Jordan Sarrou : « C’est juste hyper intense »

Crédit photo DR

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C’est un drôle d’anniversaire qu’a passé Jordan Sarrou. Lui qui fêtait ce mercredi ses 28 ans a dû dompter Watopia, l’univers Zwift dans lequel se déroulait le Championnat du Monde de cyclisme Esport. Dans une course de peloton, comme souvent sur ces épreuves en ligne, le champion du monde de VTT cross-country n'a pas pu tenir jusqu'à l'emballage final. "C’était compliqué, j’ai tenu le premier tiers de la course, puis je n’étais pas super. Je m’y attendais. Dès que ça a mis en route, j’ai d’abord tenu dans la première bosse, puis j’ai pété dans la deuxième".

Mais le pilote d'Absolute Absalon BMC gardera néanmoins un bon souvenir de son expérience. "C’était marrant quand même de participer à ces Mondiaux. C’est un effort bien soutenu, je suis monté à 199 pulsations, ça débouche bien les artères, plaisante-t-il. Je ne suis pas un athlète adepte de Zwift, donc je manque d’expérience". Cependant, participer à la course lui a permis de "travailler et faire une séance un peu différente". Finalement anecdotique 53e à l’arrivée, il a vécu l’événement bizarrement, en matière d’ambiance. "Faire un Championnat dans son salon, c’est étrange. Il fallait être là une heure avant le départ. Au milieu des cadors des différentes disciplines, c’était sympa ".

« TU AS JUSTE À PÉDALER »

Si Ashleigh Moolman-Pasio est bien connue du peloton féminin, le vainqueur masculin, Jason Osborne, vient de l’aviron. En spécialiste du VTT, Jordan Sarrou a connu quelque chose de différent. "Physiquement c’est vraiment intense. Tu te mets vraiment à bloc comme une course classique. Mais mentalement, tu es moins concentré qu’en course, tu as juste à pédaler. Il n’y a pas d’environnement autour qui nécessite d’être concentré. Et puis c’est juste hyper intense", répète-t-il, amusé après coup, témoignant de la violence de l’effort.

En résumé, une fois le départ groupé et rapide franchi, la comparaison entre le VTT et la course virtuelle s’arrête. Et dans un contexte de reprise, Jordan Sarrou est loin d’être au meilleur de sa forme. "J’ai repris l’entraînement il y a trois semaines. Du coup j’ai fait beaucoup de course à pied, pas mal de musculation aussi et du gainage. De la natation aussi, éventuellement". Dès la semaine prochaine, ce sera sur les pistes de ski que l’Altiligérien déambulera. Avant les stages de janvier et un départ en Afrique du Sud, puis la reprise en Espagne en février.

« LES MEILLEURS SPÉCIALISTES FRANÇAIS AVAIENT LEUR CARTE À JOUER »

L’ancien coureur du Chambéry CF a voulu se prendre au jeu. "J’étais curieux de voir comment ça se passe. C’est le premier Championnat. Et en tant que champion du monde de VTT, je voulais représenter ma discipline. Et puis partager une expérience avec toutes les disciplines, c’est peu courant". Néanmoins, le multiple médaillé d’or mondial dans sa discipline n’est pas un habitué de l’exercice. "J’ai fait quelques courses au premier confinement mais pas plus que ça. J’aime ressentir le vélo et être sur le terrain, donc les courses en ligne ne sont pas des choses que je recherche. C’est un travail différent. Ça peut-être une solution quand la météo n’est pas bonne aussi".

Seul représentant bleu chez les hommes, les conditions de participation étaient assez contraignantes. "On nous a envoyé un home-trainer, pour qu’on soit sur le même pied d’égalité. Il fallait se mesurer et se peser en vidéo, puis l’envoyer pour éviter les triches". Une donnée importante puisque l’application fonctionne grâce aux watts par kilogramme. "Il fallait être enregistré sur les listes de l’AFLD ou ADAMS. Tout le monde ne pouvait pas prétendre à la sélection. Je trouve ça dommage que les meilleurs spécialistes français de Zwift n’aient pas pu participer. Ils avaient leur carte à jouer". Des angles d’amélioration pour les prochaines éditions. Qui se dérouleront peut-être sans Jordan Sarrou. "Ça ne m’a pas donné envie d’en refaire, c’était tellement violent… et je préfère le terrain".

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