Alors que des soucis d'ordre médical avaient perturbé sa préparation hivernale et retardé son début de saison, Pierre Drancourt est monté progressivement en puissance au cours du mois d'avril pour réaliser un très beau mois de mai : quatre victoires toutes acquises sur des épreuves nationales, série en cours. Le coureur de l'ESEG Douai répond aux questions de www.directvelo.com.

DirectVélo : Quelle est ton analyse après la belle série que tu viens de réaliser ?
Pierre Drancourt : J'arrive traditionnellement en forme en avril. Mon retard de 15 jours dans mon début de saison s'est donc logiquement retrouvé pour ma période d'efficacité et j'ai commencé à peser sur les courses sur la deuxième quinzaine.

Avais-tu programmé un pic de forme pour cette période, et jusqu'à quand penses-tu pouvoir le maintenir ?
Je comptais confirmer mon succès sur Paris-Mantes, acquis l’an dernier, et j'avais fait un objectif des Boucles de la Marne. S'il est toujours difficile de renouveler une victoire sur une épreuve l'année suivante, je suis néanmoins satisfait de cette troisième place. Le Tour de la Manche est venu entre temps et ce n'est que du bonus. Pour ce qui est des Boucles de la Marne, je regrette bien sûr d'être passé au travers de la première étape et j'avais à cœur de me rattraper, ce que j'ai fait en gagnant la dernière étape.

Et lundi, tu t’imposes au Grand Prix de Luneray…
Fort des résultats de la quinzaine, je l'ai vraiment abordé sans pression. Il était prévu que les plus jeunes du club se montrent à l'avant en début d'épreuve pour nous éviter de devoir rouler par la suite. Je suis donc resté placé et quand les costauds se sont mis à bouger, je les ai accompagnés et j'ai pu m'isoler à l'avant dans la bosse finale. Je profite peut-être aussi d'une arrivée en forme légèrement décalée par rapport à ceux qui sont en fin de cycle.

Ton séjour en Haute-Savoie semble aussi t'avoir été bénéfique...
C'est vrai, j'y suis parti le soir de Paris-Mantes. Je ne suis pas adepte des coupures franches, mais plutôt des micro-coupures où je lève un peu le pied sur l'entraînement et profite pour m'aérer la tête avec des ballades en montagne notamment. En fait je travaille à l'ancienne, à la sensation, et je sens quand il faut lever le pied. Cette année, les dates ne coïncidaient pas avec les congés scolaires et je ne suis parti qu'avec ma copine, alors que l'an dernier déjà, nous y avions séjourné à plusieurs coureurs douaisiens et Anthony Colin avait d'ailleurs remporté le Souvenir Angel Giunta [disputé près d’Annecy, NDLR] où je termine deuxième cette fois.

Après la belle saison que tu avais déjà réalisée l'an dernier, quels étaient tes objectifs pour 2010 ?
Paris-Mantes et les Boucles de la Marne comme je l'ai dit plus tôt, et pour les prochaines semaines confirmer avec Douai notre statut de leader régional sur le Championnat Nord-Pas de Calais où nous aimerions bien aider Anthony (Colin) à réaliser la passe de trois, ce que personne n'a encore réussi. Pour ma part, j'aimerais réaliser une belle Ronde de l'Oise. Je ne focalise pas sur les France où le résultat est trop aléatoire. En août viendront également les belles courses du Nord que sont Bellignies et surtout Bavay où je suis dans mon jardin (il y habite, ndlr). Si la forme persiste et que les résultats suivent, je pourrai alors envisager de confirmer en fin de saison mon classement 2009 (14e pour le classement individuel FFC).

As-tu pu renouer des contacts à l'échelon supérieur -avec des équipes continentales en mal d'effectif par exemple- ou y as-tu renoncé ?
Il me faudrait sans doute pour cela un agent, ce qui n'est pas mon cas. De plus, si c'est pour figurer dans une continentale en mal d'effectif où l'on est souvent amené à palier à des défections de dernière minute, je ne suis pas sûr d'être fait pour cela. Je me dis parfois que je n'avais peut-être pas les qualités pour réussir au niveau des pros, même si je n'y ai pas toujours été à 100%. En fait ma situation à Douai me va très bien. C'est le meilleur club de la région, et à mes yeux sans doute aussi l'un des meilleurs de France, même s'il n'évolue qu'en DN2. L'ambiance y est des plus conviviales et de nombreux bénévoles font preuve d'un très fort investissement. J'ai vraiment tout ce qui faut pour exercer ma passion dans les meilleures conditions.

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Pierre Drancourt enchaîne les podiums /
Crédit Photo : Hervé Dancerelle - www.directvelo.com