Victor Lafay : « Si on peut refaire l’exploit... »

Crédit photo Nicolas Gachet - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Gachet - DirectVelo

Victor Lafay ne va peut-être pas se présenter sur le Championnat du Monde d’Innsbruck (Autriche) dans des conditions optimales. Alors qu’il avait ses meilleures sensations de l’année il y a quelques jours encore, le néo-pro de la Cofidis a été victime d’une parotidite, qui l’a complètement coupé dans son élan. De quoi revoir nettement ses ambitions à la baisse pour ce Mondial ? Pas forcément, comme il l’explique à DirectVelo.

DirectVelo : Tu as manqué le Tour du Doubs, tu as abandonné le Tour de Slovaquie ; que se passe-t-il ?
Victor Lafay : J’ai chopé une parotidite, une inflammation de la glande parotide (la plus volumineuse des glandes salivaires, situées au-dessous et en-avant de chaque oreille, NDLR). J’ai gonflé de la mâchoire et de la joue. J’ai eu de la fièvre et j’étais sous antibiotiques pendant six jours. Je suis quand même allé en Slovaquie car je pense que c’était une étape importante pour préparer le Mondial, mais j’étais à plat là-bas, car encore sous antibiotiques les deux premiers jours de course… (il avait déjà déclaré forfait pour le Tour du Doubs avant de se rendre sur le Tour de Slovaquie, NDLR). J’avais les jambes pleines de toxines, et aucune force… Mais j’ai tenu à aller jusqu’au samedi quand même, puis j’ai bâché car ce n’était pas facile de tenir le rythme.

Est-ce une situation inquiétante, à quelques jours du Mondial ?
J’ai quand même bien récupéré depuis, avec notamment deux bons jours de repos dimanche et lundi. J’ai roulé mardi matin puis j’ai fait une grosse sieste qui m’a fait du bien. Sur cette journée de stage de mercredi, ça allait déjà mieux. Ce n’est pas encore ça mais ça va quand même déjà beaucoup mieux qu’en Slovaquie. En six heures, j’ai fait plus de Watts de moyenne que là-bas. Niveau timing, c’est serré, mais ça va être jouable. On va faire un peu de seuil ce jeudi, puis des sprints vendredi, et je vais essayer de me reposer encore un peu samedi, avant une grosse sortie dimanche. Puis là, je ferai le point avec Pierre-Yves (Chatelon). Mais dans tous les cas, normalement, je serai bien au Mondial.

Il paraît que tu avais de très bonnes sensations avant de tomber malade…
Oui, j’étais très bien, sans doute même dans ma meilleure forme de l’année, comme j’avais préparé spécifiquement ce Mondial. Bon, c’est comme ça… Et puis, peut-être que je retrouverai cette forme-là vendredi prochain ! On verra bien. De toute façon, même si le parcours me convient bien, l’arrivée pourrait se faire au sprint entre plusieurs coureurs et ce n’est pas forcément là où je suis le meilleur, donc je ne serai pas forcément le leader de l’équipe. Je pense plutôt à un mec comme Valentin (Madouas), qui va vite au sprint et qui m’a fait forte impression sur la première journée de stage. Dans tous les cas, je ferai le maximum pour arriver au mieux et je pense que je ne serai pas trop mal.

« IMPOSSIBLE DE FINIR TOUT SEUL »

C’est ton dernier rendez-vous avec l'Equipe de France Espoirs !
C’est surtout mon premier Championnat du Monde et j’avoue que je le prends plutôt comme ça. De toute façon, dans ma tête, je ne suis plus chez les Espoirs, déjà, mais pro avec Cofidis. Mais c’est un bonus, c’est sûr. Si on peut refaire l’exploit de l’an passé avec Benoît (Cosnefroy), ce serait top.

Tu as déjà montré à l’occasion du Championnat d’Europe et de cette médaille d’argent qu’il y avait la place…
Oui, mais cette fois, il y aura encore plus de monde ! Cela dépend aussi de l’état de forme de chacun. Il n’y a qu’à voir Ivan Sosa : au Tour de l’Avenir, il était cramé alors qu’il venait de gagner le Tour de Burgos juste avant. Des mecs comme Lambrecht ou Pogacar peuvent être très forts. Hirschi sera aussi l’un des favoris, mais rien que dans son équipe, quelqu’un comme Mäder pourrait être leader, avec sa belle pointe de vitesse. Il faudra bien gérer notre course car de notre côté, nous avons une équipe homogène, avec beaucoup de cartes à jouer. Ce devrait être notre force. Ce qui est sûr, c’est qu’un costaud gagnera.

Finalement, tu aurais peut-être aimé un circuit encore plus dur ?
Disons que la bosse est encore loin de l’arrivée, puisqu’il faudra descendre puis il restera encore huit kilomètres de plat. Je pense que ce serait impossible pour quelqu’un qui ferait la différence dans la bosse de finir tout seul. Mais si ça monte à bloc à tous les tours, ça n’arrivera pas avec un gros groupe non plus. Par contre, si on attend le dernier tour pour faire la course, avec le scénario d’une échappée classique avant, alors ça pourrait arriver au sprint avec une trentaine de mecs.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Victor LAFAY