Vincent Bienfait, agriculteur combatif

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

À bientôt 38 ans, Vincent Bienfait, le doyen du peloton de l'Essor Breton fait de la résistance. Au cours de la quatrième étape, le sociétaire du VC Pays de Lorient décide de sortir de sa réserve. ''Hier (lundi), ça ne s'est pas passé comme prévu. J'ai crevé à l'entrée du circuit donc j'ai terminé dans le gruppetto. Aujourd'hui (mardi), vu que les jambes n'allaient pas trop mal, j'ai réussi à sortir dans le bon coup de la journée'', déclare-t-il à DirectVelo, avant de recevoir le maillot noir du prix de la combativité sur le podium protocolaire.

En compagnie de Ludovic Bideau (Team Peltrax-CS Dammarie-lès-Lys) et de Mathijs De Leng (Team Jumbo-Visma-De Jonge Renner), Vincent Bienfait prend la poudre d'escampette après une vingtaine de kilomètres de course sur une étape qui en comptait 98,7. Toutefois, au sein du trio de tête, les relais reviennent très vite sur les routes bretonnes balayées par le vent. Trop vite. ''On n'était que trois, donc on a essayé de faire ce que l'on pouvait. Avec le vent, il aurait fallu être à sept ou huit pour espérer aller au bout'', reconnaît-il. D'autant plus que la marge de manœuvre maximale des échappés a été limitée par les enjeux du classement général. ''Je savais que le coureur de Peltrax (Ludovic Bideau, NDLR) n'avait que 1'30'' de retard sur Pijourlet. On a bien vu que le Vendée U commençait à contrôler quand l'écart est monté à 1'20''. On n'a plus réussi à prendre du champ''. Sous la pression du peloton, les échappés ont finalement rendu les armes sur le circuit final à près de quatre tours de l'arrivée.

DE L'AUTRE CÔTÉ DE LA ROUTE EN 2020

En 2019, Vincent Bienfait dispute sa dernière saison au sein des pelotons. Et cette fois-ci, il promet qu'il ne rempilera pas pour une année supplémentaire. ''Ça fait déjà deux ans que je dis que c'est ma dernière année. C'est compliqué avec le travail et la famille. Je suis content de finir. Il n'y a pas de regrets. Une page se tourne. La passion est toujours là, mais l'envie commence à diminuer, sourit celui qui explique ressentir le poids des années en course. Comme je commence à prendre de l'âge, c'est compliqué par rapport à des petits jeunes qui ont plus de giclette que moi. Je préfère finir sur une bonne note. L'an prochain, je serai de l'autre côté de la route''.

Cette saison, le 11e des Boucles Dingéennes se fixe pour objectif de terminer à au moins une reprise sur le podium. Toutefois, il sait que la tâche sera ardue. Agriculteur, Vincent Bienfait se doit de concilier la pratique du vélo avec son activité professionnelle, mais également avec sa vie familiale. ''Entre le travail, la famille et le vélo, ça fait beaucoup d'occupation. J'ai près de 500 brebis. Ce n'est pas un métier facile, même si j'aime ça, je ne peux pas tout faire. J'essaie de bien m'organiser''. En dépit des efforts et de la passion, le Breton se voit dans l'impossibilité de disputer des saisons pleines sur les routes. ''Il y a des périodes de l'année où je suis obligé de couper quand on a trop de travail à la ferme. Je commence à rouler mi-février et c'est à fond pendant six mois. Mais à ce niveau-là, on a toujours du retard par rapport aux autres si l'on ne fait pas que du vélo'', conclut-il.

 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Vincent BIENFAIT