Tour de France : Sur les traces de… David Gaudu

Crédit photo Gwendolène Poisson

Crédit photo Gwendolène Poisson

C’est reparti pour un Tour ! Une nouvelle fois, tout au long de la “Grande Boucle”, DirectVelo vous propose de partir “Sur les traces de” coureurs du Tour de France, en évoquant grâce à un coéquipier, un adversaire, un dirigeant ou un proche, ses saisons dans les catégories de jeunes, ou en Amateurs. Aujourd’hui, Denis Le Cam nous parle de son poulain, David Gaudu, qu’il a entraîné dès son arrivée dans les rangs Juniors, à l’UC Briochine, puis en Espoirs avec la formation Côtes d’Armor-Marie Morin. L’ancien lauréat du Tour de l’Avenir dispute actuellement son premier Tour de France, sous les couleurs de la Groupama-FDJ.

« Je me rappelle très bien de ma première rencontre avec David. C'était lors d'un Championnat de Bretagne de l'Avenir, dans le Finistère. Il disputait l'épreuve Cadets alors de mon côté, j'étais venu avec mes Juniors de l'UC Briochine. Nous avions remporté la course et en fin d'après-midi, le père de David était venu me voir pour me féliciter. Il en avait profité pour me présenter son fils, et me demander si nous étions intéressés pour le prendre la saison suivante avec nous. A partir de là, tout s'est fait naturellement et assez vite. C'était déjà un gamin très souriant et plein de vie. Quand tu vois un gamin comme ça, avec la banane jusqu'aux oreilles, tu ne peux pas passer à côté.

« SON PHYSIQUE N’A JAMAIS ÉTÉ UN HANDICAP »

David s’est très vite et facilement intégré au groupe. Il allait faire tout le monde, il rigolait… En course, on voyait très vite que c’était un autre personnage. Il donnait peut-être l’impression d’être un peu agressif mais c’est ce qui fait la qualité d’un gros coursier. Quand il est en course, il ne faut pas lui demander l’heure… Puis de suite après l’arrivée, il change, il retrouve le sourire. Parfois, il pouvait être grincheux. Il était trop dedans, il n’arrivait pas à rester sur la réserve. C’était un attaquant et il voulait aller dans tous les coups, par peur de manquer la bonne. Mais petit à petit, il a vu et compris que l’on pouvait gagner en ne mettant qu’une cartouche, au bon moment.

Lorsque je l'ai rencontré, il était particulièrement frêle. Ce n'est pas du tout pour me moquer mais je me souviens qu'il nageait dans son cuissard, ce qui est assez rare. Mais nous n'en avons jamais fait de son physique un débat par la suite. Comme je l’ai toujours dit, à partir du moment où de l’air arrive dans les poumons et que l’on est capable de ventiler, peu importe notre physique… On peut faire des efforts. De toute façon, dès son premier stage avec nous en décembre, il avait donné des réponses en se montrant très costaud, alors qu'il faisait très froid. Son physique n'a jamais été un handicap. En plus, depuis, il a pris des cuisses. Il est comme les autres, maintenant, avec un profil de grimpeur, bien sûr. Mais il a un rapport poids-puissance qui est énorme, ce n’est pas un soucis du tout. 

« C’EST ALLÉ TRÈS VITE »

Dès le début, il m'a impressionné car en Junior 1, il faisait déjà très mal aux anciens. J'ai senti à sa manière de travailler, à son sérieux, que c'était quelqu'un qui avait la volonté de faire quelque chose dans le vélo. Il voulait se faire un nom. Mais de là à dire qu'il allait réussir à en faire son métier, c'était encore trop tôt. La première fois où il m'a vraiment impressionné, c'était sur le Trophée Louison-Bobet. C'est une course qui ne correspondait pas trop à ses qualités, c'était une course nerveuse et très roulante, avec une bonne partie sur un circuit urbain et beaucoup de rond-points et de changements directionnels... Mais il avait tout très bien passé (15e). Puis il a commencé à faire des Top 10 sur des courses qui lui correspondaient un peu plus, dans la foulée.

A partir de là, j'ai accéléré le processus au niveau des charges d'entraînements, pour voir s'il pouvait aller plus loin. Et c'est allé très vite. En juillet, il m'a sorti une victoire en Élites (sur le GP de la Mine à Poullaouen, NDLR). Là, je me suis dit : "attends le petit, c'est un gros client...". Mais il fallait continuer de bien gérer ses entraînements, tout en sachant qu'il avait ses études de comptabilité en parallèle. Il a continué de progresser très vite, jusqu’à cette victoire sur la Course de la Paix, en Espoirs, où il m’a vraiment impressionné. C’était un truc de fou. Puis quand je l’ai vu lors de la prépa pour le Tour de l’Avenir… Je ne l’avais jamais vu marcher comme ça ! On visait un podium final mais finalement, c’était presque naturel qu’il gagne, vu comme il marchait ».

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de David GAUDU