Championnat de France : Les ambitions des DN1 (P. 1/2)

Crédit photo Régis Garnier - VeloFotoPro

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Ce samedi matin, les meilleurs Élites français se donnent rendez-vous pour le Championnat de France sur route amateur. Pour cette édition 2018 à Mantes-la-Jolie, DirectVelo a fait le point sur les forces en présence avec chacun des vingt directeurs sportifs de DN1. En voici la première partie.

Mickaël Leveau (Côtes d'Armor-Marie Morin-Vérandas Rideau)
« La sélection s'est faite assez naturellement, on a pris les coureurs les plus costauds, que l'on retrouve habituellement sur les gros rendez-vous. Pour la cinquième place, ça s'est fait en fonction des envies et de la condition de chacun. Le Championnat de France, c'est la plus belle course, avec le Tour de Bretagne pour nous. C'est une course complètement différente, même si on retrouve sensiblement les mêmes coureurs, même si certains coureurs qu'on voit moins se montrent aussi. Sur 167 bornes, tout peut se passer. Le parcours n'est pas très dur, mais vers trois tours de la fin, il peut se passer des choses à la pédale. Le parcours est assez découvert, il y a du vent en plus de la chaleur et ça devrait entrer en jeu à la fin ».

Arnaud Molmy (CC Nogent-sur-Oise)
« On est parti avec l'effectif qui nous a permis de gagner le Tour de la Manche et la SportBreizh, avec Flavien (Dassonville) en leader. Ça ne sera une surprise pour personne, il fait partie des gros favoris. Après, on a pris des coureurs d'expérience comme Nicolas Garbet ou Clément Penven. Ils savent comment se courent des championnats. On a mis un peu de jeunesse avec des gars comme Seb (Havot) ou Théo Nonnez, qui est déjà incontournable à 19 ans. Je pense que Flavien sera surveillé après ce qu'il a montré à la Sportbreizh. Il a impressionné pas mal de monde, mais c'est toujours bien d'être favori, ça veut dire qu'on a marché avant. Depuis un mois et demi, on est dans les très bonnes équipes DN1, et j'espère que ça se confirmera demain. L'avantage d'avoir un gros favori, c'est qu'on peut jouer d'autres cartes plus discrètement. Il y aura deux tactiques : une avec un scénario où l'échappée part dans la première partie de course, et une où tout se passera dans le final ».

Sylvain Blanquefort (CR4C Roanne)
« On a donné la priorité au Championnat de France, car c'est la course la plus regardée pour nos coureurs. Le Tour du Pays Roannais, certains pourront le refaire, alors qu'un Championnat de France dans de bonnes conditions, c'est toujours intéressant. Il n'y avait qu'Axel Chatelus qui voulait vraiment faire le TPR. La sélection pour l'équipe a été difficile, et on a fait avec la forme du moment. On a fait le choix de ne pas emmener Aurélien Lionnet, car il était un peu moins bien ces dernières semaines. On a préféré Florian Dufour, qui est un équipier modèle. Aurélien aussi, mais Florian est peut-être meilleur dans ce rôle-là. On a quand-même des coureurs qui marchent fort, donc si on n'a pas un coureur pour faire le boulot en début de course, c'est difficile d'avoir une stratégie collective. On a un collectif qui va être cité, mais on a pas "le" coureur qui va être favori à l'image d'un Dassonville ou d'un Schmidt. Après, ce qui peut être intéressant, c'est que si ça se déroule comme les courses du mois de juin, ou les manches de Coupe de France, on devrait être bien représenté dans le final. Après, ça peut aussi nous desservir, car c'est souvent une forte individualité qui gagne, avec une équipe soudée derrière. On va essayer de faire en sorte, que cette année, le collectif l'emporte ».

Jean-Philippe Yon (VC Rouen 76)
« On n'a pas vraiment pensé au Championnat de France de bonne heure, car il y avait une manche de Coupe de France importante pour nous. On était plutôt concentré là-dessus. Après, on a fait la sélection en fonction de la forme du moment. Être cinq n'est pas un désavantage sur cette course. Sur un Championnat de France, c'est très individuel. Les coureurs ont plus tendance à courir pour eux-même que pour l'équipe, on voit rarement une équipe prendre la course en main. Il faudra prendre la course dans le bon sens tout de suite, car c'est une façon de courir particulière. Le peloton a du mal à rouler derrière les échappées car tout le monde veut garder ses forces. Le circuit est très ouvert, sans difficulté particulière, propice aux coureurs qui vont oser. Chez nous, Taruia (Krainer) est tout frais, et monte en puissance, il vient de faire 5e des Boucles de l'Austreberthe. Christopher (Piry) a coupé avant les Frances pour être sur un pic de fraîcheur. Fabien (Rondeau) a coupé après la Course de la Paix et revient bien. Mathis (Louvel) est là pour apprendre, pour découvrir, mais il est capable de participer activement. Et Yann (Guyot) est toujours motivé sur un Championnat ».

Marius Cordier (Occitane CF)
« Demain, on aura vraiment une grosse carte à jouer avec Stéphane Poulhiès. Après, les autres auront plutôt un rôle d'électron libre avec Adrien Thomas et Jean Goubert. Pour les assister, on aura Julien Buisson et Guillaume Gaboriaud, qui connaît bien le parcours car il est du coin. On voulait une équipe solide autour de Stéphane, car c'est un circuit qui lui convient bien, et qu'il est souvent présent sur les gros rendez-vous. Il est capable de se débrouiller pour aller dans un coup de quinze-vingt coureurs. Il faudra courir juste, et éviter d'être à contre-temps car on sait que ça peut devenir très compliqué. Il faut que l'on fasse notre course, que l'on soit présent à l'avant. Sur les championnats, on a eu pas mal de surprises. Des coureurs qui marchent, mais pas forcément ceux qu'on attend vraiment. À eux de saisir leur chance ».

Christian Milesi (Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme)
« On vient avec six coureurs, c'est la première fois pour nous. Ça permettra d'avoir une tactique plus traditionnelle, avec des coureurs dédiés au début de course et des vrais équipiers pour les coureurs qu'on attend plus. C'est de la découverte, mais on sait un peu comment ça se déroule. Ça roule plus vite que d'habitude, et il faut être présent dans les moments clés. On sait à peu près quels coureurs, chez nous et chez les autres, devraient être présent dans le final. Le parcours laisse de la place aux attaquants, même si ce sera compliqué pour un homme seul. Il faudra avoir une petite pointe de vitesse pour gagner, être présent au bon moment, ne pas se tromper dans la lecture de la course. Beaucoup de coureurs ne sont pas là pour arriver sur un sprint massif, donc ça risque de rouler vite sur le final et il faudra avoir des forces dans les derniers tours ».

Yoann David (Creuse Oxygène Guéret)
« Sur le papier, nos six coureurs font partie des cent-cinquante coureurs qui peuvent gagner (rires). Le groupe est au niveau depuis plusieurs mois. Le groupe est soudé, et les gars ont une certaine expérience. C'est un championnat, donc ils sont beaucoup à pouvoir gagner, et l'expérience sera un facteur déterminant. Le circuit est peut-être un peu plus dur, plus usant, que l'an dernier. Les relances peuvent faire un peu de sélection aussi. Tout le monde est motivé, mais il faudra faire la différence entre vouloir et pouvoir. Il n'y a pas de rôle prédéfini, on avisera en fonction du développement de la course, nos gars auront tous leur chance. On peut faire un résultat sur différents types de scénario, que ce soit au sprint massif, en échappée ou en petit groupe ».

Denis Repérant (SCO Dijon-Team Matériel-velo.com)
« Comme depuis le début de l'année, nous articulons l'équipe autour des jeunes avec Mathieu Rigollot, Nicolas Debeaumarché et Louis Louvet et un coureur expérimenté, Alexandre Pacot qui sera là pour canaliser les jeunes en début de course. C'est un Championnat de France, une course particulière où il faut être présent du début à la fin. Celui qui s'imposera sera dans un grand jour. On espère qu'un de nos coureurs sera capable de bien figurer et d'aller jouer le titre. Nous n'avons pas beaucoup de victoires depuis le début de saison mais nos jeunes se battent et un championnat reste particulier et tout le monde a sa chance. L'idéal serait une échappée qui parte tôt où nous sommes représentés et des coureurs qui accompagnent les costauds qui reviennent à l'avant, pour jouer à plusieurs. Nos purs sprinteurs sont blessés. En cas d'arrivée groupée, nous compterons sur Léo Bouvier. Mais au bout de 170 kilomètres, un homme fort, sprinteur ou pas, s'imposera devant un petit groupe. Si on arrive en peloton, Léo sera protégé ».

Steve Arbault (VC Pays de Loudéac)
« On a établi l'équipe par rapport aux performances de chacun, au circuit et aux récents résultats. Les cinq coureurs qui sont là marchent bien et travaillent bien ensemble. On l'a déjà vu sur certaines courses. On a Maxime Cam dans le groupe, mais le Championnat de France est une course ouverte. Par le passé, j'ai eu la chance d'avoir un coureur assez peu connu, qui n'était pas forcément celui qui marchait le mieux, et qui a été chercher le titre (Clément Mary en 2015, NDLR). Et cette année, on a des coureurs capables de faire cela aussi. C'est un parcours qui plait aux gars, le groupe est assez optimiste. C'est mon 5e Championnat de France en tant que directeur sportif, donc je commence de comprendre un peu la course (rires). Ça reste une course compliquée, d'une journée. La dynamique est bonne, et on espère que ça nous sourira ».

Simon Madiot (Océane Top 16)
« On a une équipe qui compte pas mal de grimpeurs, et le Tour du Pays Roannais offrait un meilleur terrain pour eux. On n'a que cinq coureurs engagés, donc ça a facilité les choses. On a fait une équipe de "rouleurs-sprinteurs" autour d'Alexis (Diligeart) et Louis (Lapierre). On espère d'avoir l'occasion de jouer nos cartes, avec Clément Saint-Martin qui aura envie de dynamiter la course, pour lui ou Adrien (Legros), et Louis qui est plutôt sprinteur. On n'est pas les favoris, on va essayer de sauver un peu la saison, et continuer de travailler car cette saison est loin d'être finie. C'est une année compliquée, mais on ne sait pas ce qui peut arriver. C'est un final assez tortueux et il peut convenir à Louis en cas de sprint ».

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