On a retrouvé : Ludovic Bret

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Voilà déjà six ans que Ludovic Bret a mis un terme à sa carrière de cycliste de haut-niveau. Fin 2012, il bouclait en effet une énième saison en DN1, après avoir déjà porté le maillot du Vendée U au préalable. Gêné par une douleur physique persistante et qui semblait irrémédiable, le Nantais avait fait le choix de laisser tomber, non sans amertume. DirectVelo a retrouvé la trace de Ludovic Bret, qui travaille désormais dans un magasin de cycles à Saint-Herblain.

DirectVelo : Peux-tu nous rappeler les raisons de ton arrêt fin 2012 ?
Ludovic Bret : J’ai surtout arrêté à cause d’une douleur physique, qui venait du bas du dos. Un muscle était hypertrophié et ça touchait le nerf sciatique. J’avais une inflammation au niveau d’une jambe, qui ne pouvait pas être exploitée à 100%. A force, ça devenait vraiment douloureux et c’était forcément frustrant de ne pas pouvoir utiliser la maximum de mes capacités.

« J’AVAIS ARRÊTÉ À CONTRE-COEUR »

C’est une douleur que tu as traînée durant de longues années…
J’ai commencé à ressentir cette douleur en 2009, à l’UC Nantes. C’était une petit gêne qui s’est fait de plus en plus présente. J’avais du mal à comprendre ce que ça pouvait être. Les médecins que je voyais à l’époque ont mis quasiment un an pour trouver d’où venait le problème. Ils pensaient d’abord trouver un pincement au niveau de l’artère iliaque. Mais le chirurgien m’a conseillé de ne pas me faire opérer car c’était trop risqué. J’avais plus de chance d’avoir des complications que de supprimer cette gêne. Donc j’ai laissé tombé. Aujourd’hui, je suis encore gêné si je reste longtemps assis. Je peux avoir des fourmillements dans la jambe et une sensation de grosse cuisse.

Tu as donc été contraint d’arrêter, en quelque sorte ?
Oui, on peut le dire comme ça. L’année qui a suivi mon arrêt, j’ai vraiment décroché. Je ne suivais plus trop les résultats sur internet ou autre. Comme j’avais arrêté à contre coeur, je n’avais plus trop envie d’entendre parler de vélo. Puis je m’y suis remis petit à petit, sans me forcer. J’en avais simplement envie. En fait, j’ai complètement arrêté pendant deux ans et j’ai voulu reprendre en 2015 car ça me manquait. Mais bon, j’avais repris une licence en 3e catégorie, juste pour dire de. Quand on s’y remet, on reprend vraiment de zéro. J’ai réalisé que finalement, je n’étais pas si mal que ça à l’époque (rires).

Quels souvenirs gardes-tu de tes années sur le vélo ?
Quand j’y repense, ce ne sont que de bons souvenirs. Je garde notamment de grands souvenirs de mes deux participations au Paris-Roubaix Espoirs. J’ai notamment participé à l’édition remportée par mon coéquipier de l’époque, Damien Gaudin. C’était vraiment un beau moment ! J’avais aussi participé au succès final de Sébastien Turgot aux Trois Jours de Vaucluse, en Classe 2. Là aussi, c’était vraiment bien. On s’était arraché pour ce maillot jaune le dernier jour et on s’était tous donné à 100%. C’était un joli travail collectif.

« J’AI SU ME TOURNER VERS AUTRE CHOSE »

Pourquoi n’es-tu pas parvenu à percer à l’époque du Vendée U ?
Le problème venait surtout de moi. J’ai toujours beaucoup aimé la compétition mais j’avais un problème à l’entraînement. Je n’arrivais pas à être assez assidu, et c’est sans doute ce qui m’a fait défaut. Sur les courses, je faisais vraiment ce qu’on me disait et je ne la ramènerais pas trop. Avec les noms qu’il y avait dans l’équipe, il y avait toujours des costauds pour qui travailler et c’était bien normal. Mais ils laissaient quand même toujours la place à des coureurs comme moi pour nous exprimer, sur des épreuves avec moins d’enjeu. C’était une bonne gestion. Mais encore une fois, je n’ai pas su mettre toutes les chances de mon côté. Tant pis pour moi.

Tu n’as donc pas de regrets ?
Aucun. Je ne suis pas passé pro et c’est comme ça. J’ai su me tourner vers autre chose. Je suis resté passionné et je bosse toujours dans ce milieu, c’est bien.

De quoi vis-tu aujourd’hui ?
J’ai d’abord rejoint ma copine qui travaillait sur Paris. Au début, je cherchais plutôt à faire un BTS en alternance. Et j’ai bossé à Décathlon en même temps. J’y suis resté deux ans et demi, à Versailles, exactement. Mais ça ne me plaisait pas plus que ça et j’ai voulu revenir à Nantes. En passant à la maison pour voir ma famille, j’ai appris qu’un magasin Specialized cherchait un employé. J’ai postulé et ça l’a fait. J’ai bossé chez eux pendant un an et demi et depuis, j’ai à nouveau changé. Maintenant, je travaille pour le magasin de cycles Vélo Contact, à Saint-Herblain. Je suis également toujours licencié au club de Saint-Herblain, mais pas dans la DN. J’ai toujours une licence en 3e, histoire de faire quelques sorties avec les copains. Je roule encore au moins une fois par semaine. Et je suis ce qu’il se passe via les résultats sur internet, ou les courses à télé. Je n’ai pas lâché le vélo !

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