Sébastien Vigier a trop regardé la télé

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

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Rayan Helal et Sébastien Vigier se sont retrouvés en petite finale du Championnat du monde de keirin ce jeudi soir à Berlin. Pourtant, les deux français avaient pris un bon départ en séries et en quarts-de-finale. "Les premiers tours, c'était nickel mais ça n'a pas payé. C'est toujours décevant de courir une petite finale", regrette le premier. "C'est difficile de se motiver pour une place de 7 à 12, je préfère me concentrer sur la course de samedi (la vitesse individuelle)", reprend le second.

Les deux Français n'ont donc pas franchi le barrage des demi-finales. Ryan Helal est tombé "dans une série de "bouchers", ça jouait des coudes. Je me suis retrouvé derrière, je n'ai fait que suivre et j'ai surtout essayé de ne pas tomber", raconte-t-il à DirectVelo. La chute, il l'a vue d'encore plus près en petite finale quand le Champion du Monde sortant, Matthijs Buchli s'étale de tout son long devant le Champion de France de vitesse. "Il y a des sélections importantes qui se jouent pour toutes les nations, c'est ça qui rend les courses nerveuses", constate-t-il.

« J'AI VOULU JOUER »

Sébastien Vigier a lui aussi frôlé la chute en petite finale. Mais c'est en demi-finale qu'il a joué et perdu. "Par rapport à ce qu’il s’est passé cette saison, on pouvait espérer aller en finale. Il y a eu un petit manque de maturité sur les demi-finales. Voilà… On le paie cash", retient Herman Terryn. Le Champion d'Europe Espoirs de keirin tombe sur deux bibendums oranges dans sa demi : Harrie Lavreysen, le futur Champion du Monde et Jeffrey Hoogland. "Je voulais éviter qu'ils passent devant tous les deux ensemble. Un moment j'ai vu à la télé que les 2 Hollandais se gênaient dans ma roue. J'ai voulu jouer pour qu'ils ne passent pas en finale, j'ai ralenti", glisse-t-il à DirectVelo. A ce moment, Yuta Wakimoto, le Japonais futur médaillé d'argent, et Sergei Ponomaryov passent à l'attaque. "Quand je les ai vu passer, je me suis dit que ce n'était pas trop mal. Je pensais que j'allais revenir dans l'aspiration, passer le Kazakh sur la ligne et que les hollandais ne pourraient pas me doubler. Sauf que le Japonais avec son gros braquet , il accélérait et ça ne revenait pas".

L'entraîneur pointe là son erreur. "Ce n’est pas la première fois que ça arrive et qu’il se fait surprendre car ça allait très vite. Il s’est pris un écart trop important. Au lieu de se prendre vingt mètres, s’il n'en avait pris que dix, il aurait pu gérer mais là, il a vraiment pris trop d’écart. Avec de si gros braquets, c’est difficile de réagir. Il va falloir que ça s’arrête et qu’on ne fasse plus l’erreur".  Le coureur reconnaît son erreur tactique. "C'est là où je n'ai pas été assez bon pour emmener assez vite quitte à ce que les Hollandais passent en finale. C'est de ma faute, j'ai trop ralenti. C'est une erreur de jugement et, en keirin, ça ne pardonne pas dans une course à six coureurs", reconnaît le sociétaire de l'US Créteil.

« LES JAMBES POUR JOUER UN PODIUM »

Pour sa seule course de la semaine arc-en-ciel, Rayan Helal a voulu s'appliquer jusqu'au bout. "Une petite finale se prépare comme une finale, je suis resté motivé, il faut que j'apprenne". Son but à Berlin était d'emmagasiner de l'expérience. "J'apprends pour la suite".

En revanche, Sébastien Vigier a encore du pain sur la planche avec la vitesse individuelle samedi, après un jour de repos. Le keirin le conforte sur sa forme et le frustre de son résultat. "Je me sens très fort. Lavreysen est très fort, mais j'avais les jambes pour jouer un podium". Et cette fois-ci, il espère que son résultat sera à la hauteur de sa force et de sa forme.

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