Tour de France : Sur les traces de... Anthony Turgis

Crédit photo Régis Garnier - www.velofotopro.com

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C’est reparti pour un Tour ! Une nouvelle fois, tout au long de la “Grande Boucle”, DirectVelo vous propose de partir “Sur les traces de” coureurs du Tour de France, en évoquant grâce à un coéquipier, un adversaire, un dirigeant ou un proche, ses saisons dans les catégories de jeunes, ou en Amateurs. Aujourd’hui, Jimmy Turgis nous parle de son petit frère Anthony, qu’il a vu effectuer ses premiers tours de roues dès son plus jeune âge, et dont il est aujourd’hui le coéquipier à la Cofidis.

« Son passage chez les Cadets a été marquant. Il a été Champion de France sur route à Brécey, en 2010, mais également vice-Champion de France en cyclo-cross. Ce sont de grands souvenirs. Je me souviens que lors de ce titre national, il avait fait toute la course devant, en échappée. On était intenable sur le bord de la route, pour le soutenir. Lorsque nous l’avions vu débouler en tête dans le dernier virage, nous étions comme des fous ! C’était super émouvant, et ça reste un grand souvenir aujourd’hui encore.

« IL NE S’EST PRATIQUEMENT JAMAIS LOUPÉ »

Depuis tout jeune, Anthony, c’est la force tranquille. Il ne s’est jamais pris la tête sur la pratique du vélo, même s’il a toujours fait ça sérieusement. C’est simplement qu’il ne s’imposait pas de contraintes. Il a toujours pris le vélo “à la cool” et ça lui a réussi. Dès les jeunes catégories, on a vu qu’il était très fort mentalement. Il était sûr de sa force. Il a vite su qu’il était fort et du coup, c’est comme s’il n’avait jamais vraiment eu le temps de douter de ses qualités et de ses capacités. Je me souviens qu’avant sa victoire sur Liège-Bastogne-Liège Espoirs (en 2014, voir classement, NDLR), il m’avait dit qu’il y allait pour gagner. Mais sans prétention ni arrogance. Il était simplement super motivé et conscient de ses possibilités.

Ce qui m’a toujours marqué chez Anthony, c’est qu’il ne s’est pratiquement jamais loupé, dès les Cadets. Il a presque toujours répondu présent sur les grands rendez-vous, et c’est pour ça qu’il a gagné pas mal de courses. Peut-être que c’est parce qu’il ne s’est jamais trop mis de pression, à l’inverse de notre petit frère Tanguy, qui déteste perdre. Anthony est ambitieux mais il sait relativiser une défaite et il peut vite passer à autre-chose. Lorsqu’on ne le connaît pas, c’est difficile de savoir ce qu’il pense car il intériorise beaucoup, et c’était déjà vrai à ses débuts. Il ne montrait jamais ses sentiments. C’était un dur au mal qui encaissait bien les coups et les échecs. Comme il gagnait beaucoup, certains cherchaient à l’enquiquiner lorsque ça marchait moins bien mais franchement, il s’en foutait.

« IL AVAIT CETTE ENVIE, VRAIMENT PERSONNELLE, DE RÉUSSIR »

Grâce à son caractère, il a toujours très vite rebondi après les échecs. Je me souviens d’une grosse chute qui l’avait stoppé en Cadets 1. Il n’avait pas dit grand-chose, il était très vite concentré sur son retour. Je crois qu’à ce moment-là, il a vraiment pris conscience de l’importance du vélo dans sa vie. Il voulait en faire son métier. Ce n’est même pas la famille qui l’a poussé, c’est simplement qu’il avait cette envie, vraiment personnelle, de réussir.

Dès le début, je l’ai conseillé et entraîné. Il a toujours été très à l’écoute, assez naturellement. J’étais dans mon rôle de grand-frère, j’essayais de le guider. Je lui disais que j’étais là pour le “prendre par la main et le guider”. Il a toujours été preneur de bons conseils et c’est encore le cas aujourd’hui. Mais là, c’est moi qui vais le regarder disputer son premier Tour de France. C’est la plus grande course au monde et nous allons tous le regarder, en famille. Je sais qu’il va vivre des moments magiques et je suis très heureux pour lui ».

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