Dans les derniers mètres du Prix de Cormoz (Toutes Catégories), Quentin Simon a mis tout le monde d'accord (voir classement). Vainqueur avec plusieurs longueurs d'avance sur son dauphin, Mathieu Pellegrin, le sociétaire du CC Etupes a pris le temps de savourer son premier succès de la saison. Et c'est les bras croisés sur la poitrine que le coureur de 21 ans a célébré sa victoire. Cette pose originale n'est pas sans évoquer des souvenirs récents aux millions d'adeptes du ballon rond de l'Hexagone. ''Plusieurs personnes m'ont dit que je ressemblais à Kylian Mbappé... ou plutôt qu'il me ressemblait, comme je suis plus âgé que lui...", s'amuse Quentin Simon en évoquant le récent Champion du Monde de football. "Du coup, avec Arnaud Pfrimmer, on s'est dit que quand on gagnerait une course, on imiterait le geste qu'il réalise lorsqu'il marque un but'', détaille celui qui a répondu aux questions de DirectVelo après l'arrivée. 

DirectVelo : Le CC Etupes revient de loin sur cette épreuve !
Quentin Simon : C'était vraiment mal embarqué ! On a fait un briefing plus long que prévu parce qu'il y avait beaucoup de choses à dire. Tout les coureurs de l'équipe sont un petit peu tendus, et usés, à force de courir. Nous avons calmement posé les choses pour que tout se passe bien. Du coup, on est arrivé un petit peu en retard sur la ligne de départ, et on s'est retrouvé en queue de peloton. Les échappés sont partis d'entrée. Ils étaient environ quinze coureurs à l'avant, mais il n'y avait personne de l'équipe ! Ça a été la panique à bord. On a essayé de faire ''pim-pam-poum'' pendant un tour, mais c'était impossible de sortir. On était vraiment nul... Tout ce que l'on faisait était désorganisé. Du coup, j'ai essayé de rattraper tout le monde pour leur dire qu'il fallait venir rouler et nous organiser parce que sinon, on allait se faire défoncer.  

« J'ARRÊTE LE CYCLO-CROSS »

As-tu douté lorsque les échappés ont compté plus d'une minute d'avance ?
Même si on ne roulait pas super fort, je voyais que l'on reprenait du temps. Il y avait plusieurs endroits sur le circuit où l'on avait les échappés en point de mire. Grâce à mon compteur, je pouvais faire des pointages. On a pris les choses en main, et on est revenu après la mi-course. À ce moment-là, un autre groupe est sorti sans nous. On s'est de nouveau mis à rouler pour rentrer. En début de course, je ne me sentais vraiment pas bien. J'ai fait une grosse séance de lactique, hier (mardi). Les relais que je passais étaient nuls. Les autres l'ont vu. Ils m'ont dit d'essayer de me préserver pour le final. Au fil des tours, même si les jambes étaient un petit peu dures, j'y croyais, car je savais que c'était une arrivée qui convenait à mes qualités. Quand on y croit, apparemment, ça fonctionne... 

Le fait de ne pas encore avoir gagné te trottait-il dans la tête ?
Carrément. En début de saison, j'étais bien, mais je n'ai pas concrétisé malgré mes bons résultats. Ensuite, ma saison de cyclo-cross m'a rattrapé en juin. J'étais usé physiquement et mentalement. J'ai coupé dix jours, et je me suis repréparé. C'était compliqué dans la tête, ces derniers temps... Je pense que cet hiver, j'ai fait la saison de trop en cross. Maintenant, je vais me concentrer exclusivement sur la route. J'arrête le cyclo-cross. 

« SI J'Y CROIS TOUT SERA POSSIBLE »

Comment as-tu géré l'emballage final ?
Mes coéquipiers ont fait un sacré travail. Ils allaient dans tous les coups, ils ont fait de gros efforts. Avec Arnaud (Pfrimmer), on est sorti avec un petit groupe dans le dernier tour. On s'est fait reprendre à 500 mètres de la ligne. À ce moment, Guillaume (Gauthier) est revenu de l'arrière pour me lancer le sprint. À côté de lui, il y avait tout le train du SCO Dijon qui emmenait Mathieu Pellegrin. Il s'en fichait, il était tout seul et il bourrinait ! Il m'a fait passer le dernier rond-point dans sa roue. À un moment, je me suis dit que je n'allais pas pouvoir le déborder tellement il roulait vite. Finalement, j'ai déboité et j'ai pris le dernier virage à fond pour venir chercher ma première gagne de la saison.

Cette victoire tombe à pic avant le Championnat de France Espoirs !
Oui, clairement. C'est déjà la semaine prochaine (le 24 août, NDLR). Je n'ai pas besoin de me fixer d'objectifs : je me dis que je dois me concentrer sur ce que je sais faire, et sur ce que je dois faire. Si j'y crois, et que tout va bien, tout sera possible...