Simon Carr rêve d’un été en Bleu

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

C’est d’une drôle de façon que Simon Carr dit adieu au peloton amateur. Le sociétaire de l’AVC Aix-en-Provence n’aura certainement plus l’occasion de porter le maillot noir-et-vert en compétition avant de passer pro au 1er août prochain pour le compte d’une autre structure provençale, Nippo-Delko One Provence. “C’est une période bizarre, mais ça va bien. J’espérais faire de belles choses chez les amateurs sur la première partie de saison mais finalement, je n’ai pas du tout eu le temps de m’exprimer. Cela dit, ça ne me dérange pas plus que ça. Je vais passer pro et ça reste le plus important”, relatait-il auprès de DirectVelo depuis Moustiers-Sainte-Marie (Alpes-de-Haute-Provence), où il était en stage la semaine dernière avec sa future formation (lire ici). “J’ai retrouvé le plaisir de rouler en groupe, ce que je n’avais pas fait depuis trois mois. J’ai retrouvé les gars, que je n’avais pas vus depuis le stage de décembre. J'étais en chambre avec Romain Combaud, comme lors de l’Artic Race de l’an passé (il était déjà stagiaire dans l'équipe fin 2019, NDLR). C’est un clin d’œil sympa. Pour ce qui est de l’entraînement, on a alterné entre les longues sorties et du travail plus spécifique. En milieu de semaine, on a fait 6h30 sur des routes pas simples… C’était un chantier mais ça fait du bien”, lâche-t-il avec le sourire.

« DANS TOUS LES CAS, J’AURAI DE QUOI M’EXPRIMER »

L’athlète de 21 ans a observé de loin les différentes évolutions plus ou moins favorables au calendrier, ces dernières semaines. Et il est parvenu à y trouver des aspects positifs. “Au début du confinement, j’avais quand même l’espoir que ça reprenne pour avoir le temps de disputer des courses comme le Tour de Savoie Mont-Blanc ou le Tour Alsace. Ce ne sera pas le cas mais je n’ai pas à me plaindre malgré tout. Le calendrier du mois d’août sera très intéressant avec plein de courses pour grimpeurs”. Le 10e du Tour de Savoie Mont-Blanc 2019 cite notamment le Tour de l’Ain mais aussi et surtout la Route d’Occitanie, épreuve sur laquelle il aimerait tout particulièrement faire sa reprise. “Ce serait sympa, pas loin de la maison et avec certains cols que je connais par cœur. Je vais aborder cette dernière partie de saison comme une nouvelle saison. L’été est une période de l’année à laquelle j’ai l’habitude de marcher. Je ne sais pas encore où je vais courir mais dans tous les cas, j’aurai de quoi m’exprimer”.

Les zones d’ombres restent nombreuses au calendrier de Simon Carr. Il faut dire que le garçon, en plus des courses disputées avec Nippo-Delko One Provence, souhaiterait participer à des épreuves avec la sélection nationale. Problème de taille : il n’a toujours pas obtenu la nationalité française. “Non, ça n’a pas bougé. J’ai passé l’examen puis je devais obtenir la double nationalité au mois de juin, avant qu’il y ait cet épisode du covid. Je ne sais pas si ce sera décalé, du coup. Ce serait vraiment dommage car j’aurais aimé pouvoir faire le Championnat du Monde Espoirs en tant que Français”.

« J'ESPÈRE ÊTRE NATURALISÉ ASSEZ VITE »

Cette nationalité française, le résident de Limoux (Aude) l’attend depuis plusieurs années (lire ici). Et c’est le moment où jamais s’il veut avoir l’occasion de découvrir un Mondial Espoirs mais également le Tour de l’Avenir. “Si je peux le faire, ce serait super bien aussi. J’ai eu l’occasion d’en discuter avec Delko, ils étaient d’accord. Mais j’ai peur que ce ne soit pas possible avec la sélection française car je risque de ne pas avoir encore la nationalité. Et du côté des Britanniques, je n’en ai pas parlé avec le sélectionneur mais je n’imagine pas lui parler de mon intérêt si, entre temps, j’obtiens la nationalité et que je lui dis que je préfère finalement courir avec l’Équipe de France. Car si j’ai le choix, il est certain que je vais courir pour la France”, affirme Simon Carr. Dans ces conditions, il y a désormais fort à parier que ce soit avec les Bleus ou rien. “J’espère être naturalisé assez vite car j’ai très envie de disputer le Tour de l’Avenir et le Championnat du Monde. Je suis Espoir 4 et c’est ma dernière opportunité de découvrir ces courses-là. En plus, le Mondial est dur cette année ! Je veux absolument découvrir ces courses”.

Très enthousiaste à l’idée de faire partie de la sélection de Pierre-Yves Chatelon, l’ancien sociétaire de l’Occitane CF est aussi prêt à encaisser une potentielle déception. “Si ça ne se fait pas, il faudra relativiser. J’ai la chance de passer pro et je me dis qu’à un an près, j’aurais pu me retrouver dans la même situation que d’autres coureurs amateurs qui vont avoir du mal à passer au-dessus maintenant”.

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