lui rendre hommage. C’est quand même une belle 2e place. Nous sommes contents car nous sommes tous en bonne condition. Ce n’est que le début de saison. Maintenant, j’espère qu’il y aura encore beaucoup de courses…”.

Ce podium à Marseille est surtout l’occasion de définitivement tourner la page de 2020 pour Thomas Boudat. “C’est un résultat qui enlève la déception de l’an passé. Je n’avais pas fait une saison extraordinaire alors je voulais montrer très tôt cette saison que la saison dernière n’était pas à l’image de ce que je suis capable de faire. J’ai modifié certaines choses dans ma préparation cet hiver et je vois que j’ai travaillé dans la bonne direction, c’est une bonne nouvelle”. Le garçon a retrouvé les vélodromes ces dernières semaines, et ça lui a visiblement fait beaucoup de bien. “J’ai fait un stage avec l’équipe de France au mois de janvier. Je pense y revenir (sur la piste, NDLR) davantage à l’avenir. Ce sont mes premières amours. C’est là où j’ai découvert le haut-niveau, ça me manquait. C’est encourageant pour la suite !”, se félicite celui qui devrait maintenant se rendre sur le Tour de la Provence.



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