Marie Camenen : « Je voulais arrêter le vélo »

Crédit photo Michaël GILSON / DirectVelo

Crédit photo Michaël GILSON / DirectVelo

Pas de nouvelle victoire sur le Championnat de France Juniors Femmes pour le comité de Bretagne. Après les sacres de Maïna Galand en 2018 puis de Cédrine Kerbaol l’an passé, les Bretonnes pouvaient espérer réaliser le triplé mais c’était sans compter sur la force de Coline Raby, présente dans une longue échappée et capable de résister au retour du peloton jusqu’au bout. La Bretagne se console tout de même avec une médaille de bronze via la surprenante Marie Camenen, elle aussi offensive tout au long de la course et récompensée par cette troisième place (voir classement). “C’est surtout de la déception qui domine après la course car on était venues ici pour gagner. On avait une belle équipe, c’est décevant de faire 3e”, regrettait-elle quelques minutes après l’arrivée auprès de DirectVelo, en conférence de presse. “Mais je ne pouvais pas faire plus. Sur la fin de course, j’étais à la ramasse, je ne pouvais plus suivre. J’attendais qu’une autre fille du comité sorte de l’arrière mais malheureusement, il n’y avait personne. Coline (Raby) était simplement plus forte que moi. Elles ont mieux couru que nous, on ne peut rien dire”.

Si Marie Camenen, habituelle sociétaire de la Breizh Ladies, admet être déçue pour son comité, elle peut tout de même être satisfaite de sa propre course. Et pour cause : la licenciée de l’EC Quévenoise, fille du président du club, n’imaginait même pas être présente sur ce Championnat national à Gray (Haute-Saône) il y a un mois seulement. “D’un point de vue personnel, ce n’est quand même pas si mal que ça car j’ai eu quelques problèmes de santé en début de saison et il y a seulement un mois de ça, j’avais envoyé un message au directeur sportif pour lui dire que j’arrêtais, que je n’en pouvais plus. Je voulais arrêter le vélo. Je n’avançais à rien… J’avais des carences de fer et sur les manches de Coupe de France par exemple, je ne pouvais rien faire. Il m’avait dit de continuer, il m’a reboostée, et je ne peux que le remercier”.

« IL NE FAUT PAS ÊTRE EUPHORIQUE »

Plus question d’arrêter le cyclisme pour l’étudiante en Licence Economie et Gestion à Vannes (Morbihan). Mais elle ne veut pas non plus s’enflammer pour autant après cette belle performance. “Maintenant, j’espère que ça ira mieux l’année prochaine et que je pourrai faire une belle saison 2021. Cette médaille remonte le moral, ça fait du bien. Je sais quand même qu’il ne faut pas être euphorique pour autant. C’était une course d’un jour, peut-être que la suite ne me sourira pas”.

La fierté de s’être relevée après avoir été toute proche de laisser tomber le cyclisme l'emporte finalement au moment de jeter un oeil à sa médaille de bronze. D’autant qu’au sein du comité de Bretagne, on n’imaginait pas la jeune femme capable de monter sur le podium. “J’avais surtout un rôle de coéquipière. De toute façon, je n’avais pas le niveau pour demander un rôle de leader, je ne me voyais pas le faire. C’est pour ça que je suis allée à l’avant. Dans tous les cas, on avait d’autres cartouches dans le peloton. Coline (Raby) était dans la même situation que moi à l’avant, d’ailleurs. C’est la raison pour laquelle on ne roulait plus en fin de course”. Avant cette toute fin de course où elle avait décidé de ne plus rouler, Marie Camenen avait placé une accélération à la cloche. Sans l’avoir franchement anticipé. “Cinq minutes avant, le DS m’avait dit d’arrêter de rouler et d’attendre le peloton. Mais quand j’ai contré la fille du Comité d’Occitanie (Noémie Daumas), je me suis retrouvée seule devant et je me suis dit que ça pouvait peut-être aller au bout. Mais au final, ça ne l’a pas fait”.

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