Le Tour de Bretagne fera du longe-côte

Christophe Fossani prévient. "Le parcours du Tour de Bretagne est différent de celui des autres années". La différence ? "Les leaders ne pourront pas rester au chaud dans les deux-trois premières étapes. Avec le circuit d'arrivée d'Inzinzac-Lochrist et le profil de l'étape de Bannalec, il faudra être attentif et puiser dans son énergie", répond l'organisateur à DirectVelo.

Ce 53e Tour de Bretagne aura aussi un parfum d'embruns. Les coureurs vont faire du longe-côte sur route quatre jours sur sept (voir le parcours ici). "C'est une volonté d'aller en bord de mer pour exporter de belles images de la Bretagne", justifie-t-il. Et aussi dans l'espoir que le vent souffle, et dans le bon sens, pour éparpiller le peloton façon puzzle. La veille de l'arrivée, les coureurs vireront de bord au Cap Fréhel pour repiquer vers l'arrivée jugée à Plurien. C'est sur cette route que les CSC avaient fait exploser le peloton dans le Tour de France 2004.

DU PÈLERINAGE AU CHEMIN DE CROIX

Les coureurs de l'épreuve 2.2 ne seront pas déboussolés tous les jours et retrouveront des repères connus. A Guégon, la 3e étape se terminera sur un circuit qui sera sensiblement le même que celui des Boucles Guégonnaises avec la ligne d'arrivée tracé dans le faux-plat qui remonte le bourg en ligne droite. A Châteaubriant, le lendemain, le peloton empruntera le circuit d'arrivée du Tour de l'Avenir ces deux dernières années et qui a vu la victoire d'Alan Riou en 2018. Et si Eddy Merckx était là, il retrouverait même à Inzinzac-Lochrist la boucle où il s'était imposé au Tour du Morbihan 1966.

L'avant-dernière étape entre la petite commune du Ferré (700 habitants) et Plurien est un peu celle du pélerinage. Elle reliera les deux bassins granitiers à l'origine de la création du Ruban Granitier Breton. Les coureurs passeront au Hinglé et à Brusvily avant donc d'aller chercher la côte et le vent, et de tourner vers Plurien où le circuit final n'offrira pas un mètre de plat. "C'est l'étape la plus compliquée", juge Christophe Fossani, "avec le vent, il y en aura partout". Le pélerinage pourra se transformer en chemin de croix pour les plus usés. La veille, l'étape la plus longue entre Rougé et Le Ferré (191 km) sera aussi propice aux traquenards autour de Fougères. Un point chaud sera disputé à Mellé, le pays d'Albert Bouvet qui fut longtemps directeur de la course, juste avant d'arriver au Ferré.

« J’ESPÈRE DU VENT »

La volonté de changement par rapport aux années passées s'inscrit aussi dans le dessin de la dernière étape, de Plounévez-Lochrist à Saint-Pol-de-Léon. "Nous voulions une dernière étape moins difficile. Mais ce sera une étape découverte de la Bretagne", souligne l'organisateur qui promet tout de même, "des routes à lapins" qu'il déniche chaque année avec son équipe. Les coureurs vont arpenter la "Ceinture dorée", le pays des légumiers, dans tous les sens, suivre la côte jusqu'à Roscoff, franchir un passage à niveau juste avant le circuit final où Flavien Dassonville s'était imposé en solitaire en 2017.

Christophe Fossani compte sur les coureurs mais aussi sur la météo pour offrir un Tour de Bretagne animé et spectaculaire. "Je n'espère pas de pluie mais j'espère du vent nécessaire pour une belle course", ajoute-t-il. Il lui reste trois mois pour trouver une danse du vent qui marche.

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