Détection : « Pour 2024, c'est presque trop tard »

Crédit photo DirectVelo.com

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Alors que la qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo 2020 débute ce jeudi dans le vélodrome de Glasgow à l'occasion des Championnats d'Europe, Christophe Manin, voit plus loin. Le Directeur Technique National s'inquiète de la base trop étroite, en particulier du cyclisme sur piste, pour alimenter l'élite. En marge du Championnat de France sur route à Mantes-la-Jolie, il a exposé à DirectVelo son programme de détection, pour ne plus seulement compter sur le hasard.

DirectVelo : Pourquoi lancer un programme de détection ?

Christophe Manin : Nous devons alimenter notre filière sprint sur la piste car nous n'avons aucune base. C'est juste une filière de très haut-niveau qui part sur une base très étroite.

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Comment allez-vous procéder ?
Nous allons chercher dans le grand public, pas un public de cyclistes mais des gens qui font du crossfit (entraînement croisé), des sports collectifs. Nous pouvons installer des Wattbikes dans le cadre d'un Championnat UNSS. Le but est d'identifier des personnes qui ont de la force explosive dans d'autres sports, sans vouloir concurrencer d'autres fédérations.

Allez-vous mettre l'accent sur les féminines ?
Il nous manque des filles. Avec un taux de 10% de féminines, la base est Insuffisante. Il faut aller chercher à l'extérieur. Mathilde Gros est arrivée chez nous complètement par hasard. Un préparateur physique lui a fait passer un test au CREPS d'Aix-en-Provence, alors qu'elle faisait du basket. Fabrice Vettoretti a vu qu'elle avait des données incroyables et l'a orientée vers la FFC.

TROIS ÉCHELONS DE TESTS

Et comme se passe la détection en interne à la FFC ?
Parmi nos 100 000 licenciés, il n'y a pas 100 000 compétiteurs. Nous comptons sur l'oeil du maquignon de nos CTR pour repérer des coureurs. Il y a aussi un programme de détection qui commence au niveau départemental et qui se base sur des tests simples, sur les capacités de détente par exemple. Puis au niveau régional, il y a d'autres tests avec un enregistrement des données. Au 3e niveau, on réunit les meilleurs au niveau national où on vérifie la compétence technique.

Quand espérez-vous recueillir les fruits de ce travail de détection ?
Pour détecter pour Paris 2024, c'est presque trop tard. Si on sort un gamin de 16 ans maintenant, il aura 22 ans en 2024. Il sera peut-être plus prêt pour l'olympiade suivante.

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