Alejandro Osorio, le gibier du dernier chrono du Giro

Crédit photo GiroU23enel

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La vérité d'un jour n'est pas celle du lendemain sur ce Tour d'Italie Espoirs. En effet, le maillot rose a changé d'épaule pour la septième fois en huit étapes à l'issue de l'étape-reine de ce vendredi. Alejandro Osorio a repris son bien pour la troisième fois dans ce Giro au détriment du Britannique Mark Donovan. « On s'y attendait. Mark Donovan était isolé et ne pouvait pas répondre à toutes les attaques. Mais ce n'est pas fini car il reste encore une journée », avoue son directeur sportif Simon Cope. Et quelle journée ! Ce samedi, les réveils sonneront vers 6h du matin pour les 145 rescapés. Les coureurs auront intérêt à prendre un café bien serré car l'allure risque d'être rapide sur les 72 bornes entre Conegliano et Valdobbiadene. Le temps d'une bonne collation, à partir de 14h30, le chrono individuel de 22 kilomètres à C'a Del Poggio désignera le vainqueur final.

Les avis divergent sur le scénario de l'étape matinale. « Cela va faire mal aux pattes », selon le directeur sportif d'Hagens Berman Axeon, Axel Merckx. « Même si l'étape sera courte, je ne pense pas que les prétendants à la victoire finale vont entreprendre quelque chose. Ils seront dans le calcul en vue de l'effort de l'après-midi. Ils voudront s'économiser. Je vois bien l'échappée aller au bout », estime Simon Cope, le patron du Team Wiggins. « Une échappée ? On essaye tous les jours », peste Matthieu Burgaudeau (Vendée U). « Demain (samedi), avec les 72 kilomètres, ça va rouler à fond. Dans ce Giro, les équipes de leaders n'ont laissé aucune chance aux baroudeurs. Nous tenterons quand même notre chance car le profil nous convient », annonce son coéquipier Marlon Gaillard.

QUATRE POINTS DE MIRE POUR JOAO ALMEIDA

L'après-midi, les 15 premiers du général s'élanceront sous le format d'une poursuite. Le temps entre deux départs correspondra à l'écart réel entre les deux coureurs au classement général. Il sera interdit de prendre l'aspiration d'un adversaire sous peine d'exclusion. Les coureurs devront être vigilants. Ils pourront se suivre uniquement lors des deux derniers kilomètres. Dès lors, on pourrait se retrouver avec plusieurs coureurs ensemble dans l'ultime rampe de ce Giro, la montée de C'a Del Poggio (900 mètres à 11% de moyenne). Ce format laisse Simon Cope perplexe. « Je me demande si ce ne sera pas un peu le bordel avec les coureurs qui vont s'élancer quasiment en même temps. » Avec Joao Almeida, cinquième du général pointé à 1'06'' du maillot rose et à 5"du quatrième, le sociétaire d'Hagens Berman Axeon se retrouve dans une position d'attente. « C'est un format spécial. On se retrouve dans une situation presque avantageuse. Nous aurons quatre points de mire, ce n'est pas plus mal. Il faudra voir comment ça va se passer avant les deux derniers kilomètres et puis ce sera le rush final dans la dernière rampe. Nous essayerons de nous battre pour le podium. »

Le maillot rose Alejandro Osorio s'élancera comme « une bête traquée » dans ce dernier contre-la-montre. « Je suis content d'être en rose ce soir mais je n'aurai pas une mission facile face à ces animaux enragés derrière moi qui voudront me rattraper coûte que coûte pour gagner le Giro ».  Cela ne fait aucun doute, cette dernière journée s'annonce passionnante car les six premiers du général se tiennent en 1'20''. Osorio possède seulement huit secondes d'avance sur le Russe Aleksandr Vlasov, 22 sur Mark Donovan, 1'01'' sur son compatriote Cristian Camilo Munoz, 1'06 ''sur Joao Almeida et 1'20'' sur Stephen Williams, l'ancien leader (voir le classement).

 

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