Enzo Bernard : « Ça manque peut-être de fantaisie »

Crédit photo Amélie Barbotin

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Clap de fin pour Enzo Bernard. À seulement 23 ans, le sociétaire du Vendée U a décidé de mettre un terme à sa carrière. "J’avais entamé la saison en disant que c’était ma dernière en amateur. Certes je n’avais pas prévu le virus, mais je reste sur ma décision. Après cinq années au Vendée U, je ne vois pas où je pouvais aller pour avoir de meilleures chances de passer pro". Il aura connu le monde professionnel par le biais d’un stage, en 2019. "J’ai adoré, ça s’est très bien passé. Le fait que je ne sois pas passé vient de moi, admet-il. Je ne me vois pas continuer ailleurs, j’ai envie de voir autre chose car le vélo est très contraignant".

Brillant chez les Juniors, lorsqu’il avait remporté Arguenon-Vallée Verte, "sa plus belle victoire", il avait aussi terminé 2e de la Bernaudeau Junior. "J’aurai des regrets peut-être plus tard, mais pas maintenant. Si je n’ai pas fait le métier comme il le fallait parfois, c’est parce que c’était ma nature, je ne pouvais pas me forcer". Enzo Bernard garde bien sûr en tête ses succès. En plus de ceux en Juniors, il a notamment remporté deux Elite Nationale en 2018, la Flèche de Locminé et le Circuit de la Vallée de la Loire. "Je garde aussi en mémoire toutes les personnes rencontrées. Dans une équipe on trouve des copains, il y a l’encadrement, le staff… Ce sont des contacts pour la vie".

Enzo Bernard regrette également la mentalité de son sport. "Malgré le côté avenir avec l’écologie, ça reste un sport assez vieux, assez fermé. On n’ose pas changer les choses. Ça manque peut-être de fantaisie. C’est un sport qui a des œillères et qui devrait s’inspirer d’autres disciplines plus fun. Les courses pros, c’est bien, ça plait, il y a du public, ça brille. Mais chez les amateurs il suffit de regarder le public, ce sont beaucoup d’anciens, c’est compliqué de trouver des bénévoles, etc. Mais les solutions ne sont pas simples, c’est sûr". Il ajoute également un mot pour ses pairs. "La mentalité des coureurs eux-mêmes aussi. C’est de plus en plus dangereux, 99% des coureurs ne signalent pas les dangers". Même s’il reste passionné de vélo, Enzo Bernard va pouvoir se concentrer sur d’autres projets, comme voir du pays, entre la montagne l’hiver et les plages l’été, en tant que saisonnier.

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