Le chemin des Glières, « mythique » mais pas décisif

Crédit photo Tour de Savoie Mont-Blanc

Crédit photo Tour de Savoie Mont-Blanc

Quatre ans après une première traversée, le Tour de Savoie Mont-Blanc a retrouvé ce dimanche le Plateau des Glières et son passage sur un chemin empierré de 1600 m qui permet de rejoindre Petit-Bornand à Thorens-Glières. L'endroit sera un moment fort du prochain Tour de France, qui découvrira le lieu le 17 juillet prochain.

Cette partie non-asphaltée semble avoir aujourd'hui moins de détracteurs qu'en 2014, peut-être grâce au passage de la Grande Boucle. "Il n'était pas nécessaire de passer sur un chemin avec toutes ces pierres. On pouvait perdre le Tour de Savoie Mont-Blanc ici. Je n'ai pas du tout apprécié", pestait à l'époque Louis Vervaeke pourtant lauréat de l'étape et du classement général.

« PAS UNE INFLUENCE RÉELLE SUR LA COURSE »

Tous sont en revanche unanimes, l’intérêt sportif du chemin est limité. Il fait suite à une montée difficile, où les pourcentages sont élevés (7,9 km à 9 %). L'ascension menant au plateau a une incidence bien plus élevée sur le déroulement d'une course cycliste. "Jérémy Maison a crevé, il était dans les trois premiers. Cependant, je ne suis pas convaincu que cela ait eu une influence réelle sur la course. Avant l'entrée du chemin, la sélection était déjà faite avec l'ascension des Glières", confirme Jérôme Gannat, le directeur sportif du CC Etupes. Nicolas Prodhomme (Chambéry CF) partage le même avis : "Cela ne change rien à la difficulté d'une épreuve comme Tour de Savoie Mont-Blanc, hormis quelques soucis de crevaisons".

« UN CHEMIN EN MAUVAIS ÉTAT »

Pour limiter la perte de temps en cas de problèmes, les équipes ont placé dimanche un assistant dans la seconde partie du chemin de pierre. Si seule la dernière partie est en montée, il n'est tout de même pas simple d'évoluer sur ce secteur. "Je n'avais pas souvenir qu'il y avait autant de gravillons, indique Quentin Pacher, qui avait participé au Tour de Savoie Mont-Blanc 2014. Il y a des endroits où on s'enfonce pas mal. Il faut mettre de la motricité pour continuer à avancer. C'est donc un peu technique, avec deux virages à angle droit". Les crevaisons ont été moins nombreuses cette fois-ci. "On nous avait dit que le chemin avait été nettoyé, mais je l'ai trouvé en mauvais état, précise tout de même Jérôme Gannat. Il y avait beaucoup de graviers. Il y a un paradoxe entre la montée où il y a un tout nouveau bitume et ce chemin en mauvais état".

« DU SPECTACLE »

Même si ce passage n'a pas encore changé le scénario d'une course cycliste, il apporte pour beaucoup "du piment à une épreuve". Loïc Varnet, manager du Chambéry CF, confie : "J'aime bien l'idée. Je trouve cela plutôt sympa. Le public est présent. L’intérêt médiatique pour le Tour de Savoie Mont-Blanc augmente grâce à ce passage. Je ne vois pas d'inconvénient". Pour Jérôme Gannat, ce passage apporte "des belles images". "Le site est magnifique, puis c'est un haut lieu de la Résistance. Tout cela rend un passage à cet endroit mythique", pense-t-il. "Pour la course, cela apporte seulement du spectacle", dit Nicolas Prodhomme. "C'était vraiment plaisant de passer en tête dans ce col, avec le public présent", sourit Quentin Pacher, vainqueur de l'étape après un raid en solitaire de 60 kilomètres. Lui en gardera forcément un très bon souvenir.



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