Melvin Rullière vit actuellement sa deuxième saison en tant que directeur sportif du Team Élite Restauration 89. L'année 2019 l'a conforté dans son choix. "Je ne me suis pas trompé sur l'idée que ce métier me plaît". Après l'arrêt de sa carrière cycliste fin 2017, il s'était occupé pendant un an du e-commerce pour les cycles Lapierre. "C'était un bon job, mais il me manquait l'adrénaline. Je me suis aperçu que ça ne me plaisait pas d'être devant un ordinateur et de passer le dimanche à la maison. Ce n'est pas un problème pour moi d'aller à l'hôtel le week-end, sur les compétitions. Je me suis dit qu'il fallait que je revienne dans le monde du vélo".

« FAIRE ÉVOLUER UN COUREUR AU MAXIMUM »

L'ancien spécialiste de cyclo-cross bénéficie des conseils de celui qui a été le premier directeur sportif du VC Toucy il y a dix ans, David Han, aujourd'hui entraîneur à la Groupama-FDJ. Autre soutien d'importance, celui d'un autre directeur sportif de la Groupama-FDJ, Franck Pineau, qui réside à Toucy. "Ils sont en contacts étroits avec le club du Team Élite Restauration 89. Je suis à la bonne école pour continuer à progresser et évoluer sans griller des étapes. Franck me donne notamment des infos sur ce qu'il attend des jeunes chez les pros au niveau de l'autonomie". En plus de son rôle de directeur sportif, il s'est rendu compte qu'il avait aussi un rôle d'éducateur vis-à-vis de ses coureurs. "Tous n'ont pas la même éducation. J'ai un peu le rôle de grand-frère voire de père auprès des plus jeunes. J'ai un peu vécu ça quand j'étais au VC Rouen 76 avec Jean-Philippe Yon. J'essaye de m'en inspirer". 

En 2019, il a remporté deux épreuves Élites Nationales en tant que directeur sportif, Dijon-Auxonne-Dijon et Bourg-Arbent-Bourg, grâce à Eric Voigt. "Ce qui me plaît le plus dans ce métier, c'est de gagner des courses, de réussir à mettre une tactique en place et que ce soit bénéfique. Sans oreillettes, un bon directeur sportif est capable de donner toutes les situations qui peuvent se passer pendant la course. Ce n'est pas juste être capable de présenter le parcours et de suivre en voiture". Il a vu d'un bon œil le passage d'Eric Voigt en N1, du côté du Chambéry CF. "Le but est de faire évoluer un coureur au maximum. J'aurais détesté qu'une équipe fasse tout pour me conserver. Je serai le premier à appeler une équipe pour lui dire qu'un des mes coureurs est intéressant et qu'il va stagner chez nous. Dans le cas d'Eric, ça s'est fait directement entre Chambéry et lui-même".

« CRÉER UN PROJET DE TOUTES PIÈCES »

Melvin Rullière ne se fixe en tout cas pas de limites. Il emmagasine pour le moment le maximum d'expérience avec le Team Élite Restauration 89. "Peut-être qu'on évoluera en N1 si on arrive à développer le projet avec l'équipe ou peut-être que j'aurai des opportunités avec d'autres N1. Après, pourquoi pas intégrer les pros, le niveau Continental voire créer un projet de toutes pièces dans quelques années..." Durant sa carrière de coureur cycliste, il a passé son DEJEPS en 2013-2014 lorsqu'il était au SCO Dijon. L'ancien coureur de la Conti Veranclassic-Ekoï a développé, jusqu'à fin 2015, la section VTT du club bourguignon avec le Team Haibike.

Durant le confinement, Melvin Rullière n'a pas donné le même programme d'entraînement à tous ses coureurs. "Certains n'ont presque pas touché le vélo pendant deux mois. Certains font du vélo depuis qu'ils sont petits et ça peut être bénéfique de s'en détacher et de s'arrêter pendant deux mois quand tu es en forme. Ils en ont profité pour bricoler, ça fait du bien à la tête, ça t'endurcit". Parmi ses quatre coureurs des îles Britanniques, un seul est resté à Toucy, James Tillett. "C'est un caractère un peu à part, ça ne le dérange pas de se retrouver tout seul. Il aime bien écrire". Alex Dent a été touché par le coronavirus chez lui en Grande-Bretagne. "Mais ce n'était pas grand-chose, il a eu un peu de fièvre puis c'est parti en deux-trois jours". Désormais, Melvin Rullière a hâte de retrouver l'ensemble de son groupe.