Aurélien Doléatto : « J'en avais marre de l'entraînement »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

C'est reparti. Aurélien Doléatto a repris la compétition dimanche à Louhans (Ain), en toutes catégories, près de huit mois après un accident de voiture qui l'a plongé pendant trois semaines dans le coma (lire ici). Pour DirectVelo, le coureur qui vient de quitter le Chambéry CF pour Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme fait le point sur sa situation.

DirectVelo : Quel était ton état d'esprit dimanche au départ du Grand Prix de Louhans ?
Aurélien Doléatto : J'étais « énervé » ! Je savais que j'allais manquer de rythme alors mon souhait était d'attaquer dans tous les sens. C'est ce que j'ai fait. J'ai eu du mal à récupérer de mes attaques. Je n'ai donc pas réussi à sortir dans le final. Nous arrivons à dix au sprint et je termine 8e...

Pourquoi n'as-tu pas repris la compétition avec le Chambéry CF ?
Le docteur (Eric) Bouvat n'a pas souhaité me signer de licence. J'étais à Bourg-en-Brese Ain Cyclisme en Juniors, je retrouve donc un club que je connais bien. En fait, j'ai eu un rendez-vous avec le docteur Bouvat le lundi 25 juin. Une heure après, je suis allé boire un verre avec Victor Lafay. Je lui ai fait part de ma situation. Il a appelé Christian Milesi pour lui dire que j'étais disponible. Ça a été très vite. Moi, je me sentais apte à reprendre la compétition. J'ai fait des sorties derrière-scooter à 45 km/h. Dimanche, nous avons roulé à 42 km/h de moyenne... Ce n'est pas mal.

LE TOUR DE TARENTAISE EN TÊTE

Tu te savais donc en bonne condition ?
J'ai commencé à reprendre le vélo vers le 20 février, par des sorties de 30 kilomètres. J'ai fait 1000 bornes en mars. Puis d'avril à juin, j'ai pu faire 2000 kilomètres chaque mois. Je me sentais bien sur le vélo. Le 14 juin dernier, j'ai passé un test à l'effort à Grenoble. On m'a dit que j'étais en mesure de reprendre la compétition. Avant le Tour de Savoie Mont-Blanc, j'ai fait un stage à la Toussuire, pendant trois-quatre jours, avec Aurélien Paret-Peintre et Benoît Cosnefroy. Je me sentais bien !

Tu as encore des séquelles de ton accident ?
J'ai fait de la rééducation pour la mémoire jusqu'à début juin. Il y a trois mois, on me disait un truc le matin, l'après-midi j'avais déjà oublié... Il fallait me répéter les choses. Ou dans le sens inverse, je disais des choses à mes proches que j'avais déjà dit peu de temps avant. Les médecins m'ont dit qu'il me faudra un an pour que tout rentre dans l'ordre.

Ça a quand même dû être particulier dimanche à Louhans !
Je n'ai su que deux jours avant que j'allais pouvoir courir. J'en avais marre de l'entraînement. C'était soit je pouvais recourir rapidement, soit je mettais le vélo de côté pour la saison 2018. Finalement, j'ai pu reprendre une licence la semaine dernière. Mon dossier a été signé par le médecin du comité Auvergne-Rhône-Alpes. A Louhans, nous n'étions qu'une cinquantaine au départ. Il faudra voir où je me situe lors des prochaines courses. J'enchaîne avec le Tour de Côte d'Or. J'y vais pour reprendre le rythme. Il m'a toujours fallu avoir des courses dans les pattes pour bien me sentir en course. 

« DÉCALER MON PLAN D'UN AN »

Et après ?
A priori, je ne peux pas participer aux manches de la Coupe de France DN1 comme je viens seulement de prendre une licence. Mais comme mon cas est un peu spécial... Il faut voir. Je pense disputer du coup le Grand Prix de Charvieu-Chavagneux, avec mon club, et participer, seul, à une course comme le Grand Prix d'Availles-Limouzine. Fin juillet, j'espère bien faire au Tour de Tarentaise. Je veux y arriver en bonne condition, après avoir disputé plusieurs courses.

Il y a un an, tu t'es fortement approché du monde pro... Tu espères encore franchir le pas ?
J'ai eu la possibilité d'être stagiaire chez AG2R La Mondiale l'an dernier. Je voulais tout casser en 2018 afin de passer chez les professionnels en fin de saison. Je veux décaler ce plan d'un an. Ce n'est pas grave... Mon but est de retrouver mon niveau. Je veux tout casser !

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