Le meilleur et le pire de... Axel Laurance

Crédit photo Philippe Le Cocq

Crédit photo Philippe Le Cocq

Joie, déception et tristesse se côtoient souvent au cours d’une saison. Des heures d'entraînement, des galères oubliées pendant un court instant : le frisson de la victoire. Vous les avez suivis toute l’année sur DirectVelo et ils vous offrent leur meilleur et leur pire souvenir de cette saison 2019. Aujourd’hui, Axel Laurance revient sur sa chute à Paris-Roubaix Juniors qui lui a valu une fracture de la malléole. Dans les semaines qui ont suivi sa longue convalescence, il a décroché le titre de Champion de Bretagne Juniors et retrouvé une condition physique étincelante qui lui a permis de disputer les Championnats du Monde.

LE PIRE...

« Le pire de souvenir de ma saison, c'est quand je me suis cassé la malléole à Paris-Roubaix Juniors. C'était difficile. Avant, je n'avais jamais eu de fracture de ma vie. Quand je chutais, habituellement, je n'avais que des égratignures. Être arrêté sans pouvoir rien faire, c'était difficile. Quand j'étais aux urgences à Roubaix, ils ne m'ont pas trouvé de fracture. Ils m'ont dit que c'était une entorse et ils m'ont mis une attelle. Chez moi, j'avais mal, même si j'avais trouvé une paire de béquilles. J'ai donc pris rendez-vous pour une radio. Ils n'ont rien trouvé alors ils m'ont fait faire un scanner et une fracture nette avec sept millimètres d'écart a été diagnostiquée. À la base, j'allais juste faire une radio, mais j'ai dormi à l'hôpital pour me faire opérer le lendemain.

J'ai passé quatre semaines avec le plâtre. Je restais au lit avec la jambe en l'air. C'était la galère. J'allais en fauteuil roulant à l'école. Ce n'était pas simple, mais je l'ai quand même bien pris. Puis après, j'allais dans un centre de rééducation et chez un kiné. Ça m'a pris environ un mois. À la fin, j'arrivais à marcher sans les béquilles. En parallèle, j'ai essayé de faire du vélo sur une jambe. Quand j'ai repris normalement, c'était compliqué de retrouver l'équilibre entre les deux jambes. Ce n'était pas sympa à vivre comme expérience mais mentalement, ça m'a renforcé. Il n'y a pas que du mauvais. Depuis, j'arrive à mieux relativiser. Ça m'a fait progresser. Dans la vie, il n'y a pas que le vélo.

…ET LE MEILLEUR

J'ai vraiment beaucoup de bons souvenirs dans les mois qui ont suivi mon retour à la compétition. Le meilleur reste le titre de Champion de Bretagne Juniors. C'était ma deuxième course après ma reprise. Le mercredi, j'avais disputé un critérium vers chez moi. Je me suis dit que ça pourrait me débloquer donc je me suis inscrit sur place, là-bas. Après 40 kilomètres, j'étais épuisé. Je n'en pouvais plus. Je me suis donc dit que jamais je ne pourrais tenir 120 kilomètres au Championnat de Bretagne.

Je suis donc parti d'entrée de jeu sur un circuit compliqué. J'espérais que ça revienne de l'arrière par la suite. C'est ce qui s'est passé. Je n'avais pas énormément usé de cartouches. Après 80 kilomètres, je pensais que j'allais coincer, mais plus les tours passaient et mieux j'étais. J'ai commencé à y croire. J'étais encore là dans le dernier tour. Je suis parti avec Thibault D'Hervez et Antoine Huby. Je savais que j'étais le plus rapide au sprint. J'ai fait mon possible pour ne pas que ça revienne de l'arrière. Je voulais gagner ce titre. J'avais l'envie. C'était énorme quand j'ai gagné. Mes nerfs ont lâché, jamais je n'avais éprouvé cette sensation à une arrivée. Personne ne s'y attendait. Revenir et gagner directement, c'est génial. Après, tout s'est enchaîné. Tout le monde me disait que je reviendrais plus fort, mais je n'y croyais pas trop. Au final, j'avais tellement de motivation que le mental a pris le dessus sur les jambes. C'est grâce à ça que j'ai pu faire une belle fin de saison ».

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Axel LAURANCE