Camille Batista : « Au demi-fond, tu es tout le temps à fond »

Crédit photo Philippe Pradier - France demi-fond

Crédit photo Philippe Pradier - France demi-fond

Si Camille Batista est monté sur le podium de son premier Championnat de France de demi-fond (voir le classement) c'est grâce à Romuald Foucher, son entraîneur à moto. "C'est un très bon pilote, moi je ne suis qu'un apprenti, on a bien communiqué ensemble", reconnaît le néo-stayer.

Le coureur du Guidon Chalettois fréquente depuis longtemps la famille du demi-fond mais il n'avait, jusqu'à cette année, pas fait le saut pour se coller dans le rondin derrière la moto. "J'habite à 10 kilomètres du vélodrome de Saint-Denis-de-l'Hôtel. Je connais très bien Alain Gaudillat (président de l'association France Demi-Fond) et Antoine son fils (ancien Champion de France). Et le fils de l'ancien président de mon premier club est Romuald Foucher, indique-t-il à DirectVelo, C'est lui qui m'a dit d'essayer".

« LE PODIUM ETAIT JOUABLE »

Après quelques entraînements au vélodrome local, le tandem part pour Lyon avec quelques ambitions. "On est allé au Championnat de France en pensant que le podium était jouable, mais il y a quand même du niveau", précise le Champion du Centre-Val de Loire sur route.

Pour jouer le podium, il faut déjà se qualifier pour la finale. Samedi matin, il doit se classer parmi les quatre premiers de sa série. Le duo joue la prudence. "Je ne voulais pas user les cartouches. J'avais un dent de moins que le braquet limité (67x16 au lieu du 67x15, braquet limité du championnat, NDLR)".

UNE DENT DE MIEUX POUR LA FINALE

Arrive la finale. Le tirage au sort l'envoie au fond de la classe, en avant-dernière position. Mais cette fois-ci, il arrache au départ le même braquet que tout le monde, 67x15. "Si on veut jouer avec les grands, il faut ce braquet". Emilien Clère lance la finale sur des chapeaux de roues. "Romuald m'a dit « ne t'affole pas, 50 km c'est long ». J'avais Joseph Berlin-Sémon et Kévin Fouache devant moi. Nous avons suivi leur rythme. Quand Emilien Clère a pris un tour on ne s'est pas affolé. On est revenu et on a redoublé".

C'est le début de la deuxième partie de la course. Batista-Foucher sont toujours dans le coup pour la gagne et le maillot tricolore. "Pendant 40 tours, nous sommes restés dans le même tour que Joseph Berlin-Sémon. A 30 tours de l'arrivée (10 km NDLR), je me suis désuni mais mon entraîneur l'a bien vu. Je n'ai pas pris le risque d'exploser. J'ai mis ma dernière cartouche pour résister à Christopher Gamez".

EFFLEURER LA LIMITE

Entre la série et la finale, le coureur de 23 ans a vidé tout son chargeur. "On ne se rend pas compte de l'effort du demi-fond. Il faut le faire pour le comprendre. J'ai fait 80 km au-dessus d'une zone de confort, limite PMA, dans la journée. C'est un effort très haut au seuil, c'est très particulier. Un effort de trop se paie cash. Il faut sans cesse effleurer la limite", détaille-t-il.

Le vainqueur des Prix d'Orléans et des Vins de Panzoult cet été est donc converti au demi-fond. "C'est une belle discipline. Ce sont des efforts durs à travailler à l'entraînement. J'encourage d'autres coureurs à venir la découvrir mais il faut s'exercer pour pouvoir jouer. Pour prendre du plaisir, il faut vraiment marcher car tu es tout le temps à fond", termine-t-il.

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