Jérémy Cabot : « Pas envie que ça s'arrête »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Jérémy Cabot fait partie des coureurs non-conservés par Roubaix-Lille Métropole (lire ici). Le rouleur de 27 ans a décidé de lancer une campagne participative pour rester chez les professionnels en 2019 (voir ici). "Je n'ai pas envie que ça s'arrête", confie l'Aubois classé cette année 8e du Grand Prix de Wallonie (1.1). Il explique sa démarche à DirectVelo.

DirectVelo : Dans quelle équipe évolueras-tu en 2019 ?
Jérémy Cabot : Je n'en sais rien du tout ! Je ne sais pas si je serai chez les amateurs ou chez les pros. Forcément, j'ai envie de rester pro. Malheureusement, c'est fini avec Roubaix-Lille Métropole. Je n'ai pas été gardé. J'ai un petit sentiment d'injustice. Je n'ai pas d'animosité contre l'équipe mais je pense que je méritais de rester. J'ai bien progressé cette année. J'ai une marge de progression. Je n'ai pas envie que ça s'arrête. Malheureusement, la nouvelle est arrivée tard. A la base, je devais rester chez Roubaix-Lille Métropole mais ils ont perdu un partenaire. Quand j'ai appris que je n'étais pas prolongé, j'ai appelé les équipes mais c'était trop tard. Il n'y a plus de budget pour un coureur supplémentaire.

« POURQUOI PAS MOI ? »

C'est pour cela que tu lances un financement participatif ?
J'ai repensé à Romain Le Roux. Il a fait une campagne l'an dernier et ça lui a ouvert les portes de l'équipe Fortuneo-Samsic. Je me suis dit « pourquoi pas moi ? ». Je tente donc ma chance. Les équipes n'ont pas un budget extensible alors c'est à moi d'amener ce qu'il faut pour payer mon salaire. Si j'ai cette somme, il est certain que je retrouverai une équipe.

T'es-tu déjà mis d'accord avec une équipe ?
Aujourd'hui, je n'ai pas de certitude. Bien sûr si j'ai le budget, ça changera tout. J'ai lancé cette cagnotte sur un site spécialisé. Le siège est dans mon village. J'espère une solidarité du monde du vélo mais aussi au niveau local. 

Pourquoi les gens doivent-ils t'aider ?
Si je ne suis pas gardé à Roubaix-Lille Métropole, ce n'est pas pour des raisons sportives. Même si je ne suis pas le seul dans ce cas, je ne veux pas quitter le monde professionnel là-dessus. J'ai donné priorité à mes études d'ingénieur. J'ai obtenu mon diplôme et depuis, j'ai mis le côté professionnel en pause pour faire uniquement du vélo. Ça fait des années que je travaille dur et on m'interdit d'exercer ma passion... Je veux donc tout faire pour rester pro.

« UNE BELLE EXPÉRIENCE »

Et si ça ne marche pas ?
Je ne sais pas trop... Tout dépendra de la campagne participative. Est-ce que ça va se propager ? Je compte sur tout le monde. Je sais que le contexte n'est pas évident, surtout en fin d'année. J'espère donc que ça sera partagé massivement. C'est sûr que je ne suis pas un champion alors je veux aussi jouer sur le côté local. Je contacte les entreprises du coin, dans l'Aube. Je suis en plein démarchage. Ça prend du temps. Peu importe l'issue, ça restera une belle expérience. Je découvre plein de choses alors qu'habituellement un cycliste n'a qu'à pédaler. On ne se rend pas compte à quel point il est difficile de trouver de l'argent.

Jusqu'à quand te laisses-tu pour trouver l'argent ?
Je me laisse une grosse trentaine de jours pour réunir la somme suffisante. Nous sommes déjà début décembre. La saison repart dans moins de deux mois. Si je ne trouve pas d'équipe pro, je pense repartir chez les amateurs. L'idée serait alors de refaire une année à bloc. Je suis très motivé pour 2019, que ce soit chez les pros ou chez les amateurs. Je veux montrer que j'ai ma place.

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