Au jeu des pronostics, Rémi Capron n’aurait certainement pas figuré en tête des coureurs qu’on s'attendait à voir au niveau Continental dès sa première année Espoirs. Et pourtant, le sociétaire du Grenoble Métropole Cyclisme 38 va bien intégrer l'effectif de IAM-Excelsior. Lui-même est surpris. "Je pensais être seulement en Espoirs et pas dans la Conti. Mais ils ne distinguent pas les deux. Ca fait bizarre… Des coureurs plus forts que moi en Juniors sont dans une  équipe moins bonne. Mais je n’ai pas de pression particulière", déclare-t-il à DirectVelo.

« C'EST IMPRESSIONNANT »

Après une première moitié de saison qu’il juge satisfaisante –"j’ai été présent et régulier sur chaque évènement : ce qui manque, c’est la gagne"-, le 24e de Challenge MorphoLogics-DirectVelo Juniors décide au début de l’été de postuler dans quelques équipes plutôt que d’attendre des sollicitations qui ne viennent pas. "J’avais quelques contacts vite fait, mais rien de concret. Comme je connaissais une assistante d’IAM-Excelsior, je lui ai demandé de donner mon CV au Directeur sportif". Bonne pioche, puisque le coureur est contacté début septembre.

"J’ai passé un test d’effort et j’ai rencontré le manager en Suisse pour lui expliquer ma démarche. Je lui ai dit que je connaissais leur équipe avec des mecs qui tournent très fort et que ce serait enrichissant d’être avec eux". Rémi Capron a semble-t-il été convaincant au test et dans ses propos puisqu'il reçoit une réponse positive le soir même. "C’est impressionnant ! Je vais découvrir comment se passent les courses pros. Le changement est énorme", glisse-t-il avec lucidité. Trop énorme ?

« JE NE SERAI PAS LEADER ! »

"Je sais que la marche est très haute, mais je préfère faire de belles courses à l’étranger, quitte à prendre des raclées au début, que de rester faire des toutes catégories dans le coin", analyse-t-il. Si son rôle se dessinera progressivement en fonction des stages et des premières courses, le 2e de l'Ain Bugey Valromey Tour se sait attendu pour ses qualités de grimpeur. "Je devrais accompagner les leaders en montagne et les aider au max pour les ravitos, dans les bosses. C’est sûr que je ne serai pas leader !". Seul Français d’une équipe majoritairement composée d'Espoirs, Rémi Capron s’est rassuré sur son intégration lors du premier stage. "Mes coéquipiers sont hyper cool, les encadrants sont très sympas aussi. Tout est parfait. Pour l’instant, je suis hyper content d’y être".

Pour arriver en bonne condition dès le début de saison, l’Isérois a prévu avec son entraineur –"le même depuis que je suis Cadet"-, une préparation hivernale dense. "Je fais de la musculation, de la course à pieds, beaucoup de VTT et du ski de fond pour me donner de la caisse. Et du derrière scooter pour gagner en puissance". Car même bien intégré, celui qui a fêté ses 18 ans en juin dernier veut rapidement prouver à ses employeurs qu’ils ne se sont pas trompés. "Il faut que j’arrive en forme en début de saison pour leur montrer que je sais rouler... Même si dans les premières bordures, je risque d'être grave dans le mal", plaisante-t-il pour conclure.