Tour de France : Sur les traces de... Fabien Grellier

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

C’est reparti pour un Tour ! Une nouvelle fois, tout au long de la “Grande Boucle”, DirectVelo vous propose de partir “Sur les traces de” coureurs du Tour de France, en évoquant grâce à un coéquipier, un adversaire, un dirigeant ou un proche, ses saisons dans les catégories de jeunes, ou en Amateurs. Pour ce nouveau numéro, DirectVelo s’est entretenu avec Richard Tremblay, l’homme à l’origine du Pôle Espoirs de la Roche-sur-Yon (Vendée) par lequel sont passés de nombreux coureurs professionnels. Parmi eux : un certain Fabien Grellier (Direct Energie) qui compte à ce jour 404 kilomètres en échappée pour son premier Tour de France.

« La première fois que j’ai rencontré Fabien, c’était sur une épreuve 2,3,J, un 15 août. Il était Junior 1ère année. Il y avait du monde au départ et il avait fait ce jour-là un bon petit numéro ! Les coureurs devaient faire un circuit de quatre kilomètres. Il était parti à la cloche et a gardé jusqu'au bout dix secondes d’avance sur ses poursuivants. Je suis allé le voir à l’arrivée pour lui proposer d’intégrer le Pôle Espoirs de la Roche-sur-Yon. Ça s’est fait rapidement. Son homme de confiance était Xavier (Fournier), qui est devenu depuis entraîneur du Pôle.

« ANACHRONIQUE »

Nous avons vu rentrer au Pôle la même année Fabien, Clément (Orceau) et Simon (Sellier). C’était anachronique car ils n’étaient pas dans une filière générale ou technologique. Tous les trois étaient apprentis. Clément était peintre, Simon maçon et Fabien carreleur. Ils étaient liés à l’Aorfbat de la Roche-sur-Yon, à savoir le Centre de Formation d'Apprentis du bâtiment, des travaux publics et de l'ameublement. C’est rare car habituellement, nos pensionnaires sont attachés à un lycée. Il a fallu négocier des horaires-aménagés auprès de cet organisme puis de leur maître de stage. Ils ont de suite accepté. Ils savaient que le jeune avait un projet sportif. Ils avaient ainsi leur mardi et mercredi après-midi pour s’entraîner, et de la souplesse pour se rendre sur les courses.

« EXTREMENT STRESSÉ »

Fabien était donc Junior 2e année quand il est arrivé chez nous. Il a confirmé rapidement qu’il avait du potentiel. C’était en revanche quelqu’un d'extrêmement stressé. Je me souviens qu’il était blanc comme un linge au départ de Kuurne-Bruxelles-Kuurne. Pour lui le vélo, c’était un rêve, une passion… C’est un garçon entier pour qui tout n’a pas été simple. Il a eu des difficultés au collège, en 3e. Mais Fabien est fondamentalement gentil et intelligent Il ne fait pas n’importe quoi. Il a du bon sens. Il sait aussi se détacher du vélo. Je me souviens d’un Tour du Valromey. Il y avait Vadim Deslandes, Simon Sellier, Fabien… Nous étions logés dans un très bel endroit, près d’Artemare. Ils étaient rentrés dans ma chambre et ils étaient en admiration en voyant la douche, où il y avait des pavés. Ils étaient sur une course difficile et eux dissertaient sur une douche. Ça veut dire qu’ils arrivaient à se déconnecter du vélo et parler de leur futur métier.

« ÇA LES MARQUE »

C’est bien sûr une satisfaction pour moi de voir Fabien sur le Tour de France, c'est aussi une récompense. Nos jeunes se rappellent tous de leur premier entretien avant d'intégrer le Pôle. J’ai félicité Mathieu Burgaudeau pour sa signature chez Direct Energie. Je l’avais rencontré alors qu’il était Cadet 2e année. Pendant l’entretien, qui dure environ 30’, on parle de qui ils sont et ça les marque. Mathieu m'en a reparlé. Avec Fabien, tout était à faire car il n’avait pas de culture vélo. Quand on les voit chez les pros, on sait d’où ils viennent. Ce sont des gamins avec une famille solide et un bel état d’esprit. Je fais également confiance à Jean-René (Bernaudeau) et Benoît (Génauzeau). Le Pôle s’est aujourd’hui structuré alors que j’étais quasiment seul au début. Il y a une dynamique. Les jeunes passés chez nous et qui sont pros actuellement donnent un bel exemple à la nouvelle génération. »

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