Lilian Calmejane est de retour sur la plus haute marche du podium. Vainqueur de la Classic de l'Ardèche en début de saison (lire ici), le sociétaire de Total Direct Energie n'avait plus levé les bras depuis. Le coureur de 26 ans s'est imposé, ce mercredi, sur la première étape du Tour du Limousin (2.1) (voir classements). Il exprime sa satisfaction au micro de DirectVelo.

DirectVelo : Que représente ce succès après un Tour de France difficile ?
Lilian Calmejane : Il fallait se remobiliser de suite. Le Tour de France a été un épisode douloureux et difficile pour moi. C'est une course qui m'a aussi révélé. J'ai gagné une étape sur le Tour. L'an passé, je ne suis pas passé loin de la victoire lors d'une étape. Sans être un grand champion, j'ai l'habitude de jouer la gagne sur au moins quelques étapes. Et cette année, j'ai été transparent. J'ai su me remobiliser et c'est surtout ce que je retiens. La saison n'est pas finie. Ça fait effacer quelques déceptions.

Tu montes en puissance depuis ta 4e place à l'Artic Race of Norway...
Après le Tour, je n'ai pas vraiment débranché. J'ai fait le choix de me reposer un petit peu, mais de bosser dur en vue de la fin de saison. J'ai choisi de ne disputer aucun critérium, de vraiment être le plus professionnel possible. J'étais assez revanchard. J'ai senti à l'Artic Race que les jambes tournaient très bien. Il y avait un très bon niveau. J'espérais terminer sur le podium et je fais 4e. Avec les directeurs sportifs, on a convenu que vu la bonne forme du moment, plutôt que d'attendre Plouay, je pouvais prendre part au Tour du Limousin. Aujourd'hui (mercredi), j'avais de bonnes sensations même si les jambes étaient quand même un peu lourdes. Lundi, j'ai effectué un voyage de 5 heures du matin à 20 heures. Ça reste toujours un peu en travers. J'espère que les jambes seront de mieux en mieux ou au moins pareilles. On verra la récupération. En tout cas, ce qui est pris n'est plus à prendre.

« J'AI UN BON ASCENDANT »

Comment as-tu vécu le final ?
Ça a été très décousu lors des 30 derniers kilomètres. Les bosses n'étaient jamais très longues. C'était quand même très difficile. Les coureurs ont vraiment fait la course. Dans la bosse, ça s'est scindé un peu en deux. Cofidis a fait l'effort pour essayer de ramener Julien Simon. Il n'a pas réussi à rentrer. Si je voulais jouer la gagne, j'ai compris que c'était le moment où jamais. J'ai réussi à rentrer seul sur le groupe. On avait seulement Niki Terpstra devant. A deux, c'était beaucoup plus facile de gérer les attaques dans le final. Niki a été tout simplement parfait. Il a pris beaucoup de coups. Il ne s'est jamais fait piéger. Il a surtout suivi Benoît Cosnefroy qui avait des démarrages très tranchants. Quand j'ai réussi à mettre la petite dent en plus et à contrer tout le monde, il y a eu un petit temps d'arrêt derrière. Je pense que tout le monde était aussi un peu au bout du rouleau. J'ai réussi à faire l'effort pour aller chercher cette victoire.

Tu as 13 secondes d'avance sur le deuxième au classement général. Est-ce significatif pour la victoire finale ?
Oui et non, il y a déjà dix secondes de bonification pour une victoire d'étape. Ça peut aller très vite. En tout cas, le fait d'avoir mis un écart à l'arrivée, c'est toujours mieux car ça s'ajoute à la bonification. C'est vraiment une bonne chose. Sur le Limousin, c'est très dur de s'imposer en solitaire. Sur la troisième étape, il y a une côte à l'arrivée mais ce n'est pas très difficile. Il n'y a pas d'arrivée au sommet comme les deux dernières années qui étaient avec plus de pourcentages, et plus propices à créer des écarts. C'est sûr que j'ai un bon ascendant. Après rien n'est fait, rien n'est joué. On peut perdre le Tour du Limousin à n'importe quel moment. Il ne faut pas faire de plan sur la comète. J'ai une équipe solide et soudée autour de moi. Je vais me battre pour faire le mieux possible au général.