Samuel Leroux : « Je voulais arrêter ma saison »

Crédit photo Cédric Congourdeau - DirectVelo

Crédit photo Cédric Congourdeau - DirectVelo

Il n’avait pas encore décroché le moindre top 10 cette année. Samuel Leroux est passé directement par la case victoire. Ce dimanche, sur Paris-Connerré (Elite Nationale), le sociétaire de Natura4Ever-Roubaix-Lille Métropole s’est imposé en solitaire, après un beau baroud (voir classement). Pourtant, le coureur de 25 ans n’a pas vraiment attaqué au moment où il l’espérait. Il en dit plus au micro de DirectVelo.

DirectVelo : Que représente ce succès pour toi ?
Samuel Leroux : Je n'y croyais pas du tout. Je suis tombé malade deux jours avant Isbergues. J'ai couru Paris-Camembert où j'ai abandonné. Je n'ai fait que 10 heures de vélo les 15 derniers jours. Du coup je suis surpris moi-même. Peut-être que ça m'a fait du bien au final, car j'étais très fatigué, j'aurais pu rester dormir toute la journée à la maison. Mais j'ai coupé, j'ai fait des petites sorties d'1h30-2h. Il y a encore deux jours je ne voulais pas venir, je voulais arrêter ma saison. Et puis je me suis dit "allez, on va courir avec les copains jusqu'à la fin, il reste deux courses".

La forme est finalement revenue !
Les sensations n'étaient pas trop mal. C'est vrai qu'au bout de trois heures je n'étais pas top. Mais dans le final, j'aime quand ça se fait à la pédale et que c'est chacun pour soi. On est sorti à quatre avec un coéquipier. J'ai attaqué dans la bosse à 5 kilomètres. Je pensais qu'il ne restait que 5 kilomètres, mais il restait un tour (rires) ! Je me suis dit "oula, toute façon il faut continuer".

Et tu as bien fait...
Heureusement que j'ai des qualités de rouleur. Parce que le vent de face était fou. Mais le vent j'ai l'habitude chez moi, à Boulogne-sur-Mer, Calais... il y a du vent tout le temps. Je n'ai plus calculé, j'ai tout mis. Je savais qu'il y avait Emiel (Vermeulen) derrière qui pouvait contrôler. Mon DS est monté et m'a dit que j'avais 30 secondes à 10 kilomètres. Puis un peu plus à 5 kilomètres. Là je ne devais pas m'écraser dans la dernière bosse. Et le final était vent de dos.

« J’AURAIS AIMÉ ALLER PLUS HAUT »

À quel moment tu as commencé à croire que tu pouvais jouer la gagne ?
Quand on est parti à quatre, j'y ai cru. Moi, pour gagner, je devais partir dans la bosse. Je faisais aussi le jeu de mon coéquipier qui est un très bon sprinteur. Comme ça, je tente ma chance et lui n'a pas à rouler. Bon, il restait un tour (rires). Mais c'était mon calcul à la base. Après, quand c'était parti, il n'y avait plus de questions à se poser. J'ai douté jusqu'en haut de la bosse. Après je savais que les 4 derniers kilomètres vent de dos, ça ne serait pas possible d'être revu. Je roulais à 60 km/h. Il ne fallait plus prendre de risques dans les descentes.

Quelle valeur a cette victoire par rapport à tous tes autres succès ?
Paris-Connerré, c'est reconnu. Certes c'est une Elite, mais il y avait un très bon niveau. Chaque année je gagne une course, à part ma première chez les pros. L'année dernière j'avais gagné le Grand Prix Van Impe. Donc, je suis un coureur qui gagne, et je suis content de l'être. C'est de bon augure pour Paris-Tours. Dans la tête, c'est bien, car je me posais beaucoup de questions. L'année prochaine l'équipe repart, normalement moi aussi. J'aurais aimé aller plus haut, en Conti pro, je pense que j'ai les bonnes qualités d'équipier/rouleur. Mais il y a du monde à la porte.


Crédit vidéos : Cédric Congourdeau

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Samuel LEROUX