Jago Willems a une nouvelle fois pris la poudre d'escampette. Échappé au cours des deux premières étapes de l'Ain Bugey Valromey Tour (MJ 2.1), le sociétaire de l'Onder Ons Parike s'est vu récompensé de ses efforts par le maillot jaune de l'épreuve. Pourtant, l'issue de cette deuxième étape, laisse un goût mitigé au Junior 2, toujours à la recherche de son premier succès de la saison. ''Je suis content de ma prestation, et encore plus de prendre le maillot jaune, mais je suis déçu parce que j'ai manqué la victoire et que j'ai déjà terminé cinq fois deuxième en 2019'', explique-t-il à DirectVelo.

Le Belge est un coureur offensif. Alors qu'une échappée s'est constituée après environ une heure d'efforts, il a décidé de sortir de sa réserve. ''Je n'étais pas avec le groupe qui est parti, alors que tous les meilleurs coureurs étaient devant. J'ai monté à fond une bosse pour revenir dans le premier groupe''. Une fois la jonction effectuée, il n'a pas perdu de temps au sein du groupe de tête et n'a pas tardé à s'isoler. ''Ça ne roulait pas assez vite dans le groupe de tête, donc j'ai décidé de partir seul''.

« JE N'AVAIS PLUS RIEN DANS LES JAMBES »

Jago Willems a eu le temps d'y croire. Seul en tête, le 2e de la Bernaudeau Juniors s'est lancé dans un bras de fer avec le peloton et le groupe de contre. Au fil des kilomètres, il a plié petit à petit, puis a été revu par Louis Coqueret (Van Rysel-AG2R La Mondiale) et Oliver Ress (HMT Hospitals Giant Cycling Team) à cinq kilomètres du terme. Dans le final, le Flamand a payé cher sa débauche d'énergie. Au sprint, il a été devancé par ses deux compagnons d'échappée. ''Son sprint n'est pas pas bon'', s'amuse son père. De son côté, le coureur de 17 ans invoque le manque de forces au moment de produire son effort maximal. ''Je n'avais plus rien dans les jambes. J'ai essayé, mais c'était trop dur dans les cinquante derniers mètres donc j'ai terminé troisième''.

Jago Willems n'a pas tout perdu au change. Désormais auréolé du maillot jaune avec 13'' et 25'' de crédit sur ses poursuivants immédiats (voir classements), il tentera de défendre son bien bec et ongles au cours du contre-la-montre individuel de samedi. ''Le chrono n'est pas ma spécialité. Ce n'est pas l'exercice où je peux être le meilleur. J'espère que les jambes seront bonnes parce que l'étape sera très dure'', souffle celui qui a avait décroché une deuxième place d'étape lors de la dernière Course de la Paix. ''Un Top 20 serait bien'', glisse son père, présent à ses côtés peu avant la cérémonie protocolaire. Pour le nouveau leader du classement général, le chemin reste long avant l'arrivée finale à Hauteville-Lompnes. Prudent, il préfère ne pas d'enflammer. ''La dernière étape sera très dure. J'ai de bonnes sensations depuis le début, j'ai été deux jours de suite dans l'échappée. On verra si je peux garder mon maillot''.