A Zolder, les cyclistes ont remis le moteur en route

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

Ce vendredi 3 juillet marquait la reprise des compétitions pour de nombreux coureurs belges. Ce retour avait lieu au circuit automobile de Zolder, transformé pour l'occasion en un parcours de contre-la-montre pour Juniors, Espoirs, Elites sans Contrat et Elites. Le tout dans des conditions très strictes liées aux recommandations du Conseil national de sécurité, et ce dès l'entrée sur le site. Impossible de passer sans avoir son nom sur la liste. Objectif ? Limiter le nombre de personnes afin d'éviter un rassemblement de masse. "Nous avons fait en sorte de savoir qui était dans le domaine, explique l'organisateur Marc Wauters à DirectVelo. Nous avons limité l'accès à 150 coureurs accompagnés de deux personnes : parents ou membres du staff. Ce qui nous fait un total de 450 personnes. S'ajoute à cela les membres de mon équipe, de Cycling Vlaanderen, de Belgian Cycling et la presse. Ainsi, nous avons la possibilité de recontacter tout le monde si jamais un cas positif de covid-19 était détecté par la suite".

UNE DEMI-HEURE POUR TOUT PRÉPARER

Une fois à l'intérieur, rien n'indique qu'une course cycliste aura lieu. Et pour cause, le vrombissement des motos déboulant à plus de 250 km/heure rappelle la particularité du cadre du jour. En se dirigeant vers la tribune principale du circuit, une tente de Cycling Vlaanderen pointe à l'horizon. Pas d'erreur, l'épreuve de rentrée aura bel et bien lieu. Vers 16h, les inscriptions et les contrôles des vélos peuvent commencer. Le tout sous la vigilance d'un steward corona qui s'assure que les distances de sécurité sont respectées. Au sol, les marques sont indiquées grâce à du collant. Malgré un ou deux rappels à l'ordre, le protocole est bien suivi. A 17h, les grosses cylindrées libèrent la piste pour laisser place à d'autres as des deux roues. Rien n'est encore prêt. Les commissaires ont à peine une demi-heure pour aménager le circuit et être prêts pour le premier départ à 17h30. "On a eu un peu de stress à ce moment-là. On devait disposer les cônes en peu de temps car les coureurs devaient faire le circuit dans les deux sens. C'était un peu chaud mais nous avons pu démarrer dans les temps", raconte Marc Wauters. Dès lors, aucune reconnaissance du circuit n'était permise. Cet exercice en solitaire était donc une course à l'aveugle pour ceux qui n'avaient pas encore roulé sur ce circuit par le passé

UNE PHOTO DU RÉSULTAT POUR IMMORTALISER L'INSTANT

A 17h30, place au premier départ depuis la zone habituellement réservée aux écuries. Les coureurs font le tour classique du circuit, soit 4 kilomètres. Ils effectuent un demi-tour pour le faire dans l'autre sens, soit 8 kilomètres pour les Dames Juniors. Dans les autres catégories, la distance était doublée voire triplée. Ce qui ne plaisait pas à tout le monde. "Dommage de ne pas avoir pu rouler plus de 8 kilomètres car c'était un peu léger comme effort", ralait la vice-Championne du Monde Juniors Julie De Wilde, 2e du jour derrière Marith Van Hove. A 17h40, les Dames Elites et Espoirs prennent le relais avec notamment la Championne de Belgqiue Espoirs Alana Castrique, venue de Ploegsteert, soit à 215 km de Zolder. "Ce n'est pas la vraie reprise, mais cela m'ennuierait de faire 2h30 de voiture pour terminer dernière." Verdict : une 8e place à 1'23" de la lauréate Sara Van de Vel (Team Ciclotel). "Il y a encore du boulot, ce n'est pas encore ça. Heureusement que mes objectifs arrivent plus tard, je sais un peu où j'en suis." Dans le camp du Team Ciclotel, c'était la surprise générale. En allant demander les résultats au jury en l'absence de cérémonie protocolaire, la directrice sportive Heidi Van De Vijver s'est empressée de prendre une photo de la feuille de résultats pour immortaliser l'instant.

L'occasion aussi de se rendre compte des pièges de ce type de tracé. "Difficile de prendre des risques. Tu as l'impression de rouler sur une piste mouillée car le goudron était foncé. Ce n'est pas évident de trouver la bonne adhérence. Il faut faire attention à garder la bonne trajectoire car il y avait des cailloux et de la terre, sans doute à cause des motards juste avant", racontent Alana Castrique et Rune Herregodts. "Il y a aussi les faux plats qui n'ont l'air de rien en moto ou en voiture, mais à vélo, tu les sens", compare le sociétaire de Lotto-Soudal Development Team Sébastien Grignard.

DES CANDIDATS POUR LE CHAMPIONNAT D'EUROPE

Si ce premier rendez-vous servait de baromètre en vue des prochaines semaines, il offrait déjà à certains l'occasion de se positionner en vue d'une sélection pour le Championnat d'Europe. En effet, les spécialistes du contre-la-montre n'ont que deux courses pour s'illustrer en vue de la course prévue fin août : ce vendredi et le samedi 25 juillet (de nouveau à Zolder). Pas étonnant dès lors de croiser le sélectionneur national des Dames, Ludwig Willems. "Le calendrier féminin est très léger d'ici la fin août et il faut prendre les rares informations où elles sont disponibles. Il est donc normal d'être présent aujourd'hui. Mais cela ne veut pas dire que celles qui n'ont pas marché aujourd'hui n'ont aucune chance d'aller au Championnat d'Europe", commente-t-il. La remarque vaut également pour les Espoirs masculins. C'est pourquoi le plateau était bien fourni avec au départ des candidats potentiels en vue d'une sélection pour le Championnat continental, Torsten Demeyere, Sébastien Grignard et Rune Herregodts. C'est d'ailleurs ce dernier qui s'est imposé, quasiment dans la pénombre à 21h45. "Je ne m'y attendais pas. J'ai repris l'entrainement depuis trois semaines. J'ai été opéré en mai du genou. C'est de bon augure pour la suite", soulignait le coureur d'Home Solution-Soenens.

Entre soulagement et inquiétude, cette séance d'essais a donné des indications sur le travail fourni durant cette période de confinement. Mais pour retrouver les véritables Grands Prix, ce sera en août et en septembre et il ne faudra pas louper son envol. "Aujourd'hui, c'est de la remise en route. On allume le moteur. On règle certains détails. C'est à ça que va servir le mois de juillet avant le début de la nouvelle saison 2020 au mois d'août", termine le directeur sportif de Wallonie-Bruxelles Development Team Jean-Denis Vandenbroucke. 

Mots-clés