Julien Guay : « Une page se tourne »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

La boucle est bouclée pour Julien Guay. Ce dimanche, le coureur de 33 ans a disputé son ultime course à l'occasion de Paris-Connerré. Pour sa dernière, le sociétaire du VC Pays de Loudéac a signé un Top 10 (voir classement). Au lendemain de ses adieux au peloton, l'ancien professionnel ne ressent pas de nostalgie. ''Pour l'instant, ça ne me fait pas grand chose, c'est comme si je terminais la saison. Par contre, hier (dimanche), je savais que c'était la dernière et ce n'était pas loin de la maison donc c'était assez fort. C'est plutôt lors de la reprise des courses l'année prochaine et de l'entraînement que ça va me faire quelque chose'', explique-t-il à DirectVelo.

Au terme de quinze saisons au sein des rangs Élites, dont quatre chez les professionnels, Julien Guay tire sa révérence l'esprit léger. ''Je n'ai pas de regrets. Une page se tourne après avoir passé quinze ans à tout le temps faire du vélo. Il n'y a pas de de tristesse, mais c'est une partie ma vie qui s'achève'', souligne le Champion de Bretagne pour qui les années vélo laisseront des souvenirs nombreux et impérissables. ''Je peux retenir beaucoup de choses. Le vélo, c'est toute ma vie, j'ai été bercé dedans depuis toujours. Ça m'a permis de faire de très belles rencontres. J'ai la chance d'avoir beaucoup d'amis dans le milieu. J'ai vécu de bons moments. C'est une grande école de la vie. Quand on a fait du vélo, on peut faire de tout'', apprécie-t-il.

« RESTER DANS CE MILIEU »

Cette saison, le natif du Mans a senti le poids des années le rattraper. Moins à son aise, il a préféré se retirer à l'issue d'un exercice 2019 qu'il juge mitigé. ''Ça n'a pas été exceptionnel en terme de résultats, même si ce n'est pas si mal grâce à ma victoire à l'Estivale bretonne et au Championnat de Bretagne. Je sens un petit déclin se produire. Au mois d'avril, quand j'ai enchaîné les courses par étapes et que j'ai participé à beaucoup de Classe 2, j'ai pris la décision d'arrêter. Je vieillis et les plus jeunes poussent. J'ai du mal à frotter et à prendre des risques. Je me suis dit que mon temps était passé''. En plus de sentir une saturation physique, il a également subi une fatigue psychologique. ''J'ai également un petit manque de motivation pour faire le métier. J'ai une famille avec des enfants et le vélo demande beaucoup de sacrifices et une hygiène de vie. C'est compliqué donc je préfère arrêter avant de faire l'année de trop. Je veux vivre et profiter. On vit comme des moines quand on est coureur''.

Habitué à ce mode de vie et encore passionné, Julien Guay prépare activement sa reconversion. Pas question pour lui de s'imaginer dans un autre univers que celui du cyclisme. ''Je veux donc rester dans ce milieu et y travailler'', glisse-t-il. Actuellement, le trentenaire suit une formation qui lui permettra de devenir directeur sportif. Au VC Pays de Loudéac ? ''Je ne suis pas encore diplômé. Notre formation se termine en décembre et l'on passe les oraux au printemps, en mars-avril. Pour l'instant, il n'y a encore rien de fait. Je ne sais pas encore où je vais être. J'espère avoir une place. Il y a des discussions''. Quoiqu'il en soit, dans son club ou non, il s'imagine à la tête d'une formation amateur. Avec l'envie de transmettre son expérience et de vivre de sa passion. ''J'ai fait onze ans chez les amateurs. Je connais toutes les courses. J'ai envie d'apporter aux jeunes pour leur faire passer un cran. C'est un travail que j'aimerais faire, je suis un passionné'', conclut-il.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Julien GUAY