Maxime Gossard : « Faire ce qu'il faut pour revenir »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Maxime Gossard a été contraint de mettre un terme à sa saison. Victime d'une endofibrose iliaque qui lui a été décelée début décembre, le sociétaire du VC Pays de Loudéac a enfin les réponses à ses questions et à ses maux de jambes. En attendant de se faire opérer pour tenter de résoudre cette pathologie, il a tenu à faire le point avec DirectVelo.

DirectVelo : Tu as mis un terme à ta saison au début du mois de décembre. Que s'est-il passé ?
Maxime Gossard : Début décembre, j'ai appris que je souffrais de ce que l'on appelle l'endofibrose iliaque. Au début, je ne savais pas ce qui se passait. J'avais juste mal à la jambe gauche, sans savoir pourquoi.

Quels sont les symptômes de cette pathologie ?
Quand je force sur le vélo, je suis victime d'un engourdissement de la jambe gauche et l'acide lactique ne s'évacue pas étant donné que la pression du sang est moins bonne. C'est surtout quand je suis assez au-dessus de ma PMA que les symptômes apparaissent. Il n'y a qu'une seule solution pour arranger ça : l'opération. La pathologie se déclare souvent lorsqu'un coureur cycliste a parcouru entre cent mille et cent vingt mille kilomètres dans sa vie. Avec des années à vingt mille kilomètres, ça peut aller vite. Selon les médecins, il y a près d'un coureur sur cinq qui en est victime. Les jeunes coureurs commencent très tôt à faire des grosses saisons. L'artère commence à se boucher. Il n'y a pas de remède miracle.

Comment se déclare-t-elle ?
La douleur arrive du jour au lendemain. On peut la ressentir après plusieurs années de vélo et à n'importe quel âge. J’imagine que beaucoup de coureurs l'ont et croient que c'est normal, que c'est juste de la fatigue. Moi, j'ai couru une saison complète avec. C'est une pathologie difficile à déceler.

« JE VOULAIS Y CROIRE »

Quand as-tu compris que quelque chose n'allait pas ?
Je m'en suis rendu compte en avril, pendant une course de montagne. J'avais très mal pendant un contre-la-montre. Je pensais que c'était peut-être normal à cause de la fatigue. Le lendemain, j'avais à nouveau très mal alors que j'étais échappé. Je pouvais rester dans les roues, mais je ne pouvais rien faire d'autre. J'ai compris que j'avais une douleur à la jambe qui me faisait davantage souffrir que l'effort physique. C'est une douleur difficile à décrire. Il faut le sentir pour pouvoir le faire.

Tu sembles avoir attendu longtemps avant de connaître le diagnostic...
J'étais dans le flou jusqu'à ce qu'un copain me dise de faire des examens pour cette pathologie. On peut chercher pendant très longtemps. Il faut faire les bon tests avec des spécialistes parce que tous les médecins ne parviennent pas à le diagnostiquer. La médecine du sport ne m'a pas décelé cette pathologie. Ils m'ont envoyé chez un spécialiste de la pathologie à Lyon, début décembre. J'ai passé des angios IRM et des angios scanner pour voir l'état de mes veines. Quand j'ai appris ce que j'avais, j'ai arrêté la compétition. Ça reste un sport assez cher.

Tu as tout de même continué la compétition en cyclo-cross jusqu'à début décembre...
J'avais mis de côté le niveau international. À chaque fois, j'étais à deux doigts de marquer des points UCI sur certaines épreuves, mais je n'y arrivais pas dans les dernières minutes de course à cause de mes sensations. J'ai donc décidé d'arrêter les frais, mais j'ai essayé de me faire plaisir pendant plusieurs semaines. Tant que je n'avais pas le diagnostic exact, je voulais y croire et essayer de performer. Je m'amusais au niveau régional. Je voulais faire plaisir aux organisateurs et à moi-même. Malheureusement, je ne pouvais pas enchaîner deux grosses sorties de suite avec des intensités. Je sentais la douleur et que je n'avais pas de force. Je sentais l'acide lactique qui ne s'évacuait pas.

« JE NE FAIS PAS UNE CROIX DESSUS »

Comment vis-tu la situation ?
Je suis dans une période de transition. Je change de travail et de vie. Je me dis qu'il vaut mieux que ça arrive maintenant plutôt que l'année dernière quand je voulais essayer de faire de gros résultats. Dans le fond, ça m'embête moins que si ça s'était produit l'an passé. J'étais en DN1 avec des grosses courses au calendrier.

Envisages-tu de mettre de côté le vélo ?
Ça sera dur de mettre le vélo de côté car je vais travailler dans un magasin de cycles. Rouler pour le plaisir, ça reste possible. Ce n'est que lorsque l'on force que l'on a mal. Il faut que je me fasse opérer. L'an prochain, j'espère réussir à revenir à haut niveau. Je ne fais pas une croix dessus. Je vais faire ce qu'il faut pour essayer de revenir. Je préfère m'entraîner et faire des courses plutôt que de ne pas en faire (sourire).


Tu as donc décidé de te faire opérer ?
Quand j'avais rendez-vous à Lyon, le spécialiste qui m'a décelé l'endofibrose iliaque m'a proposé de rencontrer l’anesthésiste en vue d'une opération, mais je voulais y réfléchir et avoir des informations plus précises. Je voulais également avoir des dates. Comme je commence bientôt mon nouveau boulot, je ne voulais pas forcément déjà être arrêté pendant un mois. On verra au milieu de l'année prochaine.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Maxime GOSSARD