Alexis Renard : « Le début de tout »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Alexis Renard a décidé de s'exporter à l'étranger. La saison prochaine, le Champion de France troquera sa tenue bleu-blanc-rouge pour revêtir les couleurs d'Israël Cycling Academy. En rejoignant la très certainement future formation WorldTour, qui fusionnera avec Katusha-Alpecin, le Breton a fait le choix de s'ouvrir à d'autres cultures. Un choix mûrement réfléchi. À l'aube de ses débuts en tant que coureur professionnel, il a fait le point avec DirectVelo.

DirectVelo : Suite à un stage concluant chez Israël Cycling Academy cet été, tu as validé ta place chez les professionnels pour 2020 ! 
Alexis Renard : Devenir sportif professionnel et vivre de sa passion, c'est un rêve pour beaucoup de monde. En arrivant en DN1, j'avais pour objectif de passer à l'échelon supérieur. C'est une grande satisfaction, même si c'est la continuité de ce que j'ai commencé. C'est le début de tout. Une nouvelle vie commence, mais ça ne va pas changer pour autant mes habitudes. Je ne vais pas aller habiter à Nice parce que je suis professionnel. Je ne vais pas me prendre la tête. Je vais avoir un programme adapté. Je sais où je vais. C'est un beau projet. 

« JE VOULAIS ABSOLUMENT PASSER DANS UNE ÉQUIPE ÉTRANGÈRE »

Pourquoi avoir choisi Israël Cycling Academy ?
J'aurais pu signer mon contrat avec Israël Cycling Academy avant le Championnat de France si je l'avais voulu, mais j'ai préféré attendre. C'était encore très tôt. Je voulais voir si j'avais d'autres équipes qui me proposaient quelque chose. Côtes d'Amor-Marie Morin-Véranda Rideau n'était pas fermée à l'idée que l'on aille ailleurs. D'autres portes se sont ouvertes après mon titre, mais le projet d’Israël Cycling Academy était le plus intéressant d'un point de vue sportif. 

As-tu hésité ?
C'était un choix de carrière qui n'était pas évident à faire. Je l'ai bien étudié. Heureusement, j'étais bien entouré avec l'équipe, les directeurs sportifs et Christophe Le Mével, mon agent. Avec ça, c'était difficile de faire un mauvais choix. J'ai écouté les discours des équipes françaises, mais je voulais m'ouvrir à d'autres cultures. 

L'aspect culturel a-t-il beaucoup joué dans ton choix ? 
C'est pour ça que j'ai choisi cette équipe. Je voulais absolument passer dans une équipe étrangère car je voulais vraiment apprendre une autre langue. Dans les équipes françaises, il n'y a pas vraiment d'apport extérieur intéressant. Avec des coéquipiers qui ne parlent pas français, on progresse super vite. On est obligé de s'y mettre et de travailler. 

« JE N'ARRIVE PAS DANS L'INCONNU »

Tu découvriras donc le WorldTour la saison prochaine !
Le projet sportif m'a beaucoup plu avec le passage en WorldTour, même si on l'a su très tard. Mon programme de courses sera adapté. Je vais y aller sans brûler les étapes. L'équipe m'a proposé du long terme et ça m'a intéressé. Quand on n'a que vingt ans, on a envie d'avoir des garanties. Je n'ai signé que deux ans, mais si je montre que j'ai envie de bien faire et que je marche bien, il n'y aura pas de soucis.

Tu as été stagiaire au sein de cette équipe cet été. Est-ce rassurant de savoir où tu vas ?
Je n'ai pas signé avant le Championnat de France pour être stagiaire et voir si l'équipe me correspondait. Je voulais savoir si ce n'était pas trop dur de parler des langues étrangères. Je me suis également adapté sportivement. Je n'étais pas à la rue sur les courses. Je pense avoir fait mon travail du mieux possible. C'est une bonne chose.

Tu ne seras donc pas totalement dépaysé !
Maintenant, les directeurs sportifs me connaissent. Le stage m'a mis le pied à l'étrier. Je n'arrive pas dans l'inconnu dans une équipe étrangère, en WorldTour qui plus est. L'année prochaine sera relativement similaire à ce que j'ai déjà découvert cet été. 

« JE RESTE DÉÇU DE MA SAISON »

N'as-tu pas peur d'être encore trop jeune pour intégrer le WorldTour ?
On ne va pas dire que ça m'a inquiété, mais quand j'ai vu que l'équipe allait monter en WorldTour, je me suis dit que je n'avais que vingt ans. Je ne savais pas si c'était la bonne décision de signer directement en WorldTour, surtout que je n'ai pas la prétention d'être un champion. Il y a d'autres coureurs qui passent très jeunes en WorldTour, mais ce sont des cracks. Il n'y a pas beaucoup de coureurs comme Remco Evenepoel. Est-ce que c'est une bonne chose de passer si jeune ? On n'a pas encore de recul pour le savoir, mais chacun a un âge de maturité différent. Je me posais des questions, mais je sais que j'aurai un programme adapté. Ça m'a conforté dans mon choix. Ce sera différent, mais pas inaccessible. En tout cas, je compte travailler durement pour atteindre les objectifs fixés et contribuer à la réussite de l'équipe.

Ta progression sera peut-être plus rapide...
Oui, ça va me faire progresser. Je vais devoir travailler encore plus dur pour aider l'équipe. Je n'aurai pas d'objectifs personnels, si ce n'est d'aider les autres coureurs de l'équipe. Je n'aurai pas ma carte à jouer l'année prochaine, mais j'espère l'avoir dans les années qui vont venir. Le plus tôt sera le mieux car je fais du vélo pour gagner des courses (sourire).

Quel bilan tires-tu de ta saison ?
Mine de rien, j'ai remporté la course qu'il fallait, mais je reste déçu de ma saison. Ce n'est pas parce que je suis Champion de France que j'ai tout réussi. Je n'ai gagné que deux courses. J'aurais voulu en gagner plus. Ne pas avoir gagné avec le maillot bleu-blanc-rouge restera également un échec. J'aurais voulu le faire. Au final, ce n'est pas une saison extra, mais je fais avec et je pense déjà à cet hiver et à l'année prochaine. 

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