La journée a bien commencé pour Tadej Pogacar. L'annulation de la montée du col de l'Iseran en raison du verglas (lire ici) est une bonne nouvelle pour le clan slovène. "Nous avons été un peu chanceux avec cette étape raccourcie, reconnaît le directeur sportif Martin Hvastija. Il n'y avait plus qu'à contrôler dans la vallée de la Maurienne, avant les deux dernières montées où il n'allait rester que les meilleurs". Dès le pied de la montée du premier col, le Chaussy, les Irlandais et les Suisses accélèrent le rythme. Et les trois derniers équipiers du maillot jaune, Jaka Primozic, Ziga Horvat et Nik Cemazar, ont dû s'écarter. "Ils ont beaucoup travaillé pour moi tous les jours depuis les étapes de plat jusqu'à la montagne. Ils étaient vraiment déjà très fatigués", concède le leader du Tour de l'Avenir. Se contentant de suivre ses adversaires, le Slovène ne s'affole pas dans cette première difficulté.

Mais la course a été proche de basculer dans la descente du Chaussy. "J'ai fait une erreur, j'ai bloqué ma roue dans un virage. J'ai dérapé et je me suis retrouvé en dehors de la route", souffle Pogacar. Il avait une consigne de son staff pour cette descente : suivre Gino Mäder, le meilleur descendeur de cette 55e édition. "Il a écouté très sérieusement ce que je lui ai dit, il était juste derrière lui mais il a manqué le virage. C'est le cyclisme, sourit Martin Hvastija. Mais j'étais un peu effrayé quand il a raté le virage". Apeuré pour la suite de la descente, le maillot jaune a attaqué la montée finale vers Saint-Colomban-des-Villards avec un retard de 1'05'' sur Gino Mäder. "Je suis allé plein gaz dans la montée. J'ai donné tout ce que j'avais dans les jambes", assure le futur coureur de UAE-Team Emirates. Accompagné de Clément Champoussin, il recolle au groupe de tête à 200 mètres de la ligne (composé d'Edward Dunbar, Gino Mäder, Ivan Sosa et Aleksandr Vlasov, NDLR). L'Espoir 2e année s'offre le Tour de l'Avenir 2018. Pas vraiment une surprise.

« LA PLUS GRANDE VICTOIRE POUR LA SLOVÉNIE »

Si le Colombien Ivan Sosa était le grand favori, le vainqueur de la Course de la Paix Espoirs avait lui le statut d'outsider. "Cette victoire représente ce qu'il y a de mieux jusqu'à maintenant pour moi, jubile-t-il avant de rejoindre le podium. C'est la plus grande course que j'ai disputée. Cela signifie beaucoup pour moi". Avant de saluer son poulain, Martin Hvastija embrasse le reste du staff. "Je pense que c'est la plus grande victoire pour la Slovénie dans les catégories de jeunes même s'il y a eu les titres de Matej Mohoric qui a été Champion du Monde chez les Juniors et chez les Espoirs, estime l'ancien coureur professionnel. Avant, nous avons eu Janez Brajkovic qui a été Champion du Monde du contre-la-montre chez les Espoirs. Mais je pense que ce succès au Tour de l'Avenir est quand même plus grand".

Martin Hvastija ne tarit pas d'éloges sur son coureur. "C'est un talent exceptionnel, confie-t-il. Tadej a commencé à faire du vélo très jeune, je pense que c'est un vrai produit de l'école cycliste slovène, contrairement à Primoz Roglic qui est arrivé sur le tard. Il a gagné la course sous les couleurs slovènes, nous sommes fiers de lui". Avant de rejoindre le WorldTour, Tadej Pogacar a encore une chance de donner le sourire à son coach. Fin septembre, il sera l'un des grands favoris du Mondial d'Innsbruck. "C'est mon prochain gros objectif", annonce-t-il.