Christophe Detilloux : « Énormément de positif »

Crédit photo Martine Lainé

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Avec treize victoires et 24 podiums, la saison 2019 de Wallonie-Bruxelles Development Team a de quoi réjouir son directeur sportif Christophe Detilloux. qui analyse avec DirectVelo la saison de ses protégés. "Il y a énormément de positif à retirer de cette campagne", clame-t-il. Au rayon satisfaction, le Liégeois pointe deux coureurs en particulier : Sylvain Moniquet et Tom Paquot. "Sylvain Moniquet a énormément progressé cette saison. Nous avons fait un gros boulot avec lui.  Quand nous avons commencé avec lui, il ne savait pas rouler à vélo. Nous avons corrigé sa position. Sa victoire au Triptyque Ardennais a été un grand moment. Le fait de le voir à l'attaque d'un Grand Prix de Wallonie m'a fait plaisir. Je suis déçu de le perdre en 2020 pour Groupama-FDJ. Il pouvait passer en Continental Pro chez nous mais il a privilégié un programme plus axé sur les cols montagneux. Ce que je peux comprendre".

La belle évolution de l'année est sans aucun doute Tom Paquot. "Je ne l'attendais pas à ce niveau. Il a souvent un peu de mal en début de saison. En mai, il était lancé. Il a très peu de creux. Il gagne facilement. Nous allons l'envoyer en stage en décembre avec les pros pour l'avancer dans sa préparation pour qu'il soit plus fort en début de saison".

LUC WIRTGEN, UN COSTAUD À LA MENTALITE EXCEPTIONNELLE

Un autre coureur qui a bien marché, c'est Jonas Castrique, néo-pro en 2020. "Du moins quand il était en bonne santé. Sur la base de ce qu'il a montré sur l'ensemble de ces quatre années en Espoir, il mérite de passer pro. J'espère qu'il aura un peu plus de chance et qu'il fera une saison complète". Le Ploegsteertois ne sera pas le seul coureur de l'équipe à passer dans l'équipe-mère en Continental Pro puisque Luc Wirtgen a également obtenu un contrat professionnel. "Il a connu deux grosses chutes, une au Tour de Normandie et l'autre au Circuit des Ardennes. Il a voulu revenir trop vite en faisant trop d'intensif. Il ne digérait pas ses entrainements Il a oublié de travailler sur sa condition. Il est revenu progressivement. Cela ne se voit pas dans ses résultats, mais c'est un coureur qui est très costaud et qui a une mentalité exceptionnelle. Chez les Espoirs, les parcours n'étaient pas assez difficiles pour faire la différence. Chez les pros, il sera servi".

REX ET VAN VUCHELEN ONT LE POTENTIEL POUR DEVENIR PRO

Christophe Detilloux croit également au potentiel de deux coureurs : Laurenz Rex et Tom Van Vuchelen. "Ils ont montré de belles choses et ont le potentiel de futurs coureurs professionnels.  Mais ils doivent changer leur approche du métier pour passer un cap. Laurenz doit avoir plus de constance dans ses entrainements et Tom doit se concentrer davantage sur son métier, être plus assidu".

Malgré ses deux victoires d'étape au Triptyque Ardennais, un succès au GP Pérenchies (1.2) et au Grand Prix Alfred Gadenne, Jens Reynders n'a pas répondu pleinement aux attentes de son directeur sportif. "C'est en deça de son potentiel. C'est un excellent coureur mais il aurait pu avoir un bilan chiffré encore meilleur s'il n'avait pas privilégié l'équipe nationale. Il voit son avenir en WorldTour. Nous n'étions pas sur la même longueur d'ondes et nos chemins ne pouvaient que se séparer l'année prochaine."

UNE BELLE OPPORTUNITE POUR TASSET

Alors qu'il ne sera plus Espoir en 2020, Marvin Tasset est finalement conservé. "Il ne méritait pas de passer professionnel. Il a du potentiel mais il n'arrive pas à le montrer régulièrement. Grâce au nouveau règlement, il pourra de temps en temps rouler avec l'équipe pro. Il devrait être à l'aise sur des courses comme le Tour du Haut-Var. C'est une belle chance qu'on lui offre. A lui de la saisir." Un autre qui devra saisir sa chance en 2020, c'est Quentin Venner. "C'est un gars qui fait la course et qui a du coffre. Il était le plus fort au GP de Francfort mais il a chuté lourdement. Il s'est blessé au coude et à la clavicule. Il aurait aussi pu terminer meilleur jeune au Tour de Namur. L'an prochain, il doit jouer un Top 10 à Liège-Bastogne-Liège Espoirs".

Une des frustrations de la saison pour Christophe Detilloux reste Jérémy Frehen. "Confirmer une bonne première année n'est jamais facile. Mais je reste sur ma faim. Il a chuté en début de saison et cela lui a fait mal mentalement. J'attends plus de lui en 2020. Il a le profil du sprinteur explosif qui se faufile dans les espaces".

DOPCHIE ET VERBEECK N'ONT PAS EU LA SANTE

L'infirmerie des maillots jaunes a eu du pain sur la planche avec quelques coureurs. Felix Dopchie et Sven Verbeeck n'ont pas eu la santé avec eux. "Felix a vraiment connu une saison difficile. Ses prises de sang étaient mauvaises et on ne sait pas si cela va se régler. C'est un point d'interrogation mais nous continuons de croire en lui car, intrinsèquement, c'est un bon coureur. En juin, nous avons détecté un virus dans le sang pour Sven. Il trainait cela depuis un moment. Il n'a pas vraiment eu l'occasion de s'exprimer. Il mérite une seconde chance". Emerson Fontaine a été très discret en 2019. "Il n'a pas assez couru à son goût. Il était souvent barré par un autre plus rapide que lui. Dans les courses dans lesquelles il a pris part, il n'était pas assez compétitif. En 2020, notre noyau est réduit à douze. Donc, il aura plus souvent sa chance." 

PESTIAUX ET WERNIMONT, LES GROSSES DECEPTIONS

Enfin, les grosses déceptions sont Nicolas Wernimont et Yann Pestiaux. "Nicolas n'a jamais accroché à la route. C'est un spécialiste de la piste. Dommage car je pense qu'il avait un gros potentiel sur la route.  Quand à Yann, il a décroché mentalement. Il est passé à côté de Liège-Bastogne-Liège et depuis lors, ça n'allait plus". Nathan Vandepitte ne sera plus en jaune-et-gris en 2020 pour des raisons différentes. "Il habitait chez ses grands-parents. L'an prochain, il voulait être logé par l'équipe mais nous ne payons pas pour des logements. Il est peut-être arrivé tôt en Belgique  Ce n'est pas facile pour un jeune homme de se séparer de ses proches si tôt. Pourtant, il adore les courses belges. C'est un au revoir mais pas forcément un adieu".

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