Julien Loubet : « Je m’en serais voulu »

Crédit photo Route d'Occitanie

Crédit photo Route d'Occitanie

Tout a été très vite pour Julien Loubet. Encore brillant l’an passé sous les couleurs de la formation de l’Armée de Terre, le coureur de 33 ans avait notamment remporté une étape de la Route du Sud, à domicile, avant de porter le maillot de leader les deux jours suivants. Depuis, celui qui s’était engagé avec l’équipe espagnole Euskadi-Murias pour 2018 n’a finalement jamais porté le maillot basque, décidant en mars dernier d’arrêter sa carrière (lire ici). Présent sur les routes de la désormais Route d’Occitanie en tant que pilote moto, il en a profité pour expliquer cette décision à DirectVelo.

DirectVelo : Pourquoi as-tu décidé de mettre un terme à ta carrière, alors même que tu avais réalisé une grosse saison 2017 ?
Julien Loubet : J’étais sans doute un petit peu lassé. Il y a toujours eu quelque chose avec des équipes qui ne pouvaient pas passer à l’étage au-dessus ou qui ne pouvaient pas me proposer des contrats à la hauteur de mes attentes. Je me suis retrouvé à souvent changer d’équipe. On a vécu de très grands moments avec l’Armée de de Terre et j’avais envisagé que ce soit ma dernière équipe. On rêvait d’être en Conti Pro, c’est ce qui était prévu, avec les arrivées de coureurs comme Damien Gaudin. L’idée était vraiment de propulser cette équipe vers l’échelon supérieur et ça ne s’est pas fait, bien au contraire puisque l’équipe a arrêté. C’est ce qui m’a déçu. Après ça, j’ai eu du mal à m’y remettre.

Pourtant, tu avais signé un contrat avec une Conti Pro : Euskadi-Murias…
C’est une équipe “locale” qui me parlait beaucoup. Ce sont des Basques à part entière, avec un très bon calendrier notamment en France. En plus, on me proposait une place de leader sur les courses qui me conviennent. Mais j’ai eu un enfant et pour des raisons personnelles qui ont suivi cet événement, je n’ai pas pu me consacrer à 100% au cyclisme. Mon objectif était de refaire une saison à 100% et ne pas me contenter de n’être que figurant. Donc j’ai fait ce choix d’arrêter. Non sans mal ! C’était une décision dure à prendre…

Quand as-tu pris cette décision ?
Assez tard, au mois de mars. Avant cela, j’avais été malade au mois de février et j’avais donc décalé ma rentrée. Puis j’ai donc pris cette décision au mois de mars. J’avais besoin de temps pour prendre cette décision difficile.

Finalement, tu te retrouvais cette semaine dans l’organisation de la Route d’Occitanie, une épreuve où tu auras donc décroché ta dernière victoire professionnelle, l’an passé lors de la 1ère étape !
Je suis content d’être là. J’étais encore en haut de l’affiche ici l’an passé et j’ai encore l’impression que c’était hier…Mais il n’y a pas de nostalgie, au contraire. Je m’en serais voulu de ne pas avoir fait une belle saison. Je ne voulais pas faire moins bien. Je préférais terminer sur une très belle saison plutôt que de faire la saison de trop. C’est bien de finir sur une image positive. C’est une satisfaction.

« SI JE N’AVAIS PAS GAGNÉ... »

Vers quoi t’orientes-tu, professionnellement parlant ?
Cet hiver, j’avais déjà pas mal bossé en vue d’une reconversion dans les deux à trois ans, en montant ma société de vans aménagés dans le 64 (les Pyrénées Atlantiques) et la région du Pays Basque. Du coup, c’est déjà parti. Et puis là, je voulais rendre à la Route du Sud tout ce qu’elle m’a rendu en terme d’émotions. C’est la raison pour laquelle j’étais bénévole ici en tant que pilote moto du régulateur. Être sur la Route du Sud cette année, c’était une continuité pour moi. Ca me permet d’aider et de rester dans le monde du vélo.

Justement, tu as d’autres projets dans le monde du vélo ?
Je veux continuer d’être pilote moto. Il reste deux-trois choses à valider mais j’aimerais continuer de piloter sur d’autres courses professionnelles.

L’an passé, sur cette même Route du Sud devenue depuis Route d’Occitanie, tu avais donc remporté la 1ère étape après avoir passé les trente derniers kilomètres seul en tête. Sans le savoir, tu vivais là ton dernier grand moment sur le vélo ?
C’est clair. Si je n’avais pas gagné et que je n’avais pas porté le maillot de leader chez moi à Saint-Gaudens, je n’aurais peut-être pas arrêté aussi facilement (sourires). J’étais encore dans la force de l’âge et peut-être même au sommet de ma forme. Mais le fait d’avoir gagné chez moi a joué.

Tu continues de rouler ?
Il y a une quinzaine de jours, je suis parti faire la Ronde Tahitienne avec mes potes Stéphane Poulhiès et Thomas Peyroton (qui avait connu une terrible chute sur ces mêmes routes tahitiennes en septembre dernier, NDLR). C’est une cyclo-sportive qui monte. Sinon, je roulotte, pour dire de. Mais les sensations ne sont déjà plus les mêmes.

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