Julien Pinot : « Ce succès va lui donner confiance »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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Nouveau titre de Champion de France pour Julien Pinot. Après Arthur Vichot (en 2016), Arnaud Démare (en 2014 et 2017), Thibaut Pinot (en 2016, sur le contre-la-montre) et Geoffrey Soupe (en Espoirs en 2010), l'entraîneur franc-comtois a vu ce dimanche un autre de ses protégés s'offrir le titre national : Anthony Roux (Groupama-FDJ). Il raconte sa satisfaction à DirectVelo.

DirectVelo : Comment vis-tu le sacre d'Anthony Roux ?
Julien Pinot : C'est toujours un grand moment ! On ne s'habitue jamais à ces émotions surtout qu'à chaque fois, c'est un scénario différent. Aujourd'hui (dimanche), ça ressemblait un petit peu à Vesoul. Les deux fois où Arnaud s'impose, l'équipe a contrôlé d'une main de maître et il avait fini le travail magistralement. La course a été aujourd'hui très difficile. C'est top. Il le mérite. Il tourne autour depuis longtemps. Il était sur le podium du Championnat de France Cadets ! Il n'a jamais réussi à gagner. Il était tellement habitué à faire 2e et 3e qu'il pensait que ça n'allait jamais arriver. C'est ça qui est hyper plaisant pour lui. Le travail et son abnégation paient. Toute l'équipe est heureuse pour Anthony.

Dans quel état d'esprit était-il après sa 4e place, jeudi, sur le contre-la-montre ?
Il a beaucoup travaillé pour lui ces derniers temps. Il gère mieux la pression. C'est un coureur très ambitieux. Il venait pour gagner le chrono, pas pour finir 2e ou 3e. Il termine 4e du chrono mais faire 2e, 3e ou 4e, c'était la même chose. Il préférait limite finir 4e... C'est surprenant mais c'est vrai ! Il n'avait pas de regrets car il avait fait un bon contre-la-montre. Il ne s'était pas couché. Il manquait un petit cran pour aller prendre la 2e place mais Latour était au-dessus sur ce parcours difficile. Il était confiant ces deux derniers jours. Il faisait partie des trois coureurs protégés avec Arnaud (Démare) et Arthur (Vichot). Et il a très très bien couru...

« IL A DEUX RÔLES DANS L’ÉQUIPE »

A la Route d'Occitanie, après sa victoire, il avait dit qu'il n'avait pas souvent sa chance (lire ici)...
Il a désormais deux rôles dans l'équipe. Quand il est arrivé, il n'y avait pas vraiment de leader. Il avait donc sa chance. Il gagnait parfois cinq ou six courses par an. Il a ensuite eu son accident (deux vertèbres fracturées en octobre 2011 sur un cyclo-cross, NDLR). Il y a eu ensuite la transition avec son rôle d'équipier, notamment avec le groupe de Thibaut (Pinot) dont il est très proche. Il fait un travail extraordinaire mais ça reste un gagneur. On essaie donc de lui aménager sa saison. Il a pris énormément de plaisir à l'aider au Tour d'Italie. La fin a été compliquée. C'est lui qui a poussé Thibaut toute la dernière montée. Dès la fin du Giro, il avait la tête dans « le » France. Nous l'avons canalisé dans un premier temps afin qu'il se laisse le temps de récupérer. La Route d'Occitanie n'était pas un objectif, le but était qu'il se prépare là-bas. Sa victoire a été la cerise sur le gâteau. Ça l'a peut-être débloqué même si lui dit que non. Il est arrivé en confiance, plus sûr de lui... C'est le top !

A 31 ans, peut-il encore progresser ?
Oui, dans l'approche des courses où il est leader. On connaît ses qualités : c'est un excellent rouleur, un très gros puncheur, il a des excellentes capacités sur les sprints longs, comme on l'a vu à la Route d'Occitanie. Ce succès va lui donner confiance. C'est de ça dont il a besoin.

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