Alexys Brunel : « On s’en souvient toujours »

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

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En 2019, Alexys Brunel s’imposait au Circuit de l’Essor. Presque un an jour pour jour après, le sociétaire de la Groupama-FDJ a décroché sa première victoire professionnelle à l’occasion de la première étape de l’Étoile de Bessèges. Au terme d’une journée folle. “La première, on s’en souvient toujours. Je suis très heureux. Franchement, c'est incroyable”, expliquait-il dans l’euphorie, une fois la ligne d’arrivée franchie (voir classement). Au départ de Bellegarde, pour sa deuxième course de la saison après le Grand Prix d'ouverture La Marseillaise, il était difficile pour lui d’imaginer un tel scénario. “Je ne pensais pas que c’était possible même si forcément, j’avais envie de bien faire pour l’une de mes premières courses. Je ne m’y attendais pas vraiment, mais je l’espérais un petit peu. Je savais que je n’allais pas être mal”, reprend-il au côté de DirectVelo.

Contrairement à son coéquipier et leader Valentin Madouas, Alexys Brunel a toujours occupé les avant-postes au cours de la journée. “Dans les bordures, j'arrivais toujours à être bien placé. On voulait protéger Valentin, mais il a été une fois mal placé. Ça arrive”, reconnaît celui qui a su suppléer le Breton à la perfection. Présent dans le bon wagon en compagnie de Kévin Geniets et de Benjamin Thomas, le Nordiste a pu bénéficier de la force collective de la Groupama-FDJ. “On a bien discuté tous les trois. Quand Benjamin a accéléré, il y en avait de partout et on s’est dit que l’on pouvait aller au bout. On a fait en sorte de mettre au fond”. 

DOUBLE JEU

Dans les derniers kilomètres, le rouleur a finement joué le coup. Au moment opportun, il a pris les devants en solitaire. “À un tour de l'arrivée, quand on est passé sur la ligne, j'ai essayé d'accélérer. J'étais vraiment bien. Tout le monde était un peu à la rupture. Du coup, je me suis dit que ça allait peut-être le faire. À trois bornes de l'arrivée, sur le plat, j'en ai mis une et c'était la bonne”. Spécialiste de l’effort solitaire, l’ancien coureur du CC Étupes avait le sentiment de ne rien avoir à perdre du fait de la présence de ses coéquipiers à l’arrière. “Quand j’ai attaqué, j’espérais gagner, mais au pire, ça aurait servi de travail pour l’équipe. C’est un double jeu”.

Mètre après mètre, Alexys Brunel s’est démené pour creuser son avance. Du haut de sa grande carcasse, il a pu voir que l’écart devenait de plus en plus important. Pourtant, rien n’était fait jusqu’au sommet de la dernière ascension. “Il fallait résister. Je savais que Benoît Cosnefroy était très en forme. Je me doutais qu’il n’y avait que lui qui pouvait faire ce genre d’effort avec Alberto Bettiol, qui a gagné le Tour des Flandres. Ce genre de bosses pouvait lui convenir aussi. J’avais peur de plusieurs coureurs. J’ai un peu tenté le tout pour le tout”, souligne celui qui a pu conserver une seconde d’avance sur Benoît Cosnefroy sur la ligne d’arrivée. Leader de l’épreuve au terme de cette première passe d’armes, l’ancien Champion d’Europe du contre-la-montre préfère se montrer prudent. “C’est ma première victoire, mais il ne faut pas s’enflammer. On chez les pros, pas chez les amateurs. Il reste quatre jours, ça va être long ! Je vais vivre la course au jour le jour. Il y aura le contre-la-montre de dimanche, mais aussi l’étape de samedi. Je n’ai pas hâte d’y aller”, s’amuse-t-il.

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