Thomas Chassagne connaît les routes par coeur

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

C’est un rendez-vous qu’il attend depuis des semaines. Ce samedi, Thomas Chassagne sera aligné sur Le Poinçonnet-Limoges, une épreuve qu’il rêve d’accrocher à son palmarès. “C’est mon objectif du début de saison. Jusqu’à présent, cette course ne m’a jamais réussi, mais je persévère”, sourit-il auprès de DirectVelo. Pas habitué à se fixer d’objectifs précis, le Corrézien - installé à Limoges (Haute-Vienne) depuis deux ans - connaît les routes de la course pratiquement par coeur. Il a d’ailleurs pris le temps de travailler le parcours avec son ami Théo Vimpère, l’ancien coureur professionnel limougeaud. “Théo a gagné l’épreuve deux fois et c’est donc idéal qu’il s’occupe de moi. C’est quelqu’un qui m’apporte beaucoup”, précise Thomas Chassagne, qui avait d’ailleurs rejoint la structure Pro Immo de Nicolas Roux en 2018 via Théo Vimpère, lui-même ancien membre de l’équipe jusqu'à ce qu'il ne mette un terme à sa carrière.

« JE SAIS QU’ILS SERONT HEUREUX D’ESSAYER DE M’AIDER »

Pour ce rendez-vous qui lui tient tant à coeur, le coureur de 24 ans sera-t-il protégé au sein de la structure auvergnate ? “On sera sept-huit de l’équipe, et il n’y aura pas de coureur protégé. Tout le monde aura sa chance, comme toujours, dans notre bande de copains”. Thomas Chassagne espère tout de même avoir un petit coup de pouce de ses coéquipiers s’il est en mesure de jouer la victoire dans le final. “Si je me sens bien et que j’ai les jambes, je sais qu’ils seront heureux d’essayer de m’aider à gagner. Mais on n’en est pas là”. Dans un premier temps, il faudra “faire attention de ne pas se faire piéger, car il y a souvent de gros groupes qui sortent et qui ne sont jamais repris”, analyse le natif de Tulle. “Le parcours a également un peu changé et sera sûrement un poil plus dur dans le final”.  

Auteur de nombreux Top 10 l’an dernier, mais “en manque d’un gros résultat sur une belle Elite”, Thomas Chassagne a eu du mal à se faire une place dans le collectif très solide de Pro Immo, l’an passé. “J’avais souffert en début de saison l’an dernier, mais je suis revenu aux bases à l’entraînement cet hiver, et ça va mieux”, promet-il. Surtout, le garçon ne se met plus la moindre pression, lui qui se dit “lucide et réaliste” quant à son avenir dans le monde du cyclisme, et qui n’envisage pas du tout une accession chez les professionnels, ni même un avenir à moyen terme dans les pelotons amateurs.

« JE NE ME FAIS AUCUNE ILLUSION »

C’est d’ailleurs avec cette conviction en tête qu’il travaille désormais, dix heures par semaine, dans un magasin Decathlon. “Quand tu es dans une équipe où tous les copains marchent et gagnent, et que toi, tu galères un peu, ce n’est pas facile. Mais c’est bien revenu l’été dernier et depuis, j’ai repris confiance. Mais quand je vois les costauds qu’il y a dans le groupe, qui sont bien plus forts que moi, et qui ne passent pas pro, je ne me fais aucune illusion. Je n’ai aucune chance de faire carrière, c’est clair, mais je ne le vis pas mal”. Plus jeune, bien sûr, l’ancien coureur de Creuse Oxygène Guéret y a cru, mais il a mûri et a pris en expérience. “Quand j’étais gamin, j’ai rêvé de passer pro, comme tout le monde. Mais il y a bien longtemps que je ne cours plus après ça”, insiste-t-il.

Pour autant, Thomas Chassagne se considère comme un “privilégié” de pouvoir figurer dans la formation lauréate du dernier Challenge BBB-DirectVelo. “Sans manquer de respect à qui que ce soit, je pense que l’on est quasiment aussi bien ici que dans une équipe Continental. Il n’y a que le calendrier qui change, mais c’est vraiment un bonheur”.

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