On a retrouvé : Fabien Sidaner

Crédit photo André Quentin - www.ggfotovelo.fr

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Fabien Sidaner est un Breton ''pur souche et fier de l'être''. Tout au long de sa carrière, il s'est montré fidèle à des équipes de sa région : les formations Côtes d'Armor-Marie Morin, puis le BIC 2000, jusqu'à fin 2012, lorsqu'il a raccroché. L'ancien coureur, aujourd'hui âgé de 32 ans, a toujours réussi à tirer son épingle du jeu dans des conditions climatiques difficiles, comme l'attestent ses victoires d'étapes aux 3 Jours de Cherbourg et au Tour Nivernais Morvan, en 2011. Aujourd'hui éloigné des pelotons et ingénieur, il fait le point auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Te voici de retour en Bretagne. Pourquoi y être revenu ?
Fabien Sidaner : J'ai travaillé pendant quatre ans en région parisienne mais je reste un Breton pur souche et fier de l'être. La région parisienne, ce n'est pas fait pour un mec comme moi. Il y a trop de monde, beaucoup de bouchons et pas assez de verdure. On est mieux en Bretagne (rires). J'y ai mes racines avec ma famille et mes amis. Je viens de m'y réinstaller depuis un mois et demi, après un voyage en Amérique du Sud.

Et ce voyage ?
Je suis parti avec ma copine. On a commencé par la Colombie, puis on est descendu vers la Patagonie par l'Équateur, le Pérou, la Bolivie et l'Argentine. C'était chouette. C'était vraiment une très belle expérience avec beaucoup de rencontres, mais aussi des galères.

Par exemple ?
Quand on était au Lac Titicaca, notre bus est monté sur un bateau et nous, nous traversions à bord d'un autre bateau. On a vu le bus traverser plus vite que nous. Quand nous étions au milieu du lac, on l'a vu partir sans nous, mais avec tous nos bagages. On a également fait des périples de trente heures de bus au lieu des vingt prévues. On s'est aussi retrouvé en panne, coincé au bord de la route, à deux reprises. Nous prenions des douches froides dans des cabanes au milieu de la montagne, où il n'y a presque pas d'électricité. À côté, la Bretagne, c'est le luxe (sourires). En tout cas, c'était cool.

« JE NE POUVAIS PAS ALLER PLUS LOIN »

Désormais, à quoi ressemble ton quotidien ?
J'ai fait une école d'ingénieur en alternance et maintenant, je travaille chez Verandaline, où j'encadre les équipes de montage. L'entreprise propose de la menuiserie pour les maisons et des rénovations pour les vérandas.

Est-ce pour cette raison que tu as stoppé ta carrière, fin 2012 ?
À un moment, j'ai vu que je ne pouvais pas aller plus loin. J'avais un peu fait le tour chez les amateurs. Si je voulais travailler dans le domaine où j'avais réalisé mes études, il ne fallait pas faire du vélo pendant dix ans, même si ça m'aurait bien plu. Le vélo, c'est bien, mais ça ne fait pas vivre. Après avoir arrêté, j'ai fait marcher le réseau. J'avais des copains dans des grosses boîtes qui ont donné mon CV. Comme j'ai toujours été bosseur, et que j'ai bien travaillé à l'école, ils ne prenaient pas trop de risques à donner mon CV.  Ils m'ont mis le pied à l'étrier et j'ai trouvé un travail qui me plaisait.

Cela a-t-il été difficile pour toi de tourner la page du cyclisme ?
Oui, c'était quand même compliqué. Au début, quand je regardais les résultats, ça me faisait quelque chose. J'aurais bien aimé être avec les copains. J'ai toujours privilégié les études. Je n'ai commencé le vélo qu'à partir de 2007, au retour d'un stage en Australie. J'étais alors en 3e catégorie et je suis monté en 1ère catégorie. Étant donné que je ne savais pas trop ce que je voulais faire comme métier, je me suis dit que j'allais faire du vélo. Je voyais que j'avais de bonnes capacités mais à un moment, il faut travailler. En tout cas, je ne regrette pas mon choix.

« UNE BONNE EXPÉRIENCE »

Es-tu toujours en lien avec le monde du vélo ?
Je suis encore en contact avec des mecs qui faisaient du vélo. On essaie de se voir une fois par an. Quand c'est le cas, c'est la fête. En revanche, maintenant, je ne connais plus trop les coureurs, à part les anciens. Je regarde les résultats des courses amateurs dans le journal pour voir si je tombe sur le nom de mon cousin [Julien Jégou, NDLR]. Je suis également les jeunes qui montent, même si c'est moins intéressant vu que je ne les connais pas. Je continue toujours de suivre le vélo professionnel à la télévision.

Tes années vélo te manquent-elles ?
J'en garde de bons souvenirs mais aussi des moments de galère. C'était vraiment cool. C'était une bonne expérience que je ne regrette pas. Par contre, aujourd'hui, le sport me manque. Je n'en fait pas beaucoup en ce moment. J'ai envie et besoin de faire de l'activité physique mais je manque de temps avec le travail. Après le vélo, j'ai fait du trail, du triathlon et je commence à me mettre au handball. Je vais prendre une licence pour la saison prochaine.

Le vélo, c'est donc fini pour toi ?
Comme on vient de rentrer en Bretagne, la semaine, je n'ai pas trop le temps. J'essaie quand même d'aller rouler. Je travaille un samedi sur deux donc c'est compliqué. Quand j'aurai trouvé mon rythme, je vais m'y remettre. Je pense que je vais recourir les courses du coin, tout près de la maison. Ce sera vraiment pour le plaisir. Même s'il y a une Toutes catégories à trente minutes de chez moi, j'irai. Ça ne me dérange pas mais je ne veux plus traverser la Bretagne comme avant, j'ai d'autres plaisirs.

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