Benjamin Thomas : « L'heure la plus dure de ma vie »

Crédit photo Régis Garnier - DirectVelo

Crédit photo Régis Garnier - DirectVelo

Sélectionné de dernière minute en remplacement d'Alexis Gougeard, Benjamin Thomas a disputé son premier Championnat du Monde de contre-la-montre, ce mercredi, chez les Elites. Le coureur de la Groupama-FDJ s'est classé 21e à 3'40" de Rohan Dennis (Australie) dont il avait fait son favori (voir le classement). Il livre ses impressions à chaud à DirectVelo.

DirectVelo : Dans quel état finis-tu ce contre-la-montre ?
Benjamin Thomas : Un chrono, si on est bien, on peut aller chercher encore plus loin dans la douleur. Aujourd'hui, vu comme je suis allé chercher loin, je pense que je n'étais pas trop mal.

« DU 56x11 au 39x25 »

Tu t'es fait très mal ?
C'était l'heure la plus dure de ma vie. C'est là où je me suis fait le plus mal. Le parcours était vraiment terrible avec cette bosse. On passe du 56x11 pendant une demi-heure au 39x25. C'est dur pour tout le monde mais il faut le gérer au mieux et j'ai l'impression de l'avoir bien gérée.

La bosse te faisait peur ?
Il y avait la peur d'exploser mais je n'ai pas fait cette erreur. J'ai relâché cinq minutes avant la bosse. J'ai commencé à bien oxygéner, bien récupérer pour passer au mieux. Au pire, j'arrivais en haut fatigué mais je n'explosais pas en vol.

« EN VACANCES APRÈS LA VUELTA »

Tu as su tard que tu faisais le chrono. Comment t'es-tu préparé ?
Je n'ai pas la même préparation que les autres. Je suis parti en vacances après la Vuelta. J'ai pris le vélo pour roulotter mais ça m'a fait du bien de décompresser, tout en faisant le job. Quand je suis rentré, j'ai travaillé les intensités derrière scooter. Je suis arrivé en bonne condition et c'est ma meilleure performance de l'année.

Quel était ton objectif ?
Mon favori c'était Rohan Dennis. A la Vuelta, il m'avait mis deux minutes sur 32 bornes. Je m'étais dit qu'en prendre trois sur 52 kilomètres, ce serait déjà une très bonne performance pour moi pour mon deuxième chrono d'une heure de ma vie (il perd 3'40", au final NDLR).

Tu veux t'investir dans le contre-la-montre ?
Je viens de la piste. Le vélo de chrono, j'adore ça. Quand j'ai des prolongateurs dans les mains je me sens à l'aise. Pour un coureur comme moi, c'est le travail continu qui paiera dans le temps. Je ne sais pas si dans le futur je pourrais aller chercher d'autres classements intéressants dans des contre-la-montre mais je veux tenter le pari et continuer dans cette discipline.

« LA PISTE M'AIDE À GÉRER CETTE PRESSION »

Ton expérience des Championnats sur piste t'aide-t-elle ?
Oui, ça m'aide. C'est mon premier Championnat du Monde Elites mais sur piste, je ne compte plus le nombre de Championnats. Ce n'est que l'encadrement et le vélo qui changent. La piste m'aide énormément à gérer cette pression propre aux Championnats et aux courses d'un jour, à ne pas stresser ni me faire des nœuds au cerveau avant.

Quel bilan fais-tu de ta première année WorldTour ?
L'année n'est pas tout à fait terminée. Il me reste encore un peu de piste avec la Coupe du Monde où j'aimerais briller. Sur la saison, je suis assez content de ma régularité. J'étais là toute l'année. Je n'ai pas eu trop de creux. J'ai découvert les courses. Je retiens mes progrès en chrono, d'avoir terminé mon premier Grand Tour et d'avoir été là tout le long à bon niveau.

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