Quelques minutes après l’arrivée, Mathilde Demontreuille avait encore du mal à réaliser. “C’était inespéré. Je n’en reviens pas, pas du tout !”, a-t-elle insisté à plusieurs reprises auprès de DirectVelo. Passée tout près du podium l’an passé alors qu’elle n’était que J1, la jeune femme espérait décrocher un podium à l’occasion de ce Championnat de France Juniors chrono. Mais à aucun moment, elle n’a espéré la victoire, persuadée que la Bretonne Maëva Squiban allait l’emporter haut la main. “Pour moi, Maëva Squiban était intouchable. C’était quand même la vice-Championne d’Europe, ce n’est pas rien”.

Lorsque la sociétaire de l’UVCA Troyes a coupé la ligne en première position (voir classement), elle avait toujours du mal à s’imaginer dans la peau de la future lauréate. “Quand Squiban est passée sur la ligne et que j’ai vu qu’elle était derrière moi, je n’y croyais pas. Et à ce moment-là, pour moi, c’était gagné. Dans ma tête, Squiban était imbattable, vraiment. Je ne venais que pour le podium”, répète encore celle qui a parcouru les 18,1 kilomètres du parcours à 39,78 km/h de moyenne, dans des conditions stressantes. “J’étais venue pour le podium mais je doutais aussi pour ce podium, justement, car j’étais un peu collée la semaine dernière. En plus, j’ai eu un problème d’oreillette. Mais ils m’ont mis le haut-parleur. Je me suis directement mise dans le chrono et mon entraîneuse n’a pas arrêté de m’encourager”, précise celle qui avait déjà disputé un chrono la semaine passée pour se préparer au mieux avant le rendez-vous national. “Ce chrono était mon objectif de l’année”.

« J’AI DU MAL AVEC LES COURSES TACTIQUES »

Ce jeudi après-midi, Mathilde Demontreuille a dû composer avec le vent, plus présent que lors des deux chronos Espoirs du matin. “Quand j’ai reconnu le parcours une première fois lundi, il n’y avait pas de vent, et je l’ai trouvé facile. Mais les deux jours suivants, avec le vent, c’était très différent. Finalement, contrairement à ce matin, le vent s’est bien levé. Sur la première partie, je n’arrivais pas toujours à bien tenir la position de chrono à cause du vent. Mais ça allait beaucoup mieux sur la partie vent de dos”, rigole-t-elle après coup.

Aussi heureuse que surprise de ce sacre national, la Troyenne va désormais se présenter sur la course en ligne sans pression. “Mes Championnats sont déjà réussis”. Pour ses débuts chez les Espoirs en 2021, elle restera au sein du même club. Et elle admet avoir du mal à se projeter, pour l’instant. “C’est dur de dire aujourd’hui ce que je pourrai espérer de la saison prochaine. On ne sait jamais, surtout avec la covid”. Une chose est sûre : elle continuera de prendre du plaisir à disputer des épreuves chronométrées. “J’adore le chrono depuis que je fais du vélo, ça m’a toujours plu. Sur l’effort solitaire, je me dis que c’est toujours la plus forte qui gagne, alors que sur la route, j’ai dû mal avec les courses tactiques. Sur les chronos, je peux montrer de quoi je suis capable”. Chose faite ce jeudi, et de fort belle manière.