Steve Chainel : « Ça fait du bien de pouvoir s'amuser à l'avant ! »

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

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Steve Chainel et toute son équipe du Cross Team Legendre étaient réunis, samedi, à Troyes, pour le cyclo-cross UCI du même nom. À l'issue d'une course remportée par David van der Poel (voir le classement), le coureur de 37 ans a terminé au pied du podium, derrière son coéquipier Ugo Ananie. Pour DirectVelo, l'ancien champion de France revient sur cette épreuve française, une rareté en cette saison 2020-2021 contrariée.

DirectVelo : Comment s'est déroulée la course de Troyes pour toi ?
Steve Chainel : Mon départ a été très moyen. Je me suis retrouvé très mal placé après une grosse erreur. Mon petit frère nous avait prévenus que ça allait être le feu pendant les 15 premières minutes, et effectivement c'était le cas. Je me suis mis dans l'eau pour éviter le feu (rires). J'étais vraiment à contretemps, et je reviens progressivement, en vieux briscard. Mais sur ce parcours, il fallait être devant dès le début. Ce n'était pas possible de laisser dix secondes à Van der Poel et Venturini. Bon, j'aurais certainement sauté à la pédale, parce que je n'étais pas non plus dans une grande journée. Comme l'année dernière, je termine 4e. Je ne progresse pas, mais c'est compliqué de progresser à 37 ans !

C'était surtout l'occasion de disputer un cyclo-cross UCI en France ?
C'est vraiment un plaisir de courir en France, surtout avec une concurrence plus que correcte. Depuis le début de saison, nous enchaînons les belles places, mais qui passent complètement inaperçues face au gratin mondial, donc ça fait du bien de pouvoir s'amuser à l'avant. C'est ce que l'on recherche avec le Cross Team Legendre. Pouvoir faire progresser ces gamins, qu'Ugo arrive à prendre confiance en allant chercher des podiums internationaux, et jouer les titres nationaux. Aujourd'hui (samedi), il vient prendre une belle troisième place, je suis content pour lui !

Justement, comment s'est passée l'entente à l'avant avec Ugo, puis Joris Delbove ?
Dans l'année, nous avons rarement l'occasion de courir en équipe. Au Cross Team Legendre, nous avons un esprit vraiment familial, donc je me serais mis à quatre pattes pour aider Ugo à monter sur le podium. C'est pour cela que je me suis excusé auprès de Joris. C'est un garçon que j'apprécie énormément, et un très bon jeune qui en plus est de la région. Mais je ne pouvais pas rouler sur Ugo. C'est aussi pour cela que je continue auprès de ces jeunes. Ils me tirent vers le haut, et j'essaye de faire pareil avec eux.

« PSYCHOLOGIQUEMENT, CETTE ANNÉE A FAIT MAL À BEAUCOUP DE FRANÇAIS »

Tu as pu te mesurer à Clément Venturini, qui se fait rare dans les sous-bois...
Je crois qu'on attendait tous son retour, histoire de voir où il allait être, et clairement il n'y a pas photo. Dimanche prochain, la question sera de se demander à quel moment il va partir, et qui arrivera à le suivre. Il a vraiment le talent et la classe. Si seulement on pouvait le prendre au sein du Cross Team Legendre, ce serait extraordinaire ! J'aimerais vraiment, un jour, pouvoir faire monter un Elite sur le podium des Championnats du Monde, et je crois qu'il a le niveau pour ça. C'est cool qu'il vienne au Championnat de France, ça montre qu'il aime sa discipline de cœur, et j'espère pouvoir l'embêter dimanche prochain.

Aussi bien d'un point de vue personnel que collectif, quel bilan tires-tu de la saison ?
Le bilan n'est pas terrible, je ne vais pas le cacher. Il n'y a pas eu de Top 20. D'un autre côté, nous n'avons pas non plus eu dix chances d'en faire un. De plus, beaucoup d'Espoirs ont couru avec nous cette année, et ce sont des gars qui sont déjà supérieurs. Je pense à Ryan Kamp ou Niels Vandeputte, par exemple. Psychologiquement, cette année a fait mal à beaucoup de Français, mais elle va aussi permettre de prendre de l'expérience. Le cyclo-cross de haut niveau est une vraie discipline, ce n'est pas juste des routiers qui viennent se faire plaisir l'hiver. Et au niveau de la puissance, je ne suis pas mal, mais ça ne vaut pas mieux qu'une vingtième place en Coupe du Monde.

Quel est ton programme d'ici à la fin de saison ?
Je vais profiter de la semaine qui arrive. Il me reste sept jours avant le Championnat de France (le 10 janvier à Pontchâteau), ce sera l'occasion de bien récupérer. Jusqu'à maintenant, j'ai fait le maximum pour arriver dans de bonnes dispositions physiques. Je crois que j'ai rarement aussi bien bossé. Je n'ai pas été malade, et la météo n'a jamais été catastrophique. Désormais les dés sont jetés. Et puis, je suis très motivé pour la suite, notamment pour représenter la France lors de mon dix-neuvième Mondial !

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