Rémy Rochas l'attendait depuis longtemps. Très longtemps. Lauréat du classement général du Tour du Pays de Gex-Valserine (Élite Nationale), le sociétaire de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme a enfin renoué avec la victoire, qui lui échappait depuis la Ronde de l'Isard 2016 et son succès à Ax-3-Domaines. ''Je suis très content d'avoir conclu. J'étais venu à Bourg-en-Bresse pour me relancer, mais j'ai connu un début de saison compliqué. Depuis deux mois et demi, je suis de retour à mon meilleur niveau. J'avais déjà gagné par le passé en Toutes catégories et en 2.2U, mais c'est ma première victoire en Élite Nationale. C'est bien de gagner pour le club qui a beaucoup fait pour moi'', déclare-t-il auprès de DirectVelo.

Au sortir du Tour de l'Avenir (Coupes des Nations Espoirs), le coureur de 22 ans a démontré qu'il avait conservé de la fraîcheur physique, en dépit d'une chute survenue avant d'aborder les premiers reliefs. Cette cabriole, provoquée par l'excès de nervosité au sein du peloton, lui a laissé des séquelles. ''J'ai dû me faire manipuler par un ostéopathe. Les jours qui ont suivi, je n'étais pas bien, même si je n'étais pas loin du Top 20'', explique le Rhônalpin qui se satisfait de cette performance. ''J'ai pu me faire plaisir en montagne. Le bilan global du Tour de l'Avenir est assez bon. J'ai bien enchaîné les dix jours de course, et ça a validé mon bon mois d'août''. 

« PAS INATTEIGNABLE »

Au terme d'une semaine “légère”, où il a pu se requinquer, Rémy Rochas s'est rendu sur le Tour du Pays de Gex-Valserine le "couteau entre les dents". Motivé à l'idée de réaliser une bonne prestation sur le contre-la-montre matinal, l'ancien sociétaire de Chambéry Cyclisme Formation a dû se contenter de la 15e place. Sur l'étape en ligne, il tenait à remettre les pendules à l'heure. ''Je suis sorti dans un groupe de quinze, puis on s'est retrouvé à quatre avec Émile Brenans et Clément Didier qui était le coureur le mieux placé au général. Malheureusement, ils ont été distancés'', explique celui qui s'est ensuite isolé en compagnie d'Adrien Guillonnet (SCO Dijon), dans les derniers kilomètres. ''J'ai collaboré à fond avec lui parce que j'étais mieux placé au classement. On s'est bien entendu, et on a tout donné pour aller le plus loin possible''.

Peu après le passage sous la flamme rouge, le Dijonnais a décidé de se défaire de son rival. Usé, Rémy Rochas a été contraint de le laisser filer vers la victoire. ''Je n'ai pas de regrets, je commençais à fatiguer dans le final'', admet-il. Au final, c'est bel et bien le Savoyard qui s'est adjugé le classement général final de l'épreuve. ''J'ai quand même gagné, même si je n'ai pas levé les bras'', sourit-il. Le stagiaire de Delko-Marseille Provence-KTM enchaînera avec le Tour du Doubs (Coupe de France Pro), ce dimanche. Il se rendra en Franche-Comté auréolé de la confiance accumulée au contact des professionnels sur le Tour de Burgos (2.HC), qu'il a bouclé à la 24e position. ''À part Sosa et Lopez qui étaient au-dessus du lot, j'ai pu voir que le niveau n'était pas inatteignable. Je peux parvenir à l'avoir dans le futur'', glisse-t-il. Sur le Tour du Doubs, une épreuve qu'il connaît déjà pour l'avoir disputée avec AG2R La Mondiale en 2016, Rémy Rochas espère continuer à se montrer à son avantage. ''Ce n'est pas typé à 100% pour les grimpeurs, mais je pense pouvoir réaliser une bonne course'', conclut-il.